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Corruption : les liens entre l’actuel chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez et l’ancien premier ministre Zapatero avec le régime de Maduro

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Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez (à dr.), embrasse l'ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, lors du XXVIe Congrès de l'Internationale socialiste à Madrid, le 27 novembre 2022.

Photo: OSCAR DEL POZO/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 16 Min.

Dans un mouvement qui promet de faire du bruit dans les couloirs diplomatiques de Genève, Hazte Oír a annoncé qu’il interviendra devant des instances des Nations unies le 22 septembre prochain pour dénoncer les liens présumés du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), du président du gouvernement Pedro Sánchez et de l’ex‑président José Luis Rodríguez Zapatero avec le régime de Nicolás Maduro au Venezuela.
Cette action s’inscrit dans la campagne « Por tierra, mar y aire » (Terre, mer et air), lancée il y a plusieurs mois par l’organisation pour combattre ce qu’elle qualifie de « corruption politique et morale » du gouvernement socialiste.
L’annonce, rendue publique dans un communiqué officiel diffusé aujourd’hui depuis Madrid, étend le front d’action de Hazte Oír au‑delà des frontières espagnoles et met en lumière un réseau de relations qui, selon l’association, risque d’éroder la crédibilité internationale de l’Espagne et alimente des soupçons de financements irréguliers.
Le texte diffusé par Hazte Oír cite de façon tranchante son président Ignacio Arsuaga : « Sánchez ne peut pas se cacher derrière nos frontières. Nous allons le démasquer sur tous les fronts : dans les rues, dans les tribunaux, dans les institutions… et maintenant aussi sur la scène internationale. »
Ignacio Arsuaga – qui avait déclaré il y a quelques mois à Epoch Times Espagne que le PSOE tente de « faire taire » son organisation par des procès civils – ajoute que la « faible projection extérieure » de Pedro Sánchez est synonyme « d’abus, de clientélisme et de corruption », et que l’intervention à l’ONU vise précisément à approfondir ce sujet, dans un domaine où le président « n’embobine plus personne ».
Parallèlement, les regards se tournent vers le Venezuela, pays qui, selon le Département d’État américain, est impliqué dans le crime organisé et le trafic transnational de drogue.
Au même moment, le Parlement européen presse le Conseil européen de déclarer le « Cartel des Soleils » — présumé être dirigé par Nicolás Maduro — organisation terroriste.
Un lien entre Caracas et le PSOE dénoncé par un député européen
Parmi les voix les plus virulentes en ce sens figure l’eurodéputé Hermann Tertsch, qui établit un lien entre Caracas et le PSOE.
« Nous avons ici l’un des éléments fondamentaux de ce gouvernement criminel […] Pedro Sánchez est le coordinateur de toutes ces actions avec des liens vers le Venezuela, le Cartel des Soleils, d’autres cartels, le Groupe de Puebla et le Forum de São Paulo », a affirmé M. Tertsch dans un entretien à Epoch Times Espagne.
Une offensive globale contre la dérive du gouvernement

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s’exprime sur scène lors du Global Citizen NOW, le 29 juin 2025 à Séville, en Espagne. (Pablo Cuadra/Getty Images pour Global Citizen)

En exclusivité pour Epoch Times Espagne, Nouna Lozano, juriste et porte‑parole de Hazte Oír, détaille l’ampleur de cette nouvelle opération.
Elle explique que les actions devant l’ONU s’inscrivent dans « un plan international de haut niveau ».
« Nous ne nous contenterons pas d’agir au sein des institutions, nous porterons aussi la vérité dans les rues et auprès des grands médias. Chaque semaine nous envoyons des communiqués à des médias du monde entier et nous menons un travail interne constant pour que la communauté internationale connaisse la réalité espagnole. »
Cette « offensive intégrale, tant institutionnelle que citoyenne », vise à ce que « l’attention mondiale ne se détourne pas de la grave dérive du gouvernement de Pedro Sánchez », ajoute-t-elle.
Liberté de la presse et indépendance judiciaire en Espagne
Nouna Lozano annonce que la principale plainte que déposera Hazte Oír à Genève portera sur « l’attaque contre la liberté de la presse et l’assaut contre l’indépendance judiciaire en Espagne ».
Toutefois, elle précise que l’axe central concernera également la relation de Pedro Sánchez avec des personnalités proches de Nicolás Maduro. « Nous revenons au débat spécifique sur la crise au Venezuela pour exposer quelque chose d’extrêmement grave : le président espagnol a pour bras droit une personne liée à l’entourage du narcodictateur Maduro. Nous le dirons haut et fort devant tous les délégués », explique‑t‑elle.
Nouna Lozano dirige les poursuites engagées par Hazte Oír aux côtés de son collègue Javier María Pérez‑Roldán. L’association, enregistrée comme entité civile et faisant partie du groupe CitizenGO, a exercé l’accusation populaire dans des dossiers tels que l’affaire Begoña Gómez — épouse de Pedro Sánchez, mise en examen pour trafic d’influence.
« Pedro Sánchez tente de détourner l’attention nationale et internationale de la profonde crise qui affecte le PSOE et son propre leadership. Avec notre présence à l’ONU et notre action médiatique globale, nous n’autoriserons pas le monde à détourner le regard », assure Mme Lozano.
Pour elle, l’Espagne doit se trouver « au centre de la conversation internationale, mais pas pour ce que veut Pedro Sánchez, plutôt pour les affaires de corruption qui l’encerclent, ce qui préoccupe les Espagnols ».
De Zapatero aux soupçons de financement illégal

Le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro (à dr.) serre la main de l’ancien président espagnol José Luis Rodríguez Zapatero (à g.) au palais présidentiel de Miraflores, à Caracas, le 18 mai 2018. (FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images)

Les accusations de Hazte Oír ne surgissent pas ex nihilo.
Les relations entre le PSOE et le chavisme remontent au moins à 2016, lorsque José Luis Rodríguez Zapatero a assumé le rôle de « médiateur » dans les négociations entre le régime de Nicolás Maduro et l’opposition vénézuélienne, lors de tables rondes tenues en République dominicaine.
Selon un rapport du Département d’État américain, le Venezuela sous Nicolás Maduro est une « dictature impliquée dans la criminalité organisée », avec le Cartel des Soleils — présidé par Nicolás Maduro lui-même selon ces analyses — constituant le pivot du narcotrafic transnational.
José Luis Rodríguez Zapatero, qui aurait effectué plus de 35 voyages à Caracas depuis lors, a été décrit par le collectif Manos Limpias dans une requête adressée au Trésor américain à la fin août comme « agent du régime criminel de Nicolás Maduro », sollicitant l’application de la loi Magnitsky pour son rôle présumé dans la pression visant à lever des sanctions internationales.
Début septembre, Miguel Bernad, dirigeant syndical, a décrit à Epoch Times Espagne José Zapatero comme « une pièce clé dans la politique internationale de Nicolás Maduro ».
« C’est comme s’il était son ministre des Affaires étrangères », a‑t‑il affirmé, exprimant sa confiance dans le fait que « le gouvernement des États‑Unis prendra les mesures prévues par la loi globale Magnitsky ». Ce dossier de 13 pages accuse M. Zapatero d’avoir collaboré aux négociations de 2016‑2018 et d’avoir joué un rôle de lobbyiste pour Nicolás Maduro.
Le dossier de Manos Limpias énumère une longue série d’incidents impliquant José Luis Rodríguez Zapatero.
L’un des plus graves est son intervention présumée dans les négociations avec l’opposition vénézuélienne en République dominicaine entre 2016 et 2018.
Le dirigeant vénézuélien Julio Borges, qui dirigeait la délégation de l’opposition, a publiquement dénoncé ces pressions en août 2018. « Zapatero a été complice en faisant pression sur l’opposition en 2018 avec des menaces du type “signez ou vous découvrirez notre pire visage” », relève M. Borges dans le dossier.
Dans une interview accordée il y a quelques jours à Epoch Times Espagne, le dirigeant vénézuélien a décrit comment l’intervention de l’ancien président espagnol cherchait à légitimer le régime.
« Il était le médiateur, il avait l’occasion de faire quelque chose d’important et de donner un témoignage clair, et au final il a montré que son rôle était simplement de protéger les intérêts de Maduro. Par conséquent, cette négociation a échoué lamentablement », a‑t‑il indiqué.
« M. Zapatero s’est transformé en une sorte de lobbyiste de M. Maduro et de Pedro Sánchez au Venezuela. Autrement dit, il est le pont qui relie les intérêts politiques et économiques entre l’Espagne et le Venezuela […]. Il est devenu un espace idéologisé […] et en même temps il s’est engagé dans une logique d’affaires, de commissions, de lobbying et de corruption. »
M. Borges a conclu : « Tout ce dans quoi Zapatero est impliqué est voué à avoir de mauvaises intentions et à mal tourner. »
Le document de Manos Limpias évoque également les propos de la défunte sénatrice colombienne Piedad Córdoba, en février 2020 : « Je l’ai dit à Rodríguez Zapatero, je ne comprends pas cela. Il m’a répondu : ‘Ils nous ont donné à tous une mine d’or’. »
« Nous exploitons et ce qui ne nous parvient pas de notre côté, nous l’obtenons par là », affirmait Mme Córdoba, en laissant entendre que José Luis Rodríguez Zapatero avait reçu une mine d’or en paiement pour la défense du régime de Nicolás Maduro.
Dans le même registre, Rafael Ramírez, ancien ministre du Pétrole du Venezuela (2004‑2013), a affirmé en 2018 que José Luis Rodríguez Zapatero avait obtenu des contrats pétroliers auprès de la société d’État PDVSA.
Par ailleurs, l’homme d’affaires espagnol Víctor de Aldama serait en possession de preuves de paiements de plusieurs millions d’euros versés par PDVSA à José Luis Rodríguez Zapatero.
Le document rappelle également que l’ancien vice‑ministre de l’Énergie, Javier Alvarado, en collaborant avec la justice espagnole, aurait impliqué José Luis Rodríguez Zapatero dans un réseau de pots‑de‑vin de 1500 millions d’euros lié à Duro Felguera.
D’autre part, des sources juridiques indiquent que le parquet anticorruption suit la piste de Zapatero dans une affaire de « financement illégal du PSOE par le régime vénézuélien », avec des quotas de pétrole offerts par Nicolás Maduro pour soutenir la présidence de Sánchez à l’Internationale socialiste — poste qu’il a assumé par acclamation en novembre 2022.
L’Unité centrale opérationnelle (UCO) de la Garde civile espagnole soutient que le PSOE de Pedro Sánchez et l’Internationale socialiste auraient été financés illégalement avec Nicolás Maduro, via des intermédiaires tels que l’homme d’affaires Víctor de Aldama et d’éventuels comptes de José Luis Rodríguez Zapatero en Russie.
« Quand Maduro tombera, nous aurons au Venezuela toutes les preuves documentaires qui, pour une large part, se trouvent déjà aux États‑Unis, elles permettront de traduire en justice toute la bande de criminels qui sont aujourd’hui au gouvernement », indique M. Tertsch à ce sujet.
« Zapatero est un élément criminel qui contrôle autant la question Huawei que les affaires allant du Venezuela, de la Bolivie, du Hezbollah, du Mexique », ajoute le député européen, qui assure s’être entretenu avec des responsables de l’administration Trump pour alerter sur « les dangers que comporte le maintien, par le gouvernement espagnol, de connexions avec Téhéran, le Hezbollah et le Venezuela ».
La journaliste d’investigation vénézuélienne Maibort Petit, dans un entretien accordé à Epoch Times Espagne, est revenue sur un autre scandale impliquant le trio Zapatero–Maduro–Sánchez : l’affaire Plus Ultra.
« C’est José Luis Rodríguez Zapatero qui a poussé les choses en Espagne, créant ainsi un environnement favorable pour l’opération financière qui leur a rapporté 53 millions d’euros », a‑t‑elle affirmé, ajoutant que « Zapatero et [le présumé homme de paille de Maduro, Alex] Saab se sont rencontrés à plusieurs reprises au Venezuela et [Zapatero] a joué le rôle de facilitateur de leur défense et médiateur pour le régime de Maduro », a indiqué la politologue installée à New York.
Mme Petit — qui suit de près les réseaux transnationaux du chavisme — a souligné : « Au Venezuela, nous sommes gouvernés par un régime criminel dont les tentacules transnationales sont très puissantes. C’est la voie que le régime utilise pour mener des affaires opaques et des réseaux financiers qui ne laissent aucune trace mais qui parfois émergent, comme on l’a vu dans l’affaire Koldo. »
Alors que l’équipe de Hazte Oír se prépare pour Genève — et qu’elle a également transmis des documents au président américain Donald Trump —, des voix de plus en plus nombreuses réclament la mise en responsabilité de Pedro Sánchez et de José Luis Rodríguez Zapatero, tant au niveau national qu’international.
En réalité, cela ne semble être que le début. Concernant les prochaines étapes, Nouna Lozano se montre prudente : « Nous ne pouvons pas nous avancer. L’expérience montre que lorsque des informations sont révélées, certaines réunions sont annulées en raison de pressions présumées. L’important est de maintenir la stratégie : étape par étape, match par match. Mais que personne n’en doute : nous allons tout donner et nous n’écartons aucune instance internationale. »