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Nouvel arrêté

Des WC sur les bateaux à huîtres : une mesure qui exaspère les ostréiculteurs

Une nouvelle obligation réglementaire suscite la colère des ostréiculteurs bretons et vendéens. Depuis le 22 juillet 2025, tous les petits bateaux professionnels de moins de 12 mètres doivent être équipés de WC et d’un lavabo. Une mesure jugée irréalisable par la filière, déjà confrontée à une lourde charge administrative et à des contraintes sanitaires strictes. 

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Photo: CLAUDE BEAUDEMOULIN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les ostréiculteurs bretons et vendéens sont vent debout. Un arrêté paru cet été impose à tous les bateaux professionnels de moins de 12 mètres l’installation d’un « point hygiène » à bord, comprenant WC et lavabo. L’objectif officiel : améliorer les conditions de travail et l’hygiène sur les embarcations. Sur le papier, rien de scandaleux, mais sur le terrain, la mesure est perçue comme une « aberration administrative », rapporte France 3 Bretagne.

« On parle de bateaux qui sortent quelques heures »

« C’est complètement absurde de la part de l’administration, car c’est juste impossible à mettre en place », confie à nos confrères Goulven Brest, ostréiculteur dans le Finistère. En effet, les barges utilisées pour l’ostréiculture ne disposent ni de cabine, ni d’alimentation en eau, ni de place suffisante pour installer des sanitaires. Dans certains cas, installer un WC reviendrait à sacrifier la moitié du pont.

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« On parle de bateaux qui sortent quelques heures, pas de navires hauturiers », précise de son côté Philippe Le Gal, président du Comité régional de la conchyliculture. Le Figaro Nautisme relate qu’un constructeur vendéen interrogé par Maville juge la situation « ingérable » : « On a regardé tous les modèles, il n’y a ni structure ni volume pour installer un tel équipement. »

« Une couche administrative pour complexifier les procédures »

Au-delà de l’aspect technique, la filière s’inquiète d’une augmentation des démarches administratives. Pour rester dans les règles, « il faudra des dérogations pour les bateaux de moins de 10 mètres, et d’autres pour ceux entre 10 et 12 mètres », note Philippe Le Gal. « Voilà encore une couche administrative pour complexifier les procédures », se désole-t-il, ajoutant : « Au lieu de nous sortir de cette décision, on va encore devoir multiplier les démarches pour rester dans les règles. On est loin d’un choc de simplification… »
Cette nouvelle contrainte est d’autant plus malvenue pour ces professionnels qu’ils sortent à peine d’une période de crise liée à la mortalité des huîtres, à la chute des ventes et qu’ils doivent faire face au manque de main-d’œuvre.

« Notre priorité, c’est la sécurité alimentaire, pas les WC »

Face à l’absurdité de la règle, certains ostréiculteurs plaisantent sur des « toilettes portatives homologuées » ou envisagent de suspendre symboliquement une lunette WC sur leur barge.
Mais derrière l’humour, l’agacement est bien réel et la préoccupation des professionnels est tout autre. « Chaque semaine, on vérifie la qualité des eaux. On joue la transparence totale. Notre priorité, c’est la sécurité alimentaire, pas les WC sur un bateau de dix mètres », assure Philippe Le Gal.
La filière espère un assouplissement du texte pour éviter qu’une nouvelle règle administrative ne freine la reprise d’un secteur en reconstruction.