Hautes-Pyrénées : excédé par les installations répétées de gens du voyage, un maire démissionne
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Photo: Crédit photo GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP via Getty Images
Francis Bordenave est, depuis 2014, le maire d’Ossun, une commune d’environ 2000 habitants, située dans les Hautes-Pyrénées. Parmi les nombreux défis auxquels il doit faire face, figure la problématique des installations illégales de gens du voyage. Si en 2023, l’édile avait déjà projeté de démissionner, il a cette fois-ci franchi le cap.
Excédé et épuisé après douze années de mandat, le maire d’Ossun a décidé d’adresser sa lettre de démission au préfet. La récente installation de gens du voyage sur des terrains agricoles de la commune a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, un dossier jugé « très compliqué à gérer » par Francis Bordenave, comme le rapporte France 3 Occitanie. D’autant plus qu’il s’agit de la quatrième installation en quelques semaines.
« Le stade est envahi d’excréments, dans les tribunes, partout »
« Depuis un mois, nous avons des groupes de gens du voyage qui se succèdent sur des terrains agricoles. Les agriculteurs ne sont pas d’accord, cependant ils acceptent de les laisser là, moyennant des accords entre eux », a déploré Francis Bordenave auprès de nos confrères, soulignant que « derrière, c’est tout le monde qui trinque » car « ils utilisent l’eau de la commune » et « laissent des déchets », une situation qu’il décrit comme « plus que compliquée à vivre ».
« Il y a des excréments partout, le stade est envahi d’excréments, dans les tribunes, partout », a également dénoncé l’édile auprès d’Ici Béarn Bigorre, regrettant de se retrouver « seul à devoir tout gérer ». « D’autre part, on se sert de l’eau gratuitement, de l’électricité, du ramassage des ordures ménagères… Qui paye tout ça ? Tout le monde, c’est vous et moi qui payons », a également pointé le maire, estimant que la situation « devient insupportable ».
« Nous ne sommes pas du tout soutenus par l’État »
Le maire a encore indiqué à France 3 avoir dû se battre pour « faire installer une benne à ordure afin que les gens du voyage évitent de ne disposer leurs déchets partout ». Ce problème, déjà complexe, s’accompagne de l’inaction des autorités. « En tant que maire nous sommes méprisés et nous ne sommes pas du tout soutenus par l’État, nous devons constamment nous battre, et je n’ai plus de force pour cela. »
Outre les problématiques liées aux gens du voyage, l’élu de 66 ans a dû faire face à bien d’autres difficultés au cours de son mandat, notamment la pénurie de médecins, l’abandon de certains projets, et des situations d’urgence récurrentes. « Je dois parfois répondre à mes administrés que je ne peux rien faire, mais rendez-vous compte, un maire qui ne peut plus rien faire, il ne sert à rien », se désole-t-il. Et d’ajouter : « J’aime le rôle de maire, on le fait pour les autres, pour la commune. Mais là c’est un métier qui m’a demandé trop de temps, trop d’énergie, en douze ans, je n’ai pris que deux fois trois jours de vacances ! »
À bout de solutions et pour « éviter de faire une bêtise », Francis Bordenave a tranché : il a remis sa démission au préfet. L’idée lui avait déjà traversé l’esprit en 2023 mais il l’avait refoulée ». Aujourd’hui, il affirme que sa décision est irrévocable.
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