Conscience situationnelle : une compétence essentielle que nous ne savions pas nécessaire

Illustration par Epoch Times
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Un appel pour trouble à l’ordre public est effectué, une voiture de police arrive et deux agents en descendent. La scène est chaotique. Des cris se font entendre à l’intérieur de la maison. Des jeunes enfants pleurent dans la cour avant, et il fait nuit noire.
Les agents sont formés pour analyser rapidement la situation, détecter les menaces potentielles et assurer la sécurité de toutes les personnes impliquées, y compris eux-mêmes.
Leur formation enseigne la conscience situationnelle, le concept d’être pleinement conscient de ce qui se passe autour de soi. C’est essentiel pour les militaires, les forces de l’ordre et autres professionnels de première ligne afin de les aider à faire face à des situations stressantes et potentiellement mortelles. C’est également une compétence précieuse pour les gens ordinaires qui vivent leur vie quotidienne.
La conscience situationnelle expliquée
La conscience situationnelle est un terme technique qui désigne le fait d’être consciemment attentif à son environnement. À l’ère moderne, la plupart d’entre nous se sont déconnectés des comportements instinctifs, comme sentir l’approche d’un animal ayant l’intention de nous manger, et nous passons notre temps dans le monde extérieur enfouis dans nos téléphones portables, distraits et inconscients.
Mike Glover, qui a passé près de deux décennies dans l’armée américaine, est un expert en contre-terrorisme, en sécurité et en opérations de gestion de crise. Il est le fondateur de Fieldcraft Survival, qui propose une éducation et une formation aux compétences de survie, y compris la conscience situationnelle.
« Nous sommes plus distraits aujourd’hui que jamais dans l’histoire de l’humanité », a-t-il déclaré à Epoch Times. Mike Glover a expliqué qu’à mesure que la technologie s’intègre davantage dans nos vies, les gens deviennent moins conscients de leur environnement. Cette déconnexion de notre environnement rend les gens plus préoccupés par les facteurs externes que par ce qui se passe juste devant eux.
Être distrait signifie ne pas entendre la personne malveillante s’approcher derrière nous, la voiture qui a perdu le contrôle et qui vient dans notre direction, ou l’enfant devant nous qui s’aventure sur la circulation venant en sens inverse. Être conscient peut nous sauver la vie ainsi que celle des autres autour de nous. Dans ces scénarios, être conscient de la situation signifie utiliser tous nos sens et maintenir un certain niveau de vigilance, ce qui permet de percevoir les situations dangereuses afin d’avoir le temps de réagir.
Cependant, la conscience situationnelle ne concerne pas seulement la sécurité personnelle : c’est un outil puissant qui peut améliorer de nombreux aspects de la vie. Voici quelques exemples concrets de la manière dont le fait d’être conscient de la situation peut faire une différence significative :
• Bien connaître la région où on vit afin de pouvoir trouver de l’eau potable en cas de catastrophe naturelle.
• Sentir que quelque chose ne va pas dans une transaction commerciale afin d’éviter une catastrophe financière.
• Observer un comportement qui suggère qu’une endroit du quartier sert de point de deal afin de l’éviter.
• Percevoir des signaux non verbaux indiquant qu’un collègue est déprimé ou anxieux afin de pouvoir lui offrir du soutien.
• Sentir l’évolution des environnements sociaux et se préparer en conséquence.
• Repérer les premiers signes d’usure dans la maison afin de pouvoir effectuer les réparations rapidement.
• Percevoir des signaux subtils indiquant que le partenaire est stressé ou contrarié, même s’il ou elle n’a rien dit, afin de pouvoir y remédier.
• Remarquer qu’un ami a l’air fatigué et a perdu du poids afin de pouvoir lui recommander de consulter un médecin pour s’assurer qu’il va bien.
• Observer les problèmes de la chaîne d’approvisionnement à l’épicerie et décider de faire des réserves avant que la situation n’empire.
Les codes couleur de la conscience
De nombreux experts en conscience situationnelle se réfèrent aux quatre codes couleur de préparation du lieutenant-colonel Jeff Cooper. Ils vont du blanc au rouge (et parfois au noir, qui a été ajouté plus tard).
Jeff Cooper, un marine combattant de la Seconde Guerre mondiale, a apporté d’énormes contributions au tir de précision (adresse au tir) et à l’autodéfense. Ses codes couleurs de la conscience se réfèrent à différents états de vigilance ou états d’esprit :
• Blanc : détendu et complètement inconscient. Les experts disent qu’on ne devrait être en blanc que lorsqu’on est en sécurité chez soi.
• Jaune : détendu mais conscient. Préparé avec une bonne conscience situationnelle.
• Orange : sens accru de la vigilance. Alerté d’une menace potentielle et prêt à agir.
• Rouge : la menace a été vérifiée, et il est temps d’agir.
• Noir : panique. Effondrement des performances physiques et mentales. On ne veut jamais être en noir.
Maintenir une vigilance accrue lorsqu’on est dans le monde extérieur, en particulier dans les zones urbaines ou les espaces bondés, est crucial. Les experts recommandent d’être par défaut dans un état de conscience « jaune » lorsqu’on est hors de chez soi.
Chris Heaven est le PDG d’un réseau d’experts fournissant des informations dans tous les domaines de la préparation par le biais d’articles et de vidéos. Il a parlé à Epoch Times de la conscience situationnelle, en utilisant l’exemple d’être dans un restaurant.
« Téléphone éteint, regard levé est la chose la plus facile à retenir : ranger cette arme de distraction massive et s’asseoir de manière à avoir une vue d’ensemble de l’endroit. Cela ne signifie pas que l’on est paranoïaque ou sur les nerfs, on fait juste attention », a-t-il déclaré.
Être conscient de la situation ne signifie pas s’attendre au danger à chaque coin de rue. Il s’agit d’être plus attentif à l’environnement pour reconnaître les menaces potentielles et avoir le temps de réagir. Nous pouvons faire beaucoup de choses simples pour accroître notre conscience situationnelle et améliorer notre résilience. Compte tenu des réalités du monde dans lequel nous vivons, cette approche est à la fois logique et judicieuse.
Être conscient de la situation ne signifie pas non plus être constamment en état d’alerte maximal. Être constamment en état de haute alerte n’est pas possible (ni souhaitable), et on a tous besoin de temps de pause pour se détendre, mais on devrait avoir un certain niveau de conscience situationnelle chaque fois qu’on est en dehors de chez soi.
Aide dans les situations quotidiennes
La conscience situationnelle a des applications qui vont au-delà de la surveillance des individus malveillants et de l’évitement de la violence potentielle. Mike Glover a souligné que la conscience situationnelle ne consiste pas seulement à réagir aux menaces immédiates, mais aussi à reconnaître et à répondre aux signaux subtils de la vie quotidienne.
Voici quelques exemples concrets :
• Dans un centre commercial : c’est un week-end chargé juste avant Noël, beaucoup de monde fait ses courses. On reste vigilant, gardant son portefeuille et autres objets de valeur rangés pour éviter qu’ils ne soient volés sans que l’on s’en rende compte.
• Dans un restaurant : c’est l’heure de pointe du dîner, et on voit que le serveur est débordé. On sait que cela peut entraîner des retards, alors on commande rapidement sans demandes complexes pour réduire le temps d’attente.
• En traversant un quartier résidentiel en voiture : des enfants jouent au ballon près de la route un peu plus loin. On ralentit au cas où l’un d’eux courrait dans la rue sans regarder.
• Chez soi : notre jeune enfant joue par terre pendant qu’on plie le linge sur le canapé. On le voit ramper vers une prise de courant et tendre la main. On se lève pour éloigner l’enfant avant qu’il ne la touche, évitant ainsi une situation dangereuse.
• Dans le métro : on est sur le quai du métro en attendant un train. On voit un homme se balancer et sur le point de perdre l’équilibre. On courre et l’attrape avant qu’il ne tombe sur les voies.
• Lors d’une réception : on remarque quelqu’un seul et qui a l’air anxieux à la fête du bureau. On se présente et on engage la conversation.

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À la dérive en mer
Mike Glover a déclaré que la conscience situationnelle est comme l’art subtil de faire attention. La vie nous donne des indices que nous manquons souvent, et il y a fréquemment des signes avant-coureurs de problèmes en gestation.
« Il pourrait s’agir d’une relation, de notre profession, de la vie quotidienne dans une épicerie ou dans un véhicule, où il y a toutes ces choses auxquelles nous ne prêtons pas attention – qui nous échappent, qui passent inaperçues – et avant qu’on ne le réalise, nous traversons un divorce et nous nous demandons comment nous en sommes arrivés là ? Nous regardons en nous en se demandant : ‘Comment est-ce arrivé ?’ »
Il pense que beaucoup d’entre nous ne se concentrent pas suffisamment sur le moment présent. Mais lorsque nous faisons un effort conscient pour le faire, nous commençons à prendre des décisions proactives chaque jour au lieu d’être passifs.
« De manière plus significative, le manque d’attention nous conduit à vivre une vie potentiellement malheureuse, et je pense qu’il y en a amplement la preuve. Plus de gens sont absorbés par la réalité virtuelle – vivant plus par procuration à travers les autres sur les médias sociaux – que par leur réalité quotidienne et bien réelle devant leurs enfants, leur famille et leurs amis », a-t-il déclaré.
La distraction due au téléphone portable fait référence à l’empêchement d’accorder toute notre attention à l’environnement proche.
Les activités sur téléphone portable telles que les appels téléphoniques, les courriels, les SMS, les jeux, la navigation et l’utilisation des médias sociaux captent l’attention des utilisateurs ou les distraient d’autres tâches, ce qui rend difficile la concentration sur les responsabilités professionnelles. En conséquence, les téléphones portables restreignent l’attention des utilisateurs, altèrent leur capacité à prendre des décisions rapides et efficaces et, en fin de compte, affectent leur bien-être psychologique.
Une étude récente sur les jeunes âgés de 20 à 34 ans a révélé que la simple présence d’un smartphone – même sans interaction – affectait négativement l’attention. Les chercheurs ont constaté que le fait d’avoir un smartphone à proximité entravait les performances cognitives, en particulier la vitesse à laquelle les tâches étaient accomplies. Les résultats montrent que la présence d’un smartphone consomme des ressources cognitives et réduit la capacité du cerveau à se concentrer sur d’autres tâches.
L’étude suggère que le simple fait d’éteindre le smartphone ou de couvrir l’écran ne suffit pas à empêcher son effet négatif sur l’attention. Cependant, placer le smartphone dans une autre pièce suffit à éliminer ces effets.
Mike Glover a déclaré que la conscience situationnelle est une condition essentielle pour jouer un rôle proactif dans la vie. Laisser les choses de la vie suivre leur cours naturel, plutôt que d’y participer activement, signifie renoncer au contrôle de nos choix et de la direction de notre vie, tout en nous privant de la joie de vivre le moment présent. Comme un navire sans capitaine, on est à la dérive, laissant la mer nous emporter avec le courant au lieu d’être à la barre et de diriger le navire là où l’on veut qu’il aille.
Vivre avec intention
La conscience situationnelle est similaire à la pleine conscience. La pleine conscience consiste à être conscient de ce qui se passe à l’extérieur et à l’intérieur – nos pensées, nos sensations physiques et nos sentiments – sans jugement. La conscience situationnelle est ce que nous voulons atteindre, et la pleine conscience est la manière d’y parvenir – les deux sont complémentaires et vont de pair.
Développer la conscience situationnelle a des avantages qui vont au-delà de la sécurité physique. Être préparé aux événements inattendus peut accroître la confiance en soi, diminuer l’anxiété et aider à se sentir plus détendu dans des situations qui nous auraient auparavant mis mal à l’aise – comme rentrer tard le soir ou se trouver dans une rue bondée de la ville.
Lorsque l’on est détendus et confiants, on a tendance à penser plus clairement et à prendre de meilleures décisions, et on est moins susceptibles d’être des cibles pour ceux qui ont l’intention de nous nuire.
Mike Glover a déclaré que vivre avec intention implique de prêter attention à tous les aspects de la vie, y compris la santé, le bien-être et la spiritualité, qui font partie intégrante de la conscience situationnelle.
« Je pense que vivre avec intention fait partie de la conscience situationnelle », a-t-il dit. « Et quand on vit avec intention, on vit avec un but », a-t-il ajouté.
Mike Glover a expliqué que vivre intentionnellement dans le but d’être heureux signifie commencer à chercher les choses positives dans la vie, ce qui améliore la santé mentale. Cette concentration contribue à remarquer ce qui est bénéfique pour nous. D’un autre côté, si on se réveille sans intention et qu’on traverse la vie sans but, tout ce qui se présente – bon ou mauvais – nous affectera.
Pour la plupart des gens, la conscience situationnelle ne consiste pas à rechercher ou à s’attendre au danger à chaque coin de rue ; il s’agit simplement d’être engagé avec son environnement sans être passif et inconscient – en particulier dans les lieux publics. Les seuls moments où on devrait être en état d’alerte maximale sont lorsqu’on est confronté à une menace sérieuse pour notre sécurité. Si nous sommes constamment en état d’alerte maximale, nous entrons dans ce que les psychologues appellent l’hypervigilance, qui est un état de vigilance anormalement accrue – en particulier face à des stimuli menaçants ou potentiellement dangereux. Cet état peut être fréquent chez les personnes souffrant d’anxiété, de trouble obsessionnel-compulsif et de traumatismes – en particulier de TSPT (Troubles du stress post-traumatique).
Des études montrent qu’être dans un état d’hypervigilance nuit à notre prise de décision, à notre attention et à notre bien-être émotionnel. Ainsi, bien que cultiver la conscience situationnelle soit bénéfique, être trop en alerte peut avoir des effets néfastes et provoquer une anxiété inutile.
La conscience situationnelle nous apprend à être présents et dans l’instant – ce que de nombreuses traditions spirituelles enseignent depuis des siècles. Vivre sa vie avec conscience permet non seulement de sentir le danger, mais aussi de remarquer les choses de la vie qui nous élèvent et nous apportent de la joie – le couple de personnes âgées se tenant la main au parc, quelqu’un tenant la porte ouverte à un étranger, ou la personne qui s’est arrêtée pour aider un animal sur la route. En plus de nous garder en sécurité, la conscience situationnelle rend nos vies plus riches et plus agréables.
Observer les gens
Il existe de nombreuses façons d’améliorer la conscience situationnelle et de devenir plus attentif. L’une des meilleures est de devenir un observateur de personnes. Lorsque l’on est en public, commencer discrètement à regarder les gens. Observer leur langage corporel, leur comportement et leur attitude. Ces indices subtils peuvent révéler beaucoup de choses sur une personne et nous aider à reconnaître quand quelque chose ne va pas.
Inventer des histoires sur différentes personnes en fonction de ce que l’on voit. Combien d’argent ont-elles ? Quel type de travail font-elles ? Portent-elles une arme ? L’observation des gens nous aide à pratiquer nos compétences d’observation et à devenir sensible à ce qui est un comportement normal et à quel moment on devrait être sur ses gardes. Plus on s’entraîne, meilleur on devient et plus on sera conscient de la situation.
Ce type de profilage est ce que les prédateurs utilisent pour trouver leurs cibles. Ils recherchent des personnes qui ont l’air faibles, effrayées et manquent d’assurance – n’importe qui, selon eux, sera une cible facile ou vulnérable.
Se déconnecter de la technologie
Pour améliorer la conscience situationnelle, il faut apprendre à se déconnecter lorsque l’on est à l’extérieur de chez soi. Reconnaitre que les écouteurs ou les oreillettes coupent l’un de nos sens les plus critiques. Si on porte des écouteurs et regarde le téléphone, on est presque entièrement désengagé de l’environnement.
On est plus en sécurité et plus apte à réagir aux menaces si on est toujours conscient de ce qui se passe autour de soi. Marcher droit, garder la tête et les yeux levés, et se déplacer avec assurance pour éviter le danger. Être attentif à l’environnement aide à éviter les prédateurs et à entendre la circulation venant en sens inverse, à remarquer une altercation à proximité ou à voir une personne handicapée qui a besoin d’aide pour traverser la route.
Si on veut minimiser les menaces, les experts suggèrent qu’en public, on se fonde dans la masse et évite de se faire remarquer avec des vêtements, des bijoux ou tout ce qui pourrait attirer l’attention, en particulier lorsqu’on voyage à l’étranger et qu’on n’est peut-être pas au courant des coutumes et croyances locales. Beaucoup de gens partagent inconsciemment trop d’informations sur eux-mêmes, comme leurs croyances ou leurs affiliations, à travers leur apparence.
Par extension, la voiture peut également révéler des détails personnels. Les autocollants montrent souvent des convictions politiques ou religieuses, des informations familiales comme des autocollants d’élève méritant ou de membre de la famille, et d’autres indices sur notre vie, ce qui peut involontairement partager trop d’informations avec des inconnus.
Chris Heaven a déclaré que la conscience situationnelle est particulièrement vitale dans les espaces de transition où les gens se déplacent généralement d’un endroit à un autre, comme les parkings, les stations-service, les transports en commun ou en marchant dans une rue de la ville. Il a déclaré que les stations-service sont l’un des cinq principaux endroits où les gens se font importuner, et grâce à son site web, il enseigne comment être « prêt pour la station-service ».

‘Studio113/Shutterstock)
« C’est se trouver dans un très mauvais endroit. On n’a pas une grande visibilité, alors on met la pompe à essence en marche pendant que l’on regarde autour de soi, et on s’éloigne du véhicule – de trois, cinq, six mètres – pour avoir une vue d’ensemble de tout ce qui se trouve devant soi. Les personnes malveillantes veulent toujours l’effet de surprise, on vient de le leur enlever », a-t-il dit.
Faites confiance à l’intuition
Notre intuition est essentielle, en particulier dans les situations où des signes de danger se cachent sous notre présence d’esprit consciente. À cet égard, Chris Heaven a partagé une statistique qui donne à réfléchir.
« Chaque personne victime de violence soudaine, qu’il s’agisse d’une agression, d’un viol, d’une tentative de meurtre – peu importe – chacune d’entre elles a commencé son récit en disant que quelque chose ne lui semblait pas normal. Mais nous sommes les seules créatures sur la planète à ignorer notre sixième sens », a-t-il déclaré.
Tony Blauer est un expert de renommée mondiale en matière d’autodéfense et de gestion de la peur. Dans son livre Situational Awareness, Managing Fear, and Converting the Flinch (Conscience situationnelle, gestion de la peur et conversion du réflexe de sursaut), il écrit qu’un aspect souvent négligé de la conscience situationnelle est la culture de notre relation avec nos instincts – et notre intuition.
« L’intuition est un puissant indicateur pré-contact que quelque chose ne va pas ou est anormal, même si on ne peut pas l’expliquer logiquement – mais nous la rejetons souvent », a-t-il déclaré à Epoch Times.
« Parce que notre moi romantique et bienveillant ne veut pas que ce soit vrai – nous nous disons : je dois imaginer ça. »
Tony Blauer conseille l’armée et les forces de l’ordre, ajoutant que dans les discussions sur la conscience situationnelle, les gens passent souvent à côté des fondamentaux – qui sont incroyablement simples. « Je dis aux gens, c’est très simple : pas de conscience, pas de chance. »
L’une des premières choses à laquelle il faut prêter attention – et la plus négligée – est son propre sentiment, a déclaré Tony Blauer.
« Faire confiance à l’intuition : « J’ai un mauvais pressentiment. Allons-nous-en. » C’est si simple d’écouter son intuition. Rendez-vous compte : c’est de la basse technologie[…] Et combien ça coûte ? Rien. L’intuition est gratuite. Et elle est présente en chacun de nous. »
L’intuition est parfois décrite comme le résultat de nos observations et expériences passées stockées dans le subconscient. Elle peut émerger comme un sentiment ou une intuition puissante qui semble presque surnaturelle. Cependant, il peut simplement s’agir de notre cerveau accédant et traitant des connaissances et des expériences accumulées au-delà de notre conscience.
Le Dr Jenn Stankus est médecin urgentiste diplômée, avocate, ancienne combattante et ancienne policière. Elle écrit un livre sur la conscience situationnelle intitulé Hard Target (Cible difficile). Elle fait allusion aux conséquences du fait de ne pas écouter notre sixième sens.
« Il s’agit vraiment de nous amener à faire confiance à nos instincts et de comprendre que le don de la peur est réel. Si quelque chose nous semble étrange, on ne pourra peut-être pas mettre le doigt dessus, mais nous sommes si bien adaptés – nous avons des milliers et des milliers d’années d’adaptation pour la survie. Ne pas faire confiance à cela est vraiment mal avisé – c’est le moins qu’on puisse dire », a-t-elle déclaré à Epoch Times.
Gerd Gigerenzer est un psychologue et chercheur éminent, connu pour ses travaux sur l’utilisation de l’intuition dans la prise de décision. Il est également directeur émérite du Centre de comportement adaptatif et de cognition à l’Institut Max Planck pour le développement humain. Gerd Gigerenzer estime que l’intuition est une forme d’intelligence subconsciente, et l’utiliser pour prendre des décisions conduit souvent à de meilleurs résultats, en particulier dans des situations complexes ou incertaines.
Des études suggèrent également que l’intuition est un outil puissant qui nous aide de nombreuses façons si nous y faisons appel. Une étude a révélé que l’intuition aidait les gens à prendre de meilleures décisions – des décisions qui pouvaient être prises plus rapidement et plus précisément – et que l’intuition s’améliorait même avec le temps, ce qui suggère qu’elle peut être renforcée par la pratique.
Ne pas être poli
L’un des facteurs clés qui placent les gens, en particulier les femmes, dans des situations dangereuses est le désir d’être polis et d’éviter d’offenser les autres. Les prédateurs sont pleinement conscients de cette tendance et l’exploitent lorsqu’ils recherchent des victimes. Le Dr Stankus a déclaré que bien que nous ayons été conditionnés à ne pas être impolis ou à porter des jugements négatifs sur les gens, nous pouvons toujours être polis tout en ayant des limites claires, ajoutant qu’il n’est pas poli pour un étranger d’empiéter sur notre espace personnel.
« Ce n’est pas grave de ne pas prendre l’auto-stoppeur. Ce n’est pas grave de ne pas engager la conversation. Ce n’est pas grave de crier à quelqu’un et de dire : « Hé, éloigne-toi de moi – tu me rends nerveux. Je ne me sens pas en sécurité. Éloigne-toi de ma voiture »[…] Ce n’est pas grave de retourner là où on était et d’aller chercher de l’aide. Ce n’est pas grave d’être une femme forte et de dire : « , j’ai un drôle de pressentiment à propos de ça. Je veux que quelqu’un m’aide à sortir jusqu’au parking. » Toutes ces choses sont acceptables », a-t-elle déclaré.
« On ne fait que réagir à quelque chose qui ne devrait pas arriver et établir des limites. Et pour moi, c’est une personne forte, c’est une personne qui fait ce qu’il faut », a-t-elle ajouté.
Prendre ses responsabilités
Peut-être que le plus important dans la discussion sur la conscience situationnelle est le rôle de la responsabilité personnelle. Dans le livre mentionné ci-dessus, Tony Blauer a écrit que la plupart d’entre nous externalisons notre sécurité depuis des décennies.
Le Dr Stankus, ancienne policière, a déclaré : « C’est après qu’il se soit passé quelque chose que la police est appelée, ou, lorsque les choses s’aggravent – et en réalité, on est seul. On est sa propre protection. On doit être responsable de sa propre sécurité. Personne d’autre ne peut en être responsable. Les gens en sont venus à compter sur la police ou d’autres pour les protéger, mais c’est une fausse croyance, et c’est pourquoi nous sommes devenus si complaisants et croyons que cela ne nous arrivera pas. »
Elle a ajouté que la prise de responsabilité est liée à notre santé mentale et que l’anxiété et la dépression proviennent souvent du sentiment de ne pas avoir le contrôle de nos vies. Lorsque nous reprenons la responsabilité et le contrôle de nos vies, notre peur et notre anxiété diminuent.
Mike Glover a ajouté que cela revient à prêter attention aux signaux subtils de la vie et que l’ego peut faire obstacle.
« Beaucoup de ces indices, beaucoup de ces choses qui mènent aux pires scénarios, sont toutes ces choses que nous manquons et qui mènent à un point de bascule, et puis au moment où nous le reconnaissons, il est trop tard », a-t-il dit.
Mike Glover a déclaré que l’ego et l’arrogance amènent la plupart des gens à supposer que le pire scénario ne leur arrivera jamais. Pourtant, il comprend pourquoi, disant qu’il est incommode d’identifier cette vulnérabilité en nous.
Gérer la peur
Bien qu’il soit toujours préférable d’éviter une confrontation en utilisant la conscience situationnelle, parfois on ne le peut pas. Face à une situation dangereuse, la plupart des gens se figent et paniquent, ce qui correspond à la condition noire dans les codes de couleur. Parce que comme la plupart d’entre nous ne sont pas habitués à ces situations, lorsqu’elles se produisent, nous pouvons être submergés par une réaction de peur – ou une poussée de peur – et incapables d’agir.
Tony Blauer étudie la violence, la peur et l’agression depuis quatre décennies et enseigne la sécurité personnelle aux professionnels exerçant des métiers dangereux, comme les forces de l’ordre et les militaires. Il enseigne la distinction entre la psychologie et la biologie de la peur et comment l’utiliser pour nous aider, et non nous entraver, lors d’une rencontre violente.
Tony Blauer explique que la psychologie de la peur est la façon dont l’esprit traite et réagit à la peur, ce qui peut impliquer de catastropher, de créer des scénarios mentaux négatifs et de rester coincé dans une boucle de peur qui empêche toute action décisive. La biologie de la peur est la façon dont le corps réagit, comme une augmentation du rythme cardiaque. Il ajoute qu’il est essentiel de comprendre les deux pour gérer efficacement la peur.

(Photographie Straight 8/Shutterstock)
Essentiellement, suivre une formation si on veut étendre sa préparation au-delà de la conscience situationnelle et apprendre à se défendre en cas d’attaque.
Chris Heaven a dit : « Il y a un adage de Sun Tzu qui dit en substance que les êtres humains ne se hissent jamais à la hauteur de la situation – ils tombent à leur niveau d’entraînement. » Sun Tzu était un général chinois, stratège militaire et auteur de L’Art de la guerre.
Dernières réflexions
Mike Glover a déclaré que la conscience situationnelle n’est pas exclusive aux opérations spéciales ou au personnel militaire d’élite, mais qu’il s’agit d’une compétence de base que tout le monde peut développer avec intention et pratique.
La conscience situationnelle va au-delà de la reconnaissance du danger – il s’agit de rester à l’écoute de tout ce qui affecte notre vie – des conditions météorologiques et routières à la santé, les finances et même les événements mondiaux. Cultiver cette compétence essentielle peut transformer la peur en autonomisation et renforcer la confiance et la résilience.
La conscience situationnelle est une façon de vivre avec intention et détermination. En nous engageant activement dans le moment présent, nous améliorons notre sécurité personnelle et cultivons un état d’esprit qui nous permet de prendre de meilleures décisions, de nous connecter plus profondément avec les autres et d’améliorer notre qualité de vie globale.

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