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Taxation des hauts patrimoines

Budget 2026 : une taxe sur les holdings adoptée à l’Assemblée, malgré les critiques du patronat

Les députés ont voté vendredi une première mesure de taxation des hauts patrimoines ciblant les holdings, défendue par le gouvernement, dont la droite a toutefois limité la portée, au grand dam de la gauche.

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Photo: STEPHANE OUZOUNOFF/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Elle a été adoptée par 224 voix contre 10. Le chef des députés Les Républicains (LR, droite), Laurent Wauquiez, s’est félicité, auprès de l’AFP, « d’arrêter la folie fiscale et la taxe mania » du projet de budget. Les groupes de gauche, quant à eux, ont choisi de s’abstenir.

Un compromis politique sous tension

Farouchement opposée, la droite, rejointe par le RN, n’est pas parvenue à supprimer la mesure mais l’a profondément réécrite, la restreignant fortement. La gauche, qui jugeait déjà la mouture initiale du gouvernement trop timorée pour imposer efficacement les ultra-riches, dénonce désormais une disposition « totalement vidée de sa substance ».

Le projet initial du gouvernement portait sur une taxe de 2% visant les holdings détenant un minimum de cinq millions d’euros d’actifs, assortie de nombreuses exceptions, notamment l’exclusion des biens professionnels. Le dispositif, censé rapporter un milliard d’euros, a été défendu comme un outil « positif » par la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, tout en reconnaissant la nécessité d’en « corriger » certains abus liés à la constitution de patrimoines personnels à travers ces structures financières.

La mesure jugée insuffisante par la gauche

Les critiques ne se sont pas fait attendre. Pour la députée écologiste et sociale Clémentine Autain, il ne s’agit que d’une « mesurette ». Le communiste Nicolas Sansu a dénoncé « un filet pour les sardines qui laisse passer les baleines ». Laurent Wauquiez, patron du groupe LR, a pour sa part estimé que cette taxe ne ferait que « vider la mer » sans attraper ni poissons ni baleines.

Un amendement de dernière minute a relevé le seuil de détention par une personne physique de 33% à 50%, réduisant encore le nombre de holdings concernées, et a limité l’assiette de la taxe selon la nature des biens. « À la fin, cette taxe n’est plus un gruyère, c’est une chips : ça ne concerne plus personne », a fustigé le socialiste Philippe Brun.