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La Nouvelle-Calédonie pourrait abandonner les efforts pour l’indépendance et devenir un État français

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Durée de lecture: 6 Min.

Les ministres français et les dirigeants des groupes loyalistes et séparatistes de Nouvelle-Calédonie ont annoncé un accord qui devrait mettre fin aux affrontements violents sur le territoire insulaire. Il mettra également fin aux espoirs d’indépendance des dirigeants calédoniens.
Après le déclenchement des combats sur le territoire français à propos de l’indépendance en mai dernier, la France a envoyé environ 500 policiers supplémentaires pour renforcer les 1800 habituellement présents sur l’île, et a déployé des soldats pour protéger le port principal et l’aéroport.
Au moment où les violences ont été maîtrisées, 14 personnes étaient mortes.
Des enlèvements ont également été signalés et plusieurs commerces ont été incendiés.
On estime que les perturbations ont coûté au territoire 2 milliards d’euros, soit 10 % de son produit intérieur brut (PIB).
Plus tôt cette année, le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls, avait averti que la Nouvelle-Calédonie était au bord de la guerre civile après y avoir passé un mois.
Mais la crise semble avoir été évitée après dix jours de discussions à Paris qui ont abouti à l’annonce ce week-end de la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie ».
Elle reste toutefois soumise à l’approbation du Parlement français et à un référendum de la population du territoire.
Si cette proposition est adoptée, les autres pays seraient libres de reconnaître la Nouvelle-Calédonie comme ils le font avec d’autres pays.
L’accord de 13 pages octroie également aux Calédoniens leur propre nationalité, avec la possibilité de la combiner avec la nationalité française si les citoyens le souhaitent.
Mais il ne parvient pas à assurer l’indépendance totale recherchée par de nombreux Kanaks autochtones, représentant environ 40 % de la population du territoire, qui compte près de 300.000 habitants.
Les précédents référendums sur la question de l’indépendance se sont prononcés en faveur du maintien des liens avec la France du fait de la minorité des Kanaks et des lois électorales controversées.

Un manifestant tient une pancarte lors d’un rassemblement de soutien au peuple Kanak de Nouvelle-Calédonie à Lyon, en France, le 13 mai 2025. (MATTHIEU DELATY/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Selon cette proposition, la Nouvelle-Calédonie prendrait immédiatement le contrôle de sa politique étrangère et pourrait soumettre au vote public le transfert de pouvoirs souverains supplémentaires en matière de défense, de monnaie, de sécurité et de justice, ouvrant ainsi potentiellement la voie à l’adhésion à l’ONU, selon le journal français Le Monde.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré dans un message sur X qu’« un État calédonien au sein de la République : c’est un pari sur la confiance […] L’heure est désormais au respect, à la stabilité et à la mutualisation des bonnes volontés pour construire un avenir commun ».
M. Valls a qualifié cet accord de « compromis intelligent » qui maintient les liens entre la France et ses intérêts dans le Pacifique, tout en renforçant la souveraineté, tandis que le Premier ministre français François Bayrou a déclaré que cet accord revêtait une « dimension historique ».
Les loyalistes satisfaits
Les loyalistes français étaient satisfaits du résultat.
Le « statut de la Nouvelle-Calédonie au sein de la France » signifie que « les Calédoniens […] resteront Français », a déclaré Nicolas Metzdorf, député anti-indépendantiste.
« Aucun autre référendum n’est prévu, à l’exception de celui confirmant cet accord. »
Emmanuel Tjibaou, un député kanak qui a participé aux discussions, a déclaré que l’accord aidera les gens à « sortir de la spirale de la violence ».
Reconnaissant qu’il restait encore un « chemin difficile » à parcourir, il a déclaré qu’il s’agissait néanmoins d’un chemin qui permettrait aux Kanaks et aux autres Calédoniens d’avancer ensemble en tant que « nous » au lieu d’être divisés en factions.
L’accord contrecarrera l’ambition de Moscou et de Pékin de profiter de l’incitation à des troubles sur les îles.
On pense que la Russie travaille par l’intermédiaire de l’Azerbaïdjan – qui a son propre différend avec la France – pour déstabiliser le territoire en alimentant le mouvement séparatiste.
Pendant ce temps, la Chine communiste considère la Nouvelle-Calédonie comme un site stratégiquement précieux compte tenu de sa position à 1210 kilomètres à l’est de l’Australie et à 1402 kilomètres au nord de la Nouvelle-Zélande, plus proche des deux nations occidentales que Tomga, Samoa ou Fidji.
Son statut de troisième producteur mondial de nickel, un minerai essentiel à tout, de la production d’acier inoxydable aux batteries rechargeables pour véhicules électriques, en fait également un allié attrayant pour une nation qui entend dominer l’approvisionnement en métaux et en éléments de terres rares nécessaires à un large éventail de technologies futures.
Rex Widerstrom est un journaliste néo-zélandais qui a plus de 40 ans d'expérience dans les médias, y compris la radio et la presse écrite. Il est actuellement présentateur à Hutt Radio.

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