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Casse du Louvre

Casse du Louvre: deux mises en examen samedi, trois personnes remises en liberté

Deux personnes sur les cinq interpellées mercredi soir dans l'enquête sur le casse du Louvre ont été mises en examen samedi, tandis que les trois autres ont été remises en liberté, sans poursuites à leur encontre, a appris l’AFP de sources policière et proche du dossier.

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Photo: THOMAS COEX/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Parmi les mis en examen figure une femme de 38 ans, poursuivie pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d’un crime. Celle-ci a été placée en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD), lors d’une audience à laquelle a pu partiellement assister l’AFP.

L’autre personne mise en examen a également été placée en détention provisoire, dans l’attente d’un débat différé mardi devant le JLD, selon une des sources.

La femme de 38 ans, résidant à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), est apparue bouleversée à l’audience, exprimant sa « peur » pour ses enfants et pour elle-même. Elle est mise en examen pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d’un crime. Son incarcération, motivée par « un risque de concertation » et de « trouble à l’ordre public », repose selon la magistrate sur un « ADN de transfert », possiblement lié à une contamination indirecte.

Maître Adrien Sorrentino, avocat de la prévenue, indique que sa cliente « conteste farouchement les incriminations retenues contre elle ».

Un casse hors norme et une enquête hors pair

Dans la matinée, le parquet de Paris avait annoncé une série de défèrements sans en préciser le nombre, dans le cadre de cette enquête sur un vol dont le butin, composé de bijoux, avoisinerait les 88 millions d’euros.

Trois autres personnes interpellées ont été remises en liberté à l’issue de leur garde à vue, sans poursuite. « Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d’interpellations ressemblent davantage à des filets dérivants », observent Me Sofia Bougrine et Me Noémie Gorin, avocates de l’une de ces personnes.

Les investigations se poursuivent : ADN, vidéosurveillance et téléphonie

Les cinq récentes interpellations, annoncées jeudi par la procureure de Paris Laure Beccuau, n’ont permis aucune avancée sur la localisation des bijoux dérobés. À ces arrestations s’ajoutent celles de deux hommes de 34 et 39 ans appréhendés il y a une semaine et soupçonnés d’appartenir au commando.

Ces deux habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Interrogés — l’un à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de quitter le territoire, l’autre à Aubervilliers — ils ont formulé des aveux « minimalistes », selon Laure Beccuau.

Les nouvelles interpellations à Paris et en Seine-Saint-Denis ne découlent pas de ces déclarations, mais reposent sur d’autres éléments : traces ADN, vidéosurveillance et analyse téléphonique, précise la procureure, qui réaffirme la mobilisation des enquêteurs et la détermination à retrouver le butin.

Les failles de la sécurité et les premières mesures

L’affaire a soulevé de longs débats sur la sécurité du Louvre, musée d’art le plus fréquenté au monde. Vendredi, la ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé les premières conclusions de l’Inspection générale des affaires culturelles : « une sous-estimation chronique, structurelle, du risque d’intrusion et de vol » par le Louvre, un « sous-équipement des dispositifs de sécurité », une gouvernance « pas adaptée » et des protocoles « totalement obsolètes ».
« On ne peut pas continuer comme ça », insiste Mme Dati.

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient stationné un camion-élévateur au pied du musée, pour hisser deux hommes jusqu’à la galerie d’Apollon. Si les dispositifs internes du Louvre ont fonctionné, la ministre annonce désormais des mesures visant à corriger une « faille sécuritaire majeure » à l’extérieur du musée.