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Le sénateur Stéphane Le Rudulier plaide pour une grâce présidentielle en faveur de Nicolas Sarkozy

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Stéphane Le Rudulier, sénateur Les Républicains (LR).

Photo: Crédit photo JOEL SAGET/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Cinq ans de prison, dont l’exécution immédiate : la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement libyen suscite un tollé. Alors que l’ancien chef de l’État risque la prison dès le 13 octobre, Stéphane Le Rudulier appelle Emmanuel Macron à le gracier, et plusieurs responsables LR dénoncent une décision « politique ».
L’annonce a eu l’effet d’un séisme politique et judiciaire. Jeudi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire du financement présumé libyen de la campagne présidentielle de 2007. Une peine assortie d’une exécution immédiate, ouvrant la voie à une incarcération de l’ancien chef de l’État dès le 13 octobre. À la sortie de l’audience, l’ex-président a clamé son innocence : « S’ils veulent absolument que je dorme en prison, alors je dormirai en prison, mais la tête haute. »
« Est-ce que Nicolas Sarkozy représente un danger pour la société ? »
Ce vendredi, Stéphane Le Rudulier, sénateur des Bouches-du-Rhône et secrétaire départemental Les Républicains, a annoncé sur ICI Provence qu’il déposerait une demande de grâce présidentielle dès ce jour. « J’en appelle à Emmanuel Macron pour qu’il puisse gracier Nicolas Sarkozy sur l’exécution provisoire », a-t-il déclaré, précisant qu’un courrier officiel serait adressé à l’Élysée. Selon lui, il serait « dangereux pour notre démocratie et pour nos institutions de voir l’image d’un ancien chef de l’État entrer à la prison de la Santé ».

Pour le sénateur, cette mesure exceptionnelle devrait être réservée à des « individus dangereux ». « Est-ce que Nicolas Sarkozy représente un danger pour la société ? », a-t-il interrogé, rappelant que l’appel devait encore être jugé. Stéphane Le Rudulier dénonce une décision « politique avant tout » qui porte un coup à la confiance des Français dans leur justice.

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Une « faute de la part de l’autorité judiciaire »
Stéphane Le Rudulier n’est pas le seul à protester. Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a également réclamé vendredi sur RTL une grâce présidentielle pour suspendre l’incarcération de l’ex-chef de l’État, une décision qu’il qualifie d’« humiliation de l’État et des institutions » et qui ne peut faire l’objet d’un appel.
Au sein des Républicains, les réactions indignées se multiplient également. Jugeant la condamnation « anormale » et « injuste », Daniel Fasquelle, vice-président du parti, a indiqué sur BFMTV ce jeudi que « le cœur des accusations portées contre lui s’est effondré ce matin ». Il pointe une « disproportion » entre ce qu’on lui reproche encore et la peine prononcée.
Geoffroy Didier, président délégué du conseil régional d’Île-de-France, est allé plus loin en parlant d’une « incohérence totale », également sur BFMTV ce jeudi, qualifiant la décision de « faute de la part de l’autorité judiciaire » qui « dessert la cause de la justice ».

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« Les Français ne seront pas dupes sur le sens de cette décision »
Sur le réseau social X, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a quant à lui dénoncé un « traitement exceptionnel » en qualifiant ce jugement de « politique ». « Le tribunal juge qu’il n’y a eu ni corruption, ni détournement, ni financement illégal de campagne électorale. Mais Nicolas Sarkozy est condamné à cinq ans de prison – et privé d’un appel suspensif », a-t-il écrit, déplorant que « tant d’auteurs de violences graves » soient « chaque jour remis en liberté ». Et de conclure : « Les Français ne seront pas dupes sur le sens de cette décision. »
La décision choque par ailleurs certains juristes. Sur CNews, l’ancien député Georges Fenech, ex-magistrat et ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy sur les questions de justice, a parlé d’un « crash judiciaire ». Selon lui, « on vient de créer un nouveau délit : l’association de malfaiteurs par imprudence ».
En l’état, seule une décision d’Emmanuel Macron pourrait suspendre l’exécution immédiate. Cette affaire soulève de profondes interrogations sur l’équilibre entre justice et politique, et sur le traitement réservé à un ancien chef de l’État.