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La guerre en Ukraine poussera probablement le monde à se détacher de la Chine, explique un analyste

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Un camion passe devant les conteneurs de China Shipping au port de Los Angeles, à Long Beach, en Californie, le 1er septembre 2019.

Photo: Mark Ralston/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Alors que les entreprises et les gouvernements réévaluent leurs liens commerciaux avec le régime au lendemain de la guerre Russie‑Ukraine, le monde pourrait commencer à se « détourner nettement de la Chine », selon l’analyste économique Christopher Balding.
M. Balding est spécialiste en économie et technologie chinoises. C’est le chercheur principal de la Henry Jackson Society, un think tank britannique axé sur la politique étrangère transatlantique. Il a compris que le monde changerait probablement de cap après avoir entendu les pronostics de Larry Flink, le PDG de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. Selon Larry Flink, l’invasion russe marque la fin de la mondialisation telle que nous la connaissons. Les nations et les entreprises sont désormais en guerre économique avec la Russie et de ce fait elles doivent reconsidérer leurs liens de dépendance avec bon nombre de nations.
Et de toute évidence, avec la Chine, explique M. Balding sur NTDTV, le média partenaire d’Epoch Times.
« Maintenant, quelque part au fond d’eux‑mêmes les gens se demandent vraiment ce qu’il faut faire quand la Chine se met à tuer des gens aux Xinjiang, ce qu’il faut faire quand elle impose un blocus naval autour de Taïwan ? Et il y a toutes sortes de scénarios qui se jouent là. »
« Tout à coup, les gens se disent : ‘Attendez une minute, cela signifie que ma chaîne d’approvisionnement en Chine…mes affaires avec une université chinoise… ?’ Et les gens constatent le degré de soutien que la Russie reçoit de la part de la Chine et beaucoup de questions gênantes leur viennent à l’esprit. Et je pense que si vous enlevez la Chine de l’équation, cela va constituer un changement monumental dans la politique et l’économie mondiales.»
Avec la pandémie de Covid‑19 (ayant débuté en Chine quoi qu’on en dise) le monde a pris conscience de sa dépendance totale au régime, de la fabrication de tous types de fournitures du quotidien aux produits pharmaceutiques en passant par les minéraux essentiels ou les équipements médicaux.

Un ouvrier transporte et manipule des boîtes contenant des masques destinés à l’exportation à partir du port de Yangluo, sur le fleuve Yangtze à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 12 avril 2020. (Getty Images)

L’indignation suscitée par les campagnes de répression menées par la Chine au Xinjiang, à Hong Kong et ailleurs donne également lieu à des appels toujours plus fréquents, émanant à la fois de militants et de responsables occidentaux, pour que les entreprises internationales rompent leurs liens avec la Chine.
Le 17 mars, le sénateur américain Rick Scott (Parti républicain‑Floride) a envoyé une lettre ouverte aux chefs d’entreprise pour les féliciter d’avoir cessé leurs activités en Russie et les a exhortés à adopter la même attitude envers la Chine. Il a rappelé que Pékin pouvait potentiellement suivre l’exemple de la Russie et envahir Taïwan et remis sur la table les nombreuses violations des droits de l’homme commises par le régime.
« Aucune organisation respectable aux États‑Unis ne devrait faire des affaires avec un régime meurtrier. Chaque dollar dépensé en Chine communiste soutient son économie et le gouvernement génocidaire de Xi », a déclaré M. Scott. « Il est temps de placer les droits de l’homme et la démocratie au‑dessus du profit. »
Selon la représentante Diana Harshbarger (Parti républicain‑Tennessee), mettre fin à la dépendance manufacturière vis‑à‑vis de la Chine est une question de sécurité nationale.
« La Chine est un adversaire, et nous dépendons d’elle pour 90 % de nos médicaments, des ingrédients pharmaceutiques actifs ou de nos produits finis », a‑t‑elle récemment déclaré sur NTD. « Nous devons fabriquer ces produits en Amérique ou faire appel à nos alliés. »
Enfin, les confinements actuels en Chine, du fait d’une reprise épidémique liée au variant Omicron, relancent les inquiétudes mondiales quant aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
Les crises mondiales telles que la pandémie ont rendu le repositionnement de la chaîne d’approvisionnement à un niveau national encore plus urgent, a poursuivit Mme Harshbarger.
« Si la pandémie s’aggrave, ou si une autre [survient], seront nous autosuffisants ? », a‑t‑elle questionné.
 
Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.

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