Gaza : Donald Trump appelle Israël à « arrêter immédiatement les bombardements », le Hamas acceptant de libérer les otages

Des combattants du Hamas à Nuseirat, Gaza, lors de la préparation de la libération de trois otages israéliens dans le cadre du septième échange otages-prisonniers le 22 février 2025.
Photo: BASHAR TALEB/AFP via Getty Images
Le Hamas s’est dit prêt vendredi à engager des négociations immédiates pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza et pour mettre fin à la guerre, dans le cadre du plan proposé par Donald Trump. Le président américain, à l’origine de cette initiative, a appelé Israël à « arrêter immédiatement les bombardements ».
À Gaza, des cris de louange à Allah ont retenti depuis les tentes du camp d’Al-Mawasi, près de Khan Younis, dans le sud de la bande, à l’annonce de cette déclaration, a constaté un correspondant de l’AFP.
Une lueur d’espoir à Gaza
« Mon corps s’est mis à trembler et à frissonner. J’ai été envahie par un sentiment du genre ‘Oh Allah, enfin le soulagement est arrivé. Enfin, la guerre va cesser, le génocide va cesser, et nous pourrons dormir en sécurité et sans crainte !’ », a confié avec émotion Samah Al-Hu, une Palestinienne du camp.
« Nous espérons que la guerre, les bombardements et les destructions prendront fin, et que les effusions de sang cesseront. Nous sommes épuisés et méritons la joie et la vie », a renchéri Moamen Jasser, un autre habitant célébrant la nouvelle au milieu d’une foule en liesse.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a estimé que le mouvement islamiste palestinien « était prêt pour une paix durable » après deux années de guerre. « Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité », a ajouté le président américain.
Le plan Trump, nouvelle base de négociation
Le Hamas s’est déclaré disposé à négocier sans délai la libération des otages, la fin des hostilités et le retrait israélien de la bande de Gaza, sans toutefois évoquer la question cruciale de son désarmement. Israël, de son côté, a pris acte de la réponse du mouvement islamiste et annoncé samedi se préparer « à la mise en œuvre immédiate de la première étape du plan Trump pour la libération de tous les otages », sans préciser sa position sur les autres points du projet.
De nombreux dirigeants internationaux ont salué cette annonce. La libération des otages et un cessez-le-feu seraient « à portée de main », a déclaré Emmanuel Macron, tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « encouragé ».
Donald Trump avait donné au Hamas jusqu’à dimanche 18 heures (heure de Washington), soit 22 heures GMT ou 1 heure lundi à Gaza, pour accepter sa proposition — une offre soutenue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. En cas de refus, le président américain avait promis « l’enfer » au Hamas, après un entretien téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan, favorable à un arrêt des frappes israéliennes.
Dans sa réponse, le Hamas a affirmé être prêt à libérer tous les otages vivants et à restituer les corps des défunts en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’à participer à des négociations immédiates sur les « détails » de ces libérations.
Un plan aux ambitions considérables
Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 47 demeurent otages à Gaza, dont 25 seraient mortes, selon l’armée israélienne. Le mouvement islamiste a par ailleurs confirmé son accord pour confier la gestion de la bande de Gaza à une instance palestinienne composée de « technocrates » indépendants, avant des discussions plus larges sur l’avenir du territoire, auxquelles il souhaite participer « de manière responsable ».
Israël, qui a promis d’anéantir le Hamas, exclut toujours toute participation du mouvement à la gestion de l’après-guerre. Le désarmement du Hamas, exigé par Tel-Aviv, et l’éventuel exil de ses combattants dans un pays tiers restent deux points centraux du plan Trump.
Le projet américain prévoit un cessez-le-feu, la libération sous 72 heures des otages, le désarmement du Hamas et le retrait progressif de l’armée israélienne. Il comprend également l’instauration d’une autorité de transition placée sous la supervision directe de Donald Trump et le déploiement d’une force internationale.
Vendredi encore, des frappes israéliennes ont fait au moins 49 morts à Gaza, dont 31 à Gaza-ville, selon la Défense civile. L’armée israélienne a relancé le 16 septembre une offensive sur cette zone du nord, qu’elle présente comme le dernier bastion du Hamas, provoquant le déplacement massif de centaines de milliers de civils.
L’attaque du 7 octobre 2023 avait coûté la vie à 1219 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP fondé sur des données officielles. En riposte, Israël mène une campagne d’une ampleur inédite dans le territoire assiégé, ayant causé jusqu’ici la mort d’au moins 66 288 personnes, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU.

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