Les tatouages pourraient avoir des liens avec le cancer

Photo: Witthaya Prasongsin/GettyImages
« Je me suis fait tatouer à une époque de ma vie où je n’étais pas totalement informée de ce qui entrait dans mon corps ou de ce que je laissais entrer sur ma peau. À l’époque, il s’agissait d’art, d’expression personnelle et d’identité créative. »
« Aujourd’hui, je vois les choses différemment, les tatouages ne sont pas inoffensifs », a écrit sur Facebook Ellie Grey, auteure d’un livre sur le sujet.
Comme elle, de nombreuses personnes choisissent de se faire tatouer pour exprimer quelque chose, se souvenir ou se transformer. Mais les tatouages peuvent avoir des conséquences sur la santé, dont certaines ne sont révélées que maintenant.
Le lien entre tatouages et cancer
De nombreuses encres de tatouage contiennent des produits chimiques classés comme cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer.
Une étude réalisée en 2024 par des chercheurs suédois a révélé que 21 % des participants atteints de lymphome malin étaient tatoués, contre 17 % des témoins. Le risque était le plus élevé — une augmentation de 81 % — chez ceux qui s’étaient fait tatouer pour la première fois dans les deux ans suivant le diagnostic.
« Nous savons que l’encre des tatouages contient souvent des produits chimiques toxiques et qu’une partie importante de l’encre injectée est transportée hors de la peau par le système immunitaire, qui la perçoit comme une substance étrangère », a déclaré à Epoch Times Christel Nielsen, professeur et auteur principal de l’étude.
Une fois que l’encre a pénétré dans le derme, la couche de peau située sous la couche externe, le système immunitaire tente de l’éliminer en envoyant des particules de pigment dans les ganglions lymphatiques voisins et, éventuellement, dans d’autres organes. Cela peut perturber la fonction immunitaire et déclencher une inflammation systémique. Au fil du temps, la présence persistante d’encre dans les tissus lymphatiques pourrait contribuer à une activité immunitaire anormale et augmenter le risque de cancers comme le lymphome et le cancer de la peau.
La taille importe-t-elle ?
L’étude de Christel Nielsen n’a pas établi de lien clair entre la taille d’un tatouage et le risque de lymphome.
« Nous n’avons pas observé de risque accru avec des tatouages plus grands, ce qui était inattendu », selon lui. « Cela ne signifie pas qu’un tel lien n’existe pas, mais simplement que la conception de notre étude n’a peut-être pas permis de le détecter ».
Cependant, il pointe du doigt une étude publiée en janvier dans BMC Public Health sur le même sujet, celle-ci suggérant que les tatouages plus grands pourraient effectivement être associés à un risque de cancer plus élevé. L’étude avance que les tatouages plus grands pourraient avoir un effet plus important en raison d’une plus grande exposition globale à l’encre ou d’une exposition prolongée due à des tatouages acquis au fil du temps.
Les risques liés aux tatouages comprennent également les infections et les réactions allergiques qui peuvent être difficiles à traiter, a déclaré à Epoch Times le Dr Bruce Brod, professeur clinicien de dermatologie à l’école de médecine Perelman de l’université de Pennsylvanie. Ces risques peuvent être amplifiés par la quantité d’encre utilisée ou la profondeur à laquelle elle est déposée, facteurs plus probables dans le cas de tatouages plus importants ou multiples.
La couleur est-elle importante ?
Un autre facteur à prendre en compte est la couleur du tatouage. Dans une analyse comparative de personnes présentant des caractéristiques similaires, les personnes tatouées en noir ou en gris présentaient un risque de lymphome 23 % plus élevé. Les personnes ayant des tatouages noirs ou de couleur avaient un risque 21 % plus élevé que les personnes non tatouées.
Dans une analyse moins approfondie, le risque était encore plus élevé pour les tatouages noirs et gris, avec une augmentation de 32 %, et plus faible pour les tatouages à l’encre noire et colorée, avec une augmentation de 11 %. Il convient de noter que cette analyse plus large peut avoir été influencée par d’autres facteurs, comme le mode de vie ou les différences de santé entre les groupes.
L’encre noire contient souvent des hydrocarbures aromatiques polycycliques, connus pour être cancérigènes et pouvant augmenter le risque de cancer. Les encres de couleur, quant à elles, peuvent contenir des amines aromatiques primaires. Toutes deux peuvent contenir des métaux comme l’arsenic, le plomb et le chrome.
Signes d’alerte
« Les réglementations actuelles sur les ingrédients des encres de tatouage ne sont pas suffisantes », a déclaré à Epoch Times le Dr Trisha Khanna, dermatologue et membre du comité consultatif médical de Codex Labs. « C’est une préoccupation croissante chez les dermatologues ».
Selon elle, les personnes tatouées doivent être attentives à certains signes d’alerte lorsqu’elles surveillent la santé de leur peau : rougeurs persistantes, démangeaisons, bosses, nouvelles lésions pigmentées, changement de couleur, ulcérations et saignements.
Les tatouages peuvent également compliquer la détection précoce du cancer de la peau, selon le Dr Brod. Étant donné que les changements cutanés peuvent être masqués par le pigment du tatouage, la détection des problèmes potentiels devient plus difficile.
Si l’on remarque une tache nouvelle ou changeante sur un tatouage, ou n’importe où sur la peau, il est essentiel de consulter un dermatologue, a-t-il ajouté.
Enlèvement au laser
Après avoir pris connaissance des risques, le premier réflexe de certaines personnes pourrait être d’enlever leur tatouage. Cependant, l’ablation au laser pourrait en réalité augmenter le risque de lymphome. Parmi les participants tatoués ayant subi un traitement au laser, le risque de lymphome s’est avéré trois fois plus élevé.
Ces résultats s’alignent sur des études expérimentales montrant que le traitement au laser décompose les composés azoïques – produits chimiques utilisés pour colorer les tatouages – en substances potentiellement toxiques et cancérigènes. Cette décomposition peut libérer d’autres substances chimiques nocives dans l’organisme, ce qui accroît encore le risque.
Que faire si on a un tatouage
« La meilleure chose que nous puissions faire pour notre santé, que nous soyons tatoués ou non, est de maintenir un mode de vie sain, c’est-à-dire de faire de l’exercice régulièrement et d’adopter un régime alimentaire nutritif », selon Christel Nielsen.
Jouez un rôle actif dans l’amélioration de votre régime alimentaire afin de réduire les risques de cancer, dit-il.
« Manger plus d’aliments d’origine végétale n’est pas seulement une tendance, c’est une stratégie qui a fait ses preuves », a déclaré à Epoch Times Amy Bragagnini, diététicienne en oncologie clinique. « Une alimentation riche en fruits et légumes colorés, en fruits à coque, en haricots et en céréales complètes a été associée à des taux de cancer plus faibles ».
Pour les personnes qui envisagent de se faire tatouer, il est important de peser toutes les informations avant de prendre une décision. En fin de compte, le choix est personnel.
« En tant que chercheurs, notre rôle est de fournir des connaissances afin que les gens puissent prendre des décisions en connaissance de cause », rappelle Christel Nielsen.
« Si quelqu’un est préoccupé par les effets potentiels sur la santé, il est préférable qu’il s’abstienne de se faire tatouer afin d’éviter toute inquiétude à l’avenir ».
Zena le Roux est journaliste santé (MA) et coach certifiée santé & bien-être, spécialisée en nutrition fonctionnelle. Elle est également formée en nutrition sportive, en alimentation consciente, en systèmes familiaux internes et en théorie polyvagale appliquée. Elle travaille dans un cabinet privé et est éducatrice en nutrition pour une école de santé basée au Royaume-Uni.
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