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Caméras piétons

Caméras piétons dans les transports : une arme contre les incivilités

Les contrôleurs des transports en commun vont être désormais équipés d'un nouvel outil de sécurité : des caméras piétons visibles, fixées à leur uniforme. Ce dispositif, autorisé à compter du 19 décembre selon un décret publié au Journal Officiel, vise à filmer les échanges tendus avec les usagers « à des fins de prévention et de dissuasion ».

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Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, répond lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025.

Photo: JULIEN DE ROSA / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a annoncé jeudi à la gare de Lyon des « demandes pour près de 11.000 caméras ». Accueilli aux côtés du PDG de la SNCF Jean Castex, il a présenté des agents déjà équipés de ce boîtier noir marqué « Video&Audio » en jaune vif, fixé sur la poitrine avec un large bouton central facilement actionnable.

Un déclenchement en situation de tension

Les agents de la SNCF, de la RATP et d’autres sociétés de transport pourront « déclencher ces caméras quand ils se sentent en difficulté », a souligné Philippe Tabarot. Une mesure qui répond à une réalité alarmante : « 110.000 actes délictueux » sont recensés chaque année sur les réseaux de transport français.
Le décret précise les modalités d’utilisation : « le déclenchement de l’enregistrement fait l’objet d’une information des personnes enregistrées, délivrée oralement par l’agent porteur de la caméra ». Cette obligation d’information est toutefois levée si « la situation laisse craindre un risque immédiat d’atteinte à la vie ou à l’intégrité d’une personne ». Les enregistrements seront conservés pendant 30 jours avant d’être automatiquement effacés.

« Elles font baisser la tension »

Jean Castex s’est félicité du retour de ces caméras, après une expérimentation concluante lors des Jeux olympiques de 2024. Réservées aux contrôleurs et agents de gare « qui sont le plus en contact avec le public », elles ont démontré leur efficacité auprès des agents de sûreté ferroviaire qui les utilisent déjà.
« L’expérimentation a montré : elles font baisser la tension », a expliqué l’ancien Premier ministre. « S’il y a une scène un peu difficile qui commence à se cristalliser, l’agent – d’ailleurs il doit l’indiquer – met sa caméra en fonction et tout de suite, dans la plupart des cas, on voit immédiatement que la situation commence à s’apaiser. »

Rétablir la vérité face aux vidéos tronquées

Au-delà de l’effet dissuasif, ces caméras répondent à un autre enjeu : contrer les vidéos partielles diffusées sur les réseaux sociaux. Des altercations sont régulièrement filmées par des témoins qui « font circuler des extraits bien choisis ». Les enregistrements officiels permettront de « rétablir l’équilibre » en proposant une version complète des incidents.

Des prérogatives élargies pour les agents

La loi sur la sécurité dans les transports, en vigueur depuis le 30 avril, accorde également aux agents la possibilité « de pouvoir saisir des objets dangereux à travers des palpations ». Ces fouilles peuvent être effectuées à tout moment « sur un périmètre plus large », notamment sur les parvis de gares et dans les rames.
Si le Conseil constitutionnel a censuré l’usage de tasers par les agents de sécurité, le ministre Philippe Tabarot a déclaré sur Europe 1 et CNews vouloir « y arriver par une autre forme, à travers des décrets ». « Ce sont des agents qui sont formés, qui peuvent avoir des armes létales, il me paraît logique qu’ils puissent avoir également des armes non létales qui peuvent être efficaces sur certains rames, ou certains métros, ou certaines gares », a-t-il justifié.
Le ministre a également évoqué l’extension des caméras algorithmiques utilisant l’intelligence artificielle, déjà déployées « pour des événements sportifs, pour des concerts », au « quotidien des Français ».
Avec AFP