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Labellisation des médias

Labellisation des médias : les Républicains lancent une pétition et dénoncent une « dérive aussi scandaleuse que dangereuse »  

Le projet d’Emmanuel Macron visant à instaurer un label pour les sites d’information suscite une vive polémique en France. Sous l’impulsion de Bruno Retailleau, Les Républicains (LR) ont lancé une pétition dénonçant ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire et de menace pour la liberté d’information. 

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Bruno Retailleau, à Paris le 13 octobre 2025.

Photo: ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Emmanuel Macron a récemment lancé l’idée de créer une labellisation des médias. Selon l’Élysée, ce dispositif a pour objectif de garantir la fiabilité des contenus et de lutter contre la désinformation. Mais cette initiative a immédiatement provoqué un malaise au sein des médias et de la classe politique, dont le parti LR. 

« Sous couvert de lutter contre les fake news » 

Bruno Retailleau, président du parti LR, a réagi avec fermeté, comme le relate Le Figaro. « La France n’a pas besoin d’un ministère de la Vérité », a-t-il déclaré, tout en annonçant le lancement d’une pétition intitulée Médias : oui à la liberté, non à la labellisation !  
Le document souligne : « Une fois encore, et sous couvert de lutter contre les fake news, c’est à la liberté d’information et d’expression qu’on s’en prend. » Il ajoute qu’« après la tentative infructueuse d’instaurer une censure numérique avec la loi Avia, une nouvelle offensive est lancée contre les médias qui déplaisent à la doxa progressiste ». 
S’indignant d’une « dérive aussi scandaleuse que dangereuse », le texte critique le projet décidé par Emmanuel Macron, rappelant que le président « n’a reçu aucun mandat du peuple pour désigner les ‘bons’ ou les ‘mauvais’ médias ». « Sa fonction de chef de l’État ne l’autorise pas à se comporter comme un censeur en chef », affirme-t-il encore. 

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Le président « outrepasse ses droits, et manque à ses devoirs » 

En tant que président de la République, Emmanuel Macron doit garantir l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui stipule que « tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».  
Le texte rappelle que nos lois répriment déjà la diffamation, l’injure ou l’appel à la haine. « En voulant aller au-delà, le président de la République outrepasse ses droits, et manque à ses devoirs », insiste la pétition, qui met en garde contre toute dérive autoritaire et appelle à la défense de la liberté d’information. 
Rappelant que « contrairement aux régimes autoritaires et totalitaires, la démocratie libérale reconnaît que tous les citoyens ne se font pas une même idée de ce qui est vrai ou juste », le texte estime que « certifier l’information reviendrait à instaurer une vérité officielle ». 

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« Qui labellisera les labelisateurs ? » 

La pétition aborde ensuite la question des « fake news », admettant qu’elles sont une « réalité ». « Mais nous ne répondrons pas au mensonge par la censure, et à la défiance par le soupçon. Car qui labellisera les labelisateurs ? » interroge-t-elle. Elle avertit que « si demain l’information est labellisée par l’État, les médias seront fatalement accusés d’être aux ordres, et notre démocratie en sera affaiblie ». 
Enfin, elle souligne que « le véritable antidote au poison de la désinformation, c’est la liberté, qui confronte les points de vue et enrichit le débat », et martèle : « Assez d’infantilisation ! Les Français sont assez grands et intelligents pour s’informer par eux-mêmes. » 
Elle appelle donc tous ceux « qui sont attachés à la liberté d’information et d’expression — qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre — à signer cette pétition pour demander l’abandon immédiat de ce projet de labellisation ». 

« C’est devenu une réalité : le ministère de la Vérité est né » 

Depuis l’annonce présidentielle, le débat oppose directement l’Élysée — qui s’est aussitôt exprimé via un tweet — aux médias du groupe Bolloré. Pascal Praud, sur CNews, a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme la « tentation autoritaire d’un président mécontent du traitement médiatique et qui souhaite imposer un récit unique ». 

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Ce mardi sur CNews, l’animateur phare a lancé : « Emmanuel Macron ne supporte plus les critiques, et pour cause : sous sa présidence la France apparaît ruinée, la diplomatie est affaiblie, l’insécurité a augmenté, l’immigration a explosé. L’école, la justice, l’hôpital traversent des crises sans précédent. » Pointant le climat général « délétère » depuis la « dissolution » que le chef de l’État a décidée tel un « caprice, sans jamais reconnaître son erreur », il a évoqué la volonté d’écrire « une autre histoire ». Et de conclure : « Hier matin c’était une éventualité, hier soir c’est devenu une réalité : le ministère de la Vérité est né. »