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La mère de Nahel réclame « la peine de mort » pour le policier impliqué dans le décès de son fils

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Mounia Merzouk, la mère de Nahel Merzouk, jeune homme de 17 ans tué lors d'un contrôle routier. À Nanterre, le 27 juin 2025.

Photo: Crédit photo JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Lors d’une marche en mémoire d’Adama Traoré, la mère de Nahel Merzouk – jeune homme de 17 ans tué lors d’un refus d’obtempérer le 27 juin 2023 à Nanterre – a exprimé son souhait de voir Florian M., le policier auteur du tir mortel, être puni de la peine de mort.
Ce samedi 12 juillet, une marche a été organisée en hommage à Adama Traoré, mort le 19 juillet 2016 dans la caserne de Persan, deux heures après son interpellation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) à l’issue d’une course-poursuite. Mounia Merzouk, qui était présente à ce rassemblement, a réclamé la peine de mort pour Florian M., qui sera jugé pour le décès de son fils aux assises.
« Qu’il prenne au moins la plus grande peine qu’il peut avoir »
« Je souhaite de tout mon cœur qu’au moins un policier prenne la peine de mort », a lancé ce 12 juillet devant les manifestants la mère de Nahel Merzouk, ajoutant avec regret : « Ça n’existera pas ici, mais qu’il prenne au moins la plus grande peine qu’il peut avoir. » « Au moins, on aura une justice pour tous ces jeunes, pour mon fils. Il faut que ces policiers soient punis », a poursuivi la mère de famille.

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Affirmant avoir « très, très bien éduqué [son] fils », elle a souligné combien Nahel était apprécié par les gens de son quartier. « On l’appelait Oui-Oui. Pourquoi ? Parce qu’il ne savait pas dire non. Il rendait service à tout le monde, aux jeunes, aux mamans, il les aidait à porter leurs courses jusqu’à chez elles », a-t-elle confié, assurant avoir « rendu homme » son fils, jusqu’à ce que le policier lui « enlève la vie ».
Des vidéos de cette prise de parole ont été largement relayées sur les réseaux sociaux. On voit d’ailleurs la mère de Nahel aux côtés d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré.
Le comportement dangereux de Nahel le jour des faits
Dans cette affaire, Florian M. sera jugé pour meurtre aux assises, comme l’ont annoncé le 3 juin dernier le procureur et le président du tribunal de Nanterre. Le procès pourrait se tenir devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine au 2e ou au 3e trimestre 2026, « sous réserve » de recours, a précisé le tribunal début juin.
Le jour des faits, Nahel conduisait sans permis et tentait d’échapper au contrôle de police. Le policier, qui dément toute intention de tuer, a assuré dans des écrits rédigés pendant sa détention provisoire n’avoir fait que son métier ce jour-là. Il a précisé n’avoir eu d’autre choix que de tirer face à la dangerosité du comportement de Nahel Merzouk, qui refusait alors d’obtempérer.
Au volant d’une Mercedes, le jeune conducteur mineur – connu par la justice pour quinze faits différents – avait en effet failli renverser un cycliste et un piéton, comme l’ont confirmé les images de vidéosurveillance. Il représentait un réel danger, aussi bien pour les passants que pour le policier auteur du tir et son collègue. Son décès avait été à l’origine de plusieurs nuits d’émeutes à travers la France, provoquant près d’un milliard d’euros de dégâts.
Il risque jusqu’à 30 ans de prison
Me Laurent-Franck Lienard, conseil du policier mis en cause, a indiqué en juin dernier : « Nous soutenons que le tir était légitime et nous entendons bien le faire juger. »
Dans leur ordonnance de mise en accusation, les juges admettent que l’« intention homicide » ne s’appuie pas sur une preuve directe, mais sur une « présomption » fondée sur les faits : l’utilisation d’une arme à feu létale, tirée à bout portant en direction du thorax de la victime. Pourtant, l’enquête avait révélé que le policier visait initialement une zone non vitale, bien plus basse, et que le tir avait été dévié par le redémarrage volontaire du véhicule. Bien qu’il ne soit pas passible de la peine de mort pour ce tir, Florian M. encourt néanmoins une peine de prison pouvant aller jusqu’à 30 ans.