Le Franco-Allemand Lennart Monterlos, détenu en Iran, « est libre » et attendu en France jeudi

Le jeune homme est désormais en route vers la France, ont confirmé des sources françaises proches du dossier, sous couvert d’anonymat.

Sa libération était pressentie depuis que la justice iranienne avait annoncé, lundi, son acquittement, quelques mois après son inculpation pour espionnage. Dès son arrestation, Paris avait dénoncé une détention jugée arbitraire. Sur le réseau X, Emmanuel Macron a exprimé son « soulagement » tout en rappelant le sort de deux autres Français toujours détenus. « Je pense aussi à Cécile Kohler et à Jacques Paris, toujours détenus arbitrairement et dans des conditions inhumaines en Iran. Ils doivent être libérés immédiatement », a déclaré le président, évoquant ce couple emprisonné depuis mars 2022 et accusé, lui aussi, d’espionnage.

Sportif passionné d’aventures, Lennart Monterlos avait quitté la prison le week-end dernier avant d’être accueilli à l’ambassade de France à Téhéran, dans l’attente des documents lui permettant de quitter la République islamique, selon les mêmes sources. Son arrivée à Paris est prévue pour jeudi matin.

« Nous sommes soulagés du retour de notre fils auprès de nous », ont réagi ses parents dans une déclaration écrite transmise à l’AFP par leur avocate, Me Chirinne Ardakani. « Mais nos pensées vont immédiatement à Cécile (Kohler) et Jacques (Paris), dont nous espérons le retour dans les plus brefs délais et pour qui nous continuerons à nous battre, aux côtés de leurs familles ainsi qu’à l’ensemble des otages européens toujours arbitrairement détenus », ont-ils ajouté.

Originaire de l’est de la France, Lennart Monterlos, fils d’une mère allemande et d’un père français, avait été arrêté à Bandar-Abbas (sud) au troisième jour du conflit entre l’Iran et Israël. Il s’apprêtait alors à quitter le pays pour rejoindre l’Afghanistan après une traversée à vélo en solitaire. Son visa iranien arrivait à expiration. La diplomatie française le considérait depuis comme un « otage d’État », au même titre que Cécile Kohler, 41 ans, professeure de lettres, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, enseignant de mathématiques à la retraite.

Le couple Kohler-Paris avait été arrêté au dernier jour d’un séjour touristique en Iran. Les autorités leur reprochent d’avoir mené des activités d’« espionnage pour le Mossad », de « complot pour renverser le régime » et de « corruption sur Terre ». Leur sort demeure incertain, bien que des signaux positifs aient été enregistrés ces dernières semaines à Téhéran comme à Paris.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a récemment ravivé l’espoir d’une issue favorable en évoquant la possible libération du couple français dans le cadre d’un échange avec Mahdieh Esfandiari, une Iranienne détenue en France.

Lundi encore, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a confirmé que « la décision concernant la libération de ces deux personnes et de Mme Esfandiari est en cours d’examen par les autorités compétentes ». « Nous espérons qu’une fois les procédures nécessaires achevées, cela se fera prochainement », a-t-il déclaré.

Arrêtée à Lyon le 28 février dernier, Mahdieh Esfandiari est depuis placée en détention provisoire à Fresnes pour « apologie du terrorisme », « provocation en ligne au terrorisme » et « injures à raison de l’origine ou de la religion », en lien avec les messages d’un compte Telegram sur les massacres du 7 octobre 2023 en Israël.

En mars, deux autres Français, Olivier Grondeau et un ressortissant resté anonyme, ont également été libérés. Le nombre de Français détenus en Iran avait atteint un pic de sept début 2023. Aujourd’hui, une vingtaine de ressortissants occidentaux demeurent encore emprisonnés dans le pays, selon des sources diplomatiques.