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LFI relance une motion de destitution contre Emmanuel Macron

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Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, le 8 septembre 2025.

Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, la France insoumise a déposé mardi à l’Assemblée une nouvelle proposition de résolution pour engager une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, qui n’a toutefois quasiment aucune chance d’aboutir.

« La chute du gouvernement Bayrou ne peut être considérée comme un simple épisode. Elle doit être l’occasion de rompre avec un Président qui refuse obstinément de respecter le suffrage universel », écrivent dans leur texte les députés insoumis, auxquels se sont joints quelques élus écologistes et communistes.

Devant la presse, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, a insisté : « Hier, il y avait deux tiers des parlementaires pour rejeter la politique macroniste et refuser la confiance. Il faut exactement, là aussi, deux tiers des parlementaires pour pouvoir faire adopter une motion de destitution », rappelant au passage que des voix à droite avaient elles aussi appelé au départ du chef de l’État.

Un cadre constitutionnel verrouillé

La réalité institutionnelle rend toutefois la démarche quasi impossible. Une destitution nécessite en effet une double majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale et au Sénat, avant la convocation des parlementaires en Haute Cour. « Tout le monde sait que cette motion de destitution est à vocation de communication pure, puisqu’il faudrait que l’Assemblée et le Sénat l’adoptent. Chacun sait que c’est tout à fait impossible », a répliqué mardi Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

La Constitution française précise que le président de la République « ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Un verrou institutionnel qui a jusqu’à présent empêché ces offensives de prospérer.

Des précédents infructueux

Ce n’est pas la première fois que LFI s’engage dans cette bataille. Dès septembre 2024, à la suite des élections législatives provoquées par la dissolution, une première tentative avait vu le jour. Les insoumis reprochaient alors à Emmanuel Macron la nomination d’un Premier ministre extérieur au Nouveau Front populaire. Jugée recevable par le bureau de l’Assemblée, la motion avait ensuite été largement rejetée en commission, avant d’être écartée de l’ordre du jour de l’hémicycle, à la demande de cinq groupes parlementaires allant de Renaissance à l’UDR d’Éric Ciotti.

Une nouvelle tentative, déposée en novembre 2024, avait elle aussi été déclarée recevable. Mais Florent Boudié, président macroniste de la commission des Lois, avait choisi de ne pas la faire examiner dans les temps, privant ainsi LFI d’un débat lors de sa niche parlementaire.

Ces échecs répétés soulignent les limites de la stratégie insoumise : faute d’obtenir la masse critique de soutiens nécessaires, les motions de destitution demeurent, pour l’heure, une arme davantage politique que véritablement institutionnelle.