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Démographie : la France enregistre plus de décès que de naissances, une première depuis 1945

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Un nouveau-né est allongé sur un lit après sa naissance à la maternité d'un hôpital à Paris le 29 juin 2022.

Photo: Crédit photo CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Pour la première fois depuis 1945, le solde démographique de la France est négatif. En effet, les chiffres de l’Insee révèlent que le nombre de décès a dépassé celui des naissances entre mai 2024 et mai 2025.
Le nombre d’enfants qui naissent en France a chuté au point d’être inférieur au nombre de personnes qui décèdent, d’après une étude publiée par l’Insee et relayée notamment par France Info ce 23 juillet. Une situation inédite depuis 80 ans, soit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une baisse du solde démographique qui arrive 10 ans plus tôt
Entre le 1er juin 2024 et le 31 mai 2025 il y a eu 651.000 décès et 650.000 naissances, d’après l’Insee, soit une différence de 1000. « Cette bascule était prévue par l’Insee pour 2035, donc on a pris dix ans d’avance. C’est dire combien la baisse de la fécondité est importante », a expliqué auprès de l’Agence Radio France Julien Damon, démographe et ancien directeur des études de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). « La transformation, c’est que, désormais, cela concerne la France au total, en comptant les Outre-mer », a-t-il ajouté, estimant que de ce fait, « l’ensemble de nos équilibres sociaux peut progressivement être déstabilisé ».
Tout en reconnaissant que la situation est inquiétante, le démographe souligne qu’elle n’est pas propre à la France, mais concerne « depuis longtemps » la plupart des pays de l’Union européenne.
Une hausse essentiellement liée à un solde migratoire positif
Malgré la baisse du solde naturel, la population française a tout de même augmenté de 169.000 personnes entre le 1er janvier 2024 et le 1er janvier 2025 – date à laquelle elle comptait 68,6 millions d’habitants – soit une progression de 0,25 % en un an.
Selon l’INED, cette hausse est essentiellement liée à un solde migratoire positif, marqué par un excédent des entrées sur les sorties du territoire. L’institut prévoit par ailleurs une augmentation de la population française au cours des deux prochaines décennies, avec une estimation de 70 millions d’habitants dans les années 2040 – une progression également portée par la dynamique migratoire, comme le relaye Public Sénat.
En métropole comme dans les territoires d’outre-mer, la natalité est en recul, avec près de 20 % de naissances en moins par rapport à 2010, toujours selon l’Insee. « Cela fait dix ans que la natalité est en baisse par une perte de confiance dans la politique sur la famille », explique au Figaro Gérard-François Dumont, également démographe.
Au fil des décennies, les femmes ont eu leur premier enfant de plus en plus tard, l’âge moyen passant de 24 ans en 1974 à 29 ans aujourd’hui. Quant à la mortalité, elle touche désormais la génération des baby-boomers. En 2024, 646.000 décès ont été enregistrés en France, précise l’Insee, soit une hausse de 1,1 % par rapport à 2023.