Sommet en Angola
L’UE et l’Union africaine discutent du commerce, des migrations et des matières premières
Des représentants de l'Union européenne et de l'Union africaine se sont réunis en Angola pour un sommet de deux jours. Leur objectif : renforcer la coopération entre les deux continents, tant sur le plan sécuritaire qu'économique.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf (à g.), fait un geste en marchant aux côtés d'Emmanuel Macron lors du sommet Union africaine (UA) - Union européenne (UE) au Salao Protocolar à Luanda, en Angola, le 24 novembre 2025.
Photo: : Ludovic MARIN / AFP via Getty Images
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE et de l’Union africaine (UA) se sont réunis lundi lors d’un sommet en Angola pour discuter d’un approfondissement de la coopération économique et sécuritaire.
Les thèmes centraux étaient le commerce, les migrations et les matières premières importantes.
Avant le début officiel du sommet dans la capitale Luanda, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont fait le point sur les résultats des discussions sur l’Ukraine à Genève.
Monde multipolaire
« Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui – changement climatique, transformation numérique, migration irrégulière, conflits et insécurité – ne connaissent pas de frontières », ont souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, dans un communiqué commun.
La réponse à ce monde multipolaire doit être une coopération multipolaire. Ensemble, l’Afrique et l’Europe peuvent « montrer la voie ».
Cette rencontre de deux jours est le septième sommet organisé en 25 ans de relations entre l’Afrique et l’UE. Selon les experts, celles-ci doivent être revitalisés si l’UE veut rester le partenaire le plus important du continent.
Compte tenu des importantes réserves minérales et énergétiques, la Chine, les États-Unis et la Russie s’efforcent également de nouer des liens plus étroits.
Onze des 20 économies les plus dynamiques au monde se trouvent sur le continent africain.
L’UE partenaire de l’Afrique
L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Afrique et « nous voulons le rester », a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz. « Et nous ne voulons pas laisser le continent à d’autres. »
L’UE est en tête des investissements directs étrangers et est le principal partenaire commercial de l’Afrique. Selon les données de Bruxelles, le commerce des biens et des services a atteint une valeur de 467 milliards d’euros en 2023.
Cependant, la Turquie et les États du Golfe ont rattrapé leur retard, ce qui a donné à l’Afrique un plus grand pouvoir de négociation vis-à-vis de l’UE, a déclaré Geert Laporte, de l’institut politique européen ECDPM. L’Europe n’est plus le seul partenaire de l’Afrique.
„« L’Afrique n’attend pas de nouvelles annonces, mais des engagements crédibles et réalisables »
Nuur Mohamud Sheekh, porte-parole de l’Union Africaine
« Des engagements crédibles »
Des observateurs estiment que l’Europe devrait investir en Afrique dans les infrastructures, l’énergie et les projets industriels créateurs d’emplois plutôt que de promettre un soutien grandiloquent.
« L’Afrique n’attend pas de nouvelles annonces, mais des engagements crédibles et réalisables », a déclaré le porte-parole de l’UA, Nuur Mohamud Sheekh.
Selon M. Merz, le sommet devrait également être l’occasion de discuter « de manière approfondie des grandes crises qui secouent ce continent », « en particulier, bien sûr, la situation au Soudan ». Les souffrances de la population y sont incommensurables. Plus de 25 millions de personnes souffrent de la faim et de nombreux enfants sont atteints de malnutrition sévère. « Le Soudan a aujourd’hui besoin avant tout d’une chose : un cessez-le-feu », a-t-il insisté.
L’Afrique doit être présente à la table des négociations en cas de crise, souligne le chancelier allemand
La région du Sahel, où la situation sécuritaire se détériore, est également source d’inquiétude.
« La violence extrémiste et terroriste a un effet déstabilisateur, en particulier pour la jeune génération », a alerté le chancelier allemand.
Parallèlement, la région du Sahel souffre de sécheresses massives qui détruisent les moyens de subsistance. C’est pourquoi les populations empruntent « des routes dangereuses, notamment à travers l’Atlantique et la Méditerranée », selon M. Merz.
En ce qui concerne la coopération internationale, Friedrich Merz a également assuré que l’Allemagne soutenait la demande de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies.
« Pour être clair : lorsque le Conseil de sécurité délibère et prend des décisions sur les crises en Afrique, l’Afrique doit être présente à la table des négociations », a-t-il fait valoir.





