Google annonce le retour sur YouTube des créateurs bannis pour leurs opinions sur le Covid-19

Photographie à double exposition du directeur général de Google, Sundar Pichai, et du logo de l'entreprise à Kerlouan, en Bretagne, en France, le 7 juin 2025. (VINCENT FEURAY/Hans Lucas/AFP via Getty Images)
Les créateurs YouTube exclus de la plateforme en raison de leurs opinions sur la pandémie de Covid-19 ou l’élection de 2020 pourront à nouveau accéder au service, a annoncé Google et sa maison mère Alphabet dans une lettre datée du 23 septembre.
Les règlements qui interdisaient certaines discussions sur la pandémie et l’élection ont été levés en 2023 ou 2024, a précisé Google par l’intermédiaire de ses avocats.
« Aujourd’hui, les règles communautaires de YouTube autorisent un plus large éventail de contenus concernant le Covid-19 et l’intégrité des élections », indique Google. « Conformément à l’engagement de la société en faveur de la liberté d’expression, YouTube offrira à tous les créateurs la possibilité de rejoindre à nouveau la plateforme si la société a supprimé leurs chaînes pour violations répétées des règles relatives au Covid-19 et à l’intégrité des élections qui ne sont plus en vigueur. »
Parmi les personnes dont les chaînes ont été suspendues ou supprimées, figure Dan Bongino, l’actuel directeur adjoint du FBI.
La société affirme accorder de la valeur aux créateurs conservateurs, qu’elle reconnaît comme réalisant régulièrement des interviews marquantes avec des dirigeants politiques, économiques ou autres.
Google qualifie la pandémie de Covid-19 de période sans précédent qui a contraint les plateformes en ligne à « trouver un équilibre entre la liberté d’expression » et la modération de contenus « potentiellement nuisibles dans le monde réel ». La situation se serait compliquée sous la pression de hauts responsables de l’administration Biden, qui auraient incité Google à agir contre certains contenus sur le Covid-19, « alors même qu’ils ne contrevenaient pas à sa politique », selon la société.
« Il est inacceptable et erroné que n’importe quel gouvernement, y compris l’administration Biden, tente de dicter la modération du contenu par la société, qui s’est systématiquement opposée à ces ingérences au nom du Premier Amendement », déclare Google.
Les politiques de YouTube sur les contenus médicaux ont évolué pendant la pandémie, au fur et à mesure des changements de position des autorités sanitaires, précise Google. La société autorise désormais une gamme très large de contenus sur le Covid-19 et les élections.
« Contrairement à d’autres grandes plateformes, YouTube n’a jamais mis en place de programme de vérification des faits qui identifierait et rémunérerait des partenaires pour produire du contenu appuyant la modération », écrit Google. « YouTube n’a jamais donné et ne donnera jamais le pouvoir aux vérificateurs de faits d’agir sur les contenus ou de les signaler sur ses services. »
La lettre a été adressée à Jim Jordan, représentant républicain de l’Ohio et président du comité judiciaire de la Chambre des représentants.
« Que vous soyez une personnalité bien installée sur YouTube avec une forte audience, comme Dan Bongino, ou que vous débutiez pour exprimer des vues politiques, chacun aura l’opportunité de revenir sur la plateforme s’il a été censuré pour s’être exprimé politiquement », a écrit M. Jordan sur X. « C’est une nouvelle victoire dans le combat contre la censure. »
Google n’a pas donné suite à une demande de commentaire.
Mark Zuckerberg, PDG de Meta, maison mère de Facebook, a affirmé en 2024 que sa société avait subi des pressions de hauts responsables de l’administration Biden « pour censurer certains contenus sur le Covid-19, y compris l’humour et la satire, et qu’ils se sont montrés très critiques face à nos équipes quand nous n’étions pas d’accord ». Ultimement, expliquait-il, il revenait à l’entreprise de retirer ou de maintenir les contenus en ligne.
« Je considère que ces pressions gouvernementales étaient erronées, et je regrette de ne pas avoir été plus ferme publiquement », a ajouté M. Zuckerberg.
Des documents publiés dans le cadre d’une procédure judiciaire intentée contre le gouvernement fédéral ont montré que l’avocate de la Maison-Blanche Dana Remus, entre autres, a participé à l’effort visant à obliger les grandes entreprises technologiques à lutter contre les informations jugées trompeuses au sujet de la pandémie de Covid-19. La Cour suprême a ensuite rejeté cette affaire, estimant que les États n’avaient pas démontré avoir subi un préjudice direct du fait de ces efforts.

Zack Stieber couvre l'actualité. Auparavant, il a travaillé comme journaliste au Métro de New York City
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