L’hyperbataille de Verdun

Le sergent Hallo (à droite) à bord d’un avion d’observation dans la région de Verdun, collection Hallo.
Photo: © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN – Grand Palais/image musée de l’Armée
À l’occasion du centenaire de la Bataille de Verdun, le musée de l’Armée présente une exposition documentaire sur cet événement majeur de la Première Guerre mondiale en accès libre et gratuit, sur les piliers de la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides, du 26 janvier au 4 avril.
Le 21 février 1916, le haut commandement allemand déclenche sur le secteur de Verdun une offensive qui constitue le premier acte de la bataille. Ainsi débute ce que François Cochet a, le premier, appelé une des « hyperbatailles » du conflit. Y contribuent trois facteurs : la haute intensité du feu, la concentration massive des soldats et l’accumulation des moyens matériels.
Présentés en vingt-huit panneaux sur l’ensemble de la cour d’honneur, les principaux repères cartographiques, l’évocation des lieux emblématiques des combats et le rappel des caractéristiques majeures de cette bataille hors normes proposent un panorama de la bataille, complété par le récit des principales étapes de sa construction mémorielle, depuis les initiatives du monde ancien-combattant jusqu’au haut-lieu de la réconciliation franco-allemande.
Une exposition en quatre parties
- Le déroulé chronologique de la bataille
Cette première étape est suivie par celle de l’extension de la bataille sur la rive gauche de la Meuse. Les combats, qui concernent désormais l’ensemble de la région de Verdun, entrent de mai à septembre 1916 dans une phase d’usure où les pertes, terribles, sont identiques pour les deux camps. La reprise des offensives françaises, d’octobre à novembre, conduit ensuite à la victoire en décembre 1916.

Un poilu : Brousseau, Terrier Henri (1887 – 1918). (© Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN – Grand palais/Pascal Segrette)
- Les lieux
L’exposition rappelle également que durant la bataille, Verdun, constamment bombardée, devient tout à la fois une ville martyre et une forteresse assiégée en situation d’encerclement presque total car les voies ferrées qui la desservent sont coupées ou sous le feu de l’artillerie. Le seul axe permettant d’approvisionner le front est la petite route départementale qui relie Bar-le-Duc à Verdun. Baptisée « Voie Sacrée » dès avril 1916, elle devient le cordon ombilical de la bataille, par lequel des files ininterrompues de véhicules conduisent journellement 12 à 15 000 combattants et 15 000 tonnes de matériel de munitions et de nourriture.
- Les thèmes
La bataille de Verdun est aussi le théâtre d’une guerre aérienne. Elle est même la première bataille qui commence par une lutte pour la supériorité aérienne. C’est bien en 1916, dans les cieux de Verdun et de la Somme, que l’aviation s’impose comme une arme essentielle pour la préparation et l’exécution des offensives terrestres.
Si la bataille de Verdun, qui fit 163 000 morts français et 143 000 allemands en dix mois, n’est pas plus meurtrière que d’autres batailles de cette guerre, la mémoire nationale en a pourtant fait le symbole même de l’horreur et de la terrible hécatombe que fut le premier conflit mondial.
On peut l’expliquer par l’ampleur des pertes humaines, concentrées sur un territoire restreint, mais aussi par la durée des combats et la configuration d’un champ de bataille sous le feu permanent d’une artillerie qui détruit tout, y compris les sépultures provisoires.

La voie sacrée de Verdun, Scott Georges Bertin (1873 – 1942). (Photo © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN – Grand Palais/image musée de l’Armée)
- La mémoire
INFOS PRATIQUES
Musée de l’Armée – Hôtel des Invalides
129 rue de Grenelle, 75007 Paris
Exposition en accès libre et gratuit sur les piliers de la cour d’honneur
Ouvert tous les jours de 10h à18h
musee-armee.fr – 0 810 11 33 99





