« Légal, mais immoral »
Livraison d’uranium à la Russie : Greenpeace critique l’approche de la France
Malgré la guerre en Ukraine, la France continuerait de fournir de l'uranium à la Russie – Greenpeace qualifie ce commerce de « légal, mais immoral ».

Le logo de l'Agence d'Etat russe de l'énergie atomique Rosatom, le 8 décembre 2021, à Sotchi, en Russie.
Photo: Shutterstock
L’organisation environnementale Greenpeace a critiqué la France pour avoir exporté de l’uranium vers la Russie en vue de son réenrichissement, malgré la guerre en Ukraine.
Greenpeace a déclaré dimanche que, bien que ce commerce soit légal, il est « immoral » car de nombreux pays cherchent à renforcer les sanctions contre le gouvernement russe.
Dix conteneurs marqués « radioactif » chargés sur un cargo
Samedi, des membres de l’organisation ont filmé le chargement d’une dizaine de conteneurs étiquetés « radioactif » sur un cargo dans la Manche. Le navire, le « Mikhail Dudin », battant pavillon panaméen, sert au transport d’uranium de France à Saint-Pétersbourg.
L’organisation a ajouté que la livraison de samedi était la première à être observée depuis trois ans.
« La France devrait mettre fin à ses contrats avec Rosatom, une entreprise publique qui occupe la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia depuis trois ans », a déclaré à l’AFP Pauline Boyer, directrice de la campagne nucléaire de Greenpeace France.
« La France devrait mettre fin à ses contrats avec Rosatom, une entreprise publique qui occupe la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia depuis trois ans », a déclaré à l’AFP Pauline Boyer, directrice de la campagne nucléaire de Greenpeace France.
En 2018, le géant énergétique français EDF a signé un contrat de 600 millions d’euros avec Tenex, filiale de Rosatom, pour le réenrichissement de l’uranium.
Rosatom exploite la seule usine de conversion d’uranium au monde.
Rosatom exploite à Seversk, en Sibérie, la seule installation au monde capable de réaliser une part importante de la conversion de l’uranium traité en uranium enrichi. Avec la remontée des prix de l’uranium sur les marchés internationaux, cette activité devient de plus en plus rentable pour les entreprises énergétiques.
En 2022, après que Greenpeace a révélé l’existence de ces contrats suite à l’invasion russe, la France a ordonné à EDF de cesser tout commerce d’uranium avec Rosatom.
En mars 2024, elle a déclaré envisager « sérieusement » la construction de sa propre usine de conversion pour produire de l’uranium enrichi.
Avec afp/red





