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De la pluie dans le désert : le Sahara deviendra-t-il bientôt plus humide ?

Des chercheurs américains prévoient dans leur étude actuelle une augmentation significative des précipitations en Afrique, notamment au Sahara. Cela serait dû à la hausse des températures.

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veronica111886/Pixabay

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Durée de lecture: 4 Min.

En bref :

  • Avec environ 80 mm de précipitations par an, le Sahara est l’une des régions les plus sèches du monde.
  • 40 modèles climatiques simulent dans une nouvelle étude un avenir plus humide pour de larges parties de l’Afrique.
  • Alors que la quantité d’eau au Sahara pourrait doubler d’ici 2100, le sud-ouest de l’Afrique devrait connaître une sécheresse accrue.

Le désert du Sahara au cœur de l’Afrique est l’une des régions les plus sèches du monde. Il n’y tombe annuellement que 76 mm de précipitations. En comparaison, la Beauce et l’Alsace reçoivent 500-600 mm de précipitations par an. Des zones plus arrosées (sommets des Vosges, Alpes, Pyrénées, certaines parties de la Bretagne) peuvent dépasser 1500-2000 mm.

Selon des chercheurs de l’University of Illinois Urbana-Champaign aux États-Unis, le Sahara en particulier pourrait devenir nettement plus humide pendant les mois d’été au cours de la seconde moitié du XXIᵉ siècle en raison de la hausse des températures.

« Les changements dans les régimes de précipitations affecteront des milliards de personnes en Afrique », déclare Thierry Ndetatsin Taguela, chercheur postdoctoral en climatologie et auteur principal de l’étude. « Nous devons commencer à nous préparer à ces changements – de la protection contre les inondations aux cultures résistantes à la sécheresse. »

Gagnants et perdants

Dans l’étude, M. Taguela et ses collègues ont utilisé au total 40 modèles climatiques pour simuler les précipitations estivales en Afrique au cours de la seconde moitié du XXIᵉ siècle (2050-2099) par rapport à une période historique (1965-2014). Le résultat : les précipitations augmentent d’ici la fin du XXIᵉ siècle dans la plupart des régions d’Afrique.

« Il est prévu que les précipitations historiques au Sahara doublent presque, ce qui est surprenant pour une région climatologiquement aussi sèche », a déclaré Thierry Ndetatsin Taguela.

Si la modélisation se vérifie, le sud-est de l’Afrique recevrait également 25 % et le centre-sud de l’Afrique 17 % de précipitations supplémentaires. L’extrême nord ainsi que l’ouest et le sud-ouest du continent pourraient en revanche rester à sec.

Évolution modélisée des précipitations en Afrique jusqu’en 2100. Photo : Extrait Taguela et al. (2025), doi.org/10.1038/s41612-025-01123-8 | CC BY 4.0

Alors que la plupart des modèles s’accordent sur la tendance générale à des conditions plus humides, l’indication exacte des précipitations varie selon les modèles. Reste à savoir si l’Afrique connaîtra finalement un miracle humide ou si les prévisions des modèles climatiques tomberont à l’eau.

Le Sahara profite de la hausse des températures

Selon les chercheurs, la hausse des températures pourrait expliquer les changements prévus. Ainsi, un climat plus chaud fait que l’atmosphère peut stocker davantage d’humidité, ce qui favorise à son tour des précipitations plus importantes. En revanche, des changements dans la circulation atmosphérique pourraient signifier une diminution des précipitations.

« La compréhension des mécanismes physiques qui influencent les précipitations est indispensable pour le développement de stratégies d’adaptation capables de résister aussi bien à un avenir plus humide qu’à un avenir plus sec », a déclaré Thierry Ndetatsin Taguela.

L’étude a été publiée le 17 juin 2025 dans la revue Nature.

Diplômé en ingénierie industrielle, Tim Sumpf s'est spécialisé dans les énergies renouvelables, la durabilité et l'économie circulaire. En tant que responsable du département « Connaissances » et statisticien, il a également couvert les thèmes du climat, de la recherche et de la technologie.

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