Crise cardiaque ou AVC : quatre signes avant-coureurs à connaître

Un médecin et une infirmière des urgences prennent soin d’un patient à l’hôpital Mission Community de Panorama City, en Californie, le 28 janvier 2009.
Photo: David McNew/Getty Images.
Plus de 99 % des personnes ayant souffert pour la première fois d’une maladie coronarienne (CHD), d’une insuffisance cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral (AVC) présentaient au moins un facteur de risque supérieur aux niveaux optimaux, selon une étude évaluée par des pairs et publiée le 29 septembre dans le Journal of the American College of Cardiology.
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 9,34 millions de personnes originaires de Corée du Sud et de 6803 citoyens américains. Ils ont observé quatre facteurs de risque majeurs à des niveaux non optimaux avant la survenue d’un premier épisode de CHD, d’insuffisance cardiaque ou d’AVC : la pression artérielle, la glycémie, le cholestérol et la consommation de tabac.
L’étude s’est penchée sur la fréquence des facteurs suivants observés avant les incidents médicaux : une pression artérielle supérieure à 120/80 mm Hg ou nécessitant un traitement antihypertenseur ; un taux de cholestérol total supérieur à 200 mg/dL ou nécessitant un traitement hypolipémiant ; une glycémie à jeun supérieure à 100 mg/dL, ou un traitement hypoglycémiant, ou un diagnostic de diabète ; ainsi qu’un tabagisme actuel ou passé.
Selon les résultats, 99,7 % des Coréens atteints de CHD présentaient au moins un facteur de risque à un niveau non optimal. Cette proportion atteignait 99,6 % chez les Américains.
Des tendances similaires ont été observées pour l’insuffisance cardiaque, avec 99,4 % des Coréens et 99,5 % des Américains présentant au moins un facteur de risque non optimal. Concernant les AVC, ces chiffres s’élevaient à 99,3 % pour les Coréens et à 99,5 % pour les Américains.
En résumé, la présence d’au moins un facteur de risque à un niveau non optimal a été constatée chez 99 % des participants dans les deux pays avant leur premier épisode de CHD, d’AVC ou d’insuffisance cardiaque, indépendamment du sexe.
Deux facteurs de risque ou plus à des niveaux non optimaux avant de tels événements médicaux ont été identifiés chez plus de 93 % des individus.
« Ces résultats remettent non seulement en question l’idée selon laquelle les événements coronariens surviendraient fréquemment sans facteur de risque majeur préalable, mais montrent également que d’autres événements cardiovasculaires, y compris l’insuffisance cardiaque ou l’AVC, se produisent rarement en l’absence de facteurs de risque traditionnels non optimaux, soulignant ainsi l’importance des efforts de prévention précoce », ont écrit les chercheurs.
Dans un communiqué publié le 29 septembre, l’Université Northwestern — à l’origine de l’étude — a précisé que l’hypertension artérielle était le facteur le plus souvent en cause dans les événements cardiovasculaires, touchant plus de 95 % des Coréens et plus de 93 % des Américains.
« L’étude montre de manière convaincante qu’une exposition à un ou plusieurs facteurs de risque non optimaux avant ces événements cardiovasculaires est presque systématique », a déclaré le Dr Philip Greenland, auteur principal de l’étude.
« L’objectif est désormais de concentrer les efforts sur la maîtrise de ces facteurs de risque modifiables, plutôt que de s’égarer dans la recherche d’autres causes plus difficiles à traiter. »
L’étude a été financée par la Fondation nationale de la recherche de Corée, le Centre national pour l’avancement des sciences translationnelles et le National Heart, Lung, and Blood Institute. L’un des chercheurs a déclaré avoir reçu des subventions de la Fondation nationale de la recherche de Corée et de l’Institut médical coréen.
La santé cardiovasculaire aux États-Unis
Selon une publication d’octobre 2024 des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), les maladies cardiaques représentent la première cause de mortalité chez les hommes et les femmes aux États-Unis. Au moins une personne y meurt d’une maladie cardiovasculaire toutes les 34 secondes.
« En 2023, 919.032 personnes sont décédées d’une maladie cardiovasculaire, soit un décès sur trois », a précisé l’agence.
Dans un communiqué du 27 janvier, l’American Heart Association (AHA) a signalé que de nombreux facteurs de risque liés aux maladies cardiaques continuaient d’augmenter.
Près de 47 % des adultes américains souffrent d’hypertension artérielle, plus de 72 % présentent un excès de poids, et 57 % sont atteints de prédiabète ou de diabète de type 2.
« Malgré les importants progrès accomplis contre les maladies cardiovasculaires au cours des dernières décennies, il reste encore beaucoup à faire », a déclaré Dhruv S. Kazi, bénévole à l’AHA.
« Si la tendance actuelle se poursuit, l’hypertension et l’obésité toucheront chacune plus de 180 millions d’adultes américains d’ici 2050, tandis que la prévalence du diabète dépassera 80 millions. Dans le même temps, nous prévoyons une augmentation de 300 % des coûts de santé liés aux maladies cardiovasculaires. »
Un facteur clé contribuant à ces maladies est la consommation de boissons sucrées, selon une étude publiée le 6 janvier dans la revue Nature Medicine. Il s’agit notamment des sodas, limonades, jus de fruits, boissons énergisantes ou encore de certaines boissons préparées à la maison.
« Les résultats montrent qu’en 2020, 2,2 millions de cas de diabète et 1,2 million de cas de maladies cardiovasculaires étaient imputables à la consommation de boissons sucrées », a déclaré le professeur Lennert Veerman, de la Faculté de médecine et de dentisterie de l’Université Griffith, participant à la recherche.
« De manière alarmante, cette consommation a contribué au décès de 80.000 personnes atteintes de diabète et de 250.000 personnes souffrant de maladies cardiovasculaires. »

Articles actuels de l’auteur









