Comment l’ère de l’impérialisme européen a commencé à la fin des années 1400

Christophe Colomb est représenté débarquant aux Antilles, sur une île qu'il nomme San Salvador, le 12 octobre 1492.
Photo: Domaine public
À la fin du XVe siècle, la technologie maritime européenne avait progressé au point que de longs voyages océaniques étaient possibles. Des navires suffisamment robustes pour résister aux périls de l’Atlantique avaient été conçus, de nouveaux arrangements de voiles latines et carrées permettaient d’exploiter le vent plus efficacement, et les compétences et les instruments de navigation tels que la boussole et l’astrolabe avaient permis de naviguer dans des eaux éloignées des côtes familières.
Cela a permis aux États-nations de la côte atlantique d’investir dans l’exploration dont le but était de trouver une route maritime vers l’Asie et ses richesses commerciales. Le pays qui y parviendrait pourrait ainsi se passer des intermédiaires méditerranéens comme Venise et Gênes et éviter de traiter avec les puissances islamiques hostiles. Le Portugal fut le premier à relever ce défi et entreprit une série d’expéditions le long de la côte dangereuse et inexplorée de l’Afrique, compilant des cartes, des relevés des vents et établissant des bases. En 1488, des navires menés par Bartolomeu Diaz franchissent finalement le cap de Bonne-Espérance, atteignant la pointe sud du continent. En une décennie, Vasco de Gama ira plus loin, naviguant vers le nord pour atteindre l’Inde, bouleversant ainsi des schémas commerciaux vieux de plusieurs siècles.
Le navigateur génois, Christophe Colomb, avait tenté d’intéresser les Portugais à un projet visant à atteindre les Indes, non pas par l’Afrique, mais par une route occidentale. Cependant, les conseillers scientifiques de Lisbonne se rendirent compte que Colomb s’était gravement trompé dans son estimation de la longueur d’un tel voyage et le renvoyèrent. Il trouva une oreille plus attentive auprès d’Isabelle, la reine de Castille, la principale puissance espagnole. Ensemble, Isabelle et Colomb négocièrent un accord qui lui fournirait une petite flotte, une part des bénéfices de son voyage et le grand titre d’amiral de la mer Océane.

Portrait du pape Alexandre VI. (Domaine public)
« Nous […] vous assignons, à vous et à vos héritiers et successeurs, rois de Castille et de León, […] toutes les îles et terres fermes trouvées et à trouver, découvertes et à découvrir vers l’ouest et le sud, en traçant et en établissant une ligne du pôle Arctique, à savoir le nord, au pôle Antarctique, à savoir le sud, […] ladite ligne devant être distante de cent lieues vers l’ouest et le sud de l’une quelconque des îles communément appelées les Açores et le Cap-Vert. »
Les Espagnols furent disposés à négocier et à ignorer – ou du moins à modifier – la bulle pontificale d’Alexandre VI ; il en résulta le traité de Tordesillas de 1494. Cet accord suivait la notion d’une ligne nord-sud traversant l’océan Atlantique, mais déplaçait la démarcation vers l’ouest, donnant au Portugal le territoire à l’est et à l’Espagne les terres à l’ouest (et, incidemment, rognant le renflement de la côte est de l’Amérique du Sud que les Portugais coloniseraient sous le nom de Brésil). D’autres décrets et traités papaux seraient nécessaires avant qu’un accord en 1529 ne résolve la plupart des querelles hispano-portugaises.
Avec ces accords, l’ère de la mondialisation et de l’impérialisme européen avait commencé. D’autres nations européennes tendirent à ignorer complètement ces décisions – l’Angleterre, la France et les Pays-Bas réussirent à s’immiscer dans les territoires attribués à l’Espagne et au Portugal – et, bien sûr, les États indigènes des Amériques, d’Afrique et d’Asie n’eurent pas leur mot à dire en la matière.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Epoch Times.

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