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AVC : une urgence qui survient toutes les 17 minutes - repérez les signes avant-coureurs

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Photo: Illustration par Epoch Times, Shutterstock

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Durée de lecture: 35 Min.

En France, environ 30.682 décès sont liés à un accident vasculaire cérébral (AVC) chaque année, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publié en mars 2025.
Ce chiffre annuel équivaut à :
Environ 84 décès par jour.
Environ 1 décès toutes les 17 minutes.
Soit 1 décès toutes les 1 023 secondes.
Ces valeurs traduisent une mortalité importante : l’AVC reste la 3ᵉ cause de mortalité en France et la première cause de handicap acquis de l’adulte.
L’AVC n’est pas seulement une urgence médicale soudaine : c’est aussi une maladie chronique, aux séquelles durables, qui s’accompagne d’un risque élevé de récidive.
S’il n’existe pas de traitement capable de « guérir » un AVC au sens de réparer les lésions cérébrales, cette pathologie est néanmoins très bien prise en charge. Plus important encore, elle est en grande partie évitable : plus de 80 % des AVC pourraient être prévenus.

(Illustration par Epoch Times, Shutterstock)

Quels sont les types d’AVC et leurs causes ?
La cause d’un AVC dépend de son type. On distingue deux grands types d’AVC : l’AVC ischémique et l’AVC hémorragique.
1. Les AVC ischémiques
Les AVC ischémiques, qui représentent environ 87 % de l’ensemble des AVC, surviennent lorsque la circulation sanguine et l’apport d’oxygène vers les cellules cérébrales sont interrompus. Cette obstruction résulte généralement d’un caillot sanguin ou d’une accumulation de plaque dans les artères.
L’athérosclérose est l’une des causes majeures de ce type d’AVC. L’accumulation de plaque durcit et rétrécit les artères, limitant la circulation du sang. Ce processus peut toucher toutes les artères du corps, y compris celles du cerveau et du cou. La maladie des artères carotides, qui correspond à la présence de plaque dans les artères du cou alimentant le cerveau, en est une cause fréquente.
Les plaques peuvent aussi se rompre et provoquer la formation de caillots qui bloquent la circulation sanguine. Une inflammation chronique peut également endommager les vaisseaux, favoriser l’athérosclérose et aggraver les lésions cérébrales après un AVC.
Dans de rares cas, l’AVC est provoqué par des affections sous-jacentes comme des tumeurs, des infections ou un gonflement du cerveau à la suite d’une blessure ou d’une maladie. Ces situations peuvent faire chuter la pression artérielle et réduire le flux sanguin vers le cerveau, entraînant un AVC ischémique.
2. Les AVC hémorragiques
Un AVC hémorragique se produit lorsqu’un vaisseau sanguin dans ou à la surface du cerveau se rompt, provoquant un saignement. Celui-ci entraîne un gonflement et une pression accrue, susceptibles d’endommager les cellules cérébrales. Certaines personnes présentent aussi, dès la naissance, des anomalies artérielles qui augmentent leur risque d’AVC plus tard dans la vie. Dans ces cas, l’AVC peut être de type ischémique ou hémorragique.
Les AVC ont de nombreux facteurs de risque, mais entre 82 % et 90 % sont liés à des facteurs que l’on peut souvent contrôler.
Facteurs de risque modifiables :
Consommation de substances : le tabagisme est l’un des principaux facteurs de risque évitables d’AVC, car il endommage le cœur et les vaisseaux sanguins. La fumée passive a les mêmes effets.
Une consommation excessive d’alcool augmente la tension artérielle et le taux de triglycérides, favorisant le durcissement des artères. Le risque d’AVC lié à l’alcool devient significatif au-delà de sept verres par semaine.
Certaines drogues, comme les amphétamines, la cocaïne et le cannabis, accroissent également le risque. L’usage de drogues par injection l’augmente considérablement en raison des caillots pouvant migrer vers le cerveau.
Habitudes de vie : le manque d’activité physique accroît le risque d’AVC en favorisant l’obésité, l’hypertension, le cholestérol élevé et le diabète.
Les régimes riches en graisses trans et en calories excessives présentent des risques similaires. Les personnes qui consomment régulièrement des boissons gazeuses ont, elles aussi, un risque significativement plus élevé d’AVC.
Un sommeil insuffisant ou excessif peut également accroître le risque en contribuant à l’hypertension, à l’inflammation et à des troubles sous-jacents comme les maladies cardiaques ou le diabète.
Affections médicales : les maladies cardiaques et sanguines telles que la fibrillation auriculaire et la drépanocytose augmentent le risque de formation de caillots à l’origine d’AVC ischémiques. Les anévrismes (dilatations artérielles fragilisées), les malformations artérioveineuses (enchevêtrements anormaux de vaisseaux) et l’hypertension accroissent le risque d’AVC hémorragiques. La dyslipidémie — un déséquilibre du cholestérol ou des graisses sanguines — favorise la formation de plaque dans les artères, augmentant le risque d’AVC ischémique.
Les troubles du sommeil, comme l’apnée obstructive du sommeil, augmentent eux aussi le risque.
Santé mentale et stress : l’anxiété, la dépression, le stress chronique, les longues heures de travail et l’isolement social peuvent accroître le risque d’AVC en augmentant la tension artérielle, en favorisant l’inflammation, en perturbant le sommeil et en incitant à des comportements malsains.
Thérapies hormonales : les contraceptifs oraux et le traitement hormonal substitutif peuvent augmenter le risque d’AVC, l’œstrogène influençant notamment les protéines de la coagulation sanguine.
Médicaments : les anticoagulants, les antiplaquettaires, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et certains antidépresseurs peuvent accroître le risque de saignement en agissant sur les plaquettes ou en augmentant la pression artérielle.
Pollution de l’air : une exposition, même brève, aux particules fines augmente le risque d’AVC ischémique en provoquant une inflammation, un stress oxydatif et un dysfonctionnement des vaisseaux sanguins.
Microplastiques : ces minuscules particules de plastique, porteuses de toxines, ont été retrouvées dans la majorité des plaques des artères carotides. Une étude publiée en 2024 a établi un lien entre leur présence et un risque d’AVC multiplié par 4,5.
Accident ischémique transitoire (AIT) : un AIT, souvent appelé « mini-AVC », survient lorsque l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau est brièvement interrompue.
Infection par le Covid-19 : une étude de 2020 a mis en évidence un lien fort entre l’infection par le Covid-19 et les AVC ischémiques. Si les vaccins à ARNm contre le Covid-19 ne sont pas considérés comme un facteur de risque établi, une étude de 2024 a relevé une possible association, notamment chez les personnes âgées de 45 ans et plus, les AVC ayant été signalés environ huit fois plus souvent qu’attendu après la vaccination.
Facteurs de risque non modifiables :
Sexe et âge : les hommes sont plus susceptibles que les femmes de faire un AVC, mais ces dernières ont un risque de décès plus élevé lorsqu’un AVC survient. Les femmes sont aussi plus exposées pendant la grossesse et la ménopause, en raison des changements hormonaux qui influencent les vaisseaux sanguins et la coagulation.
L’âge est un autre facteur déterminant : le risque d’AVC plus que double à chaque décennie après 55 ans, même si un AVC peut survenir à tout âge. Les nourrissons de moins d’un an présentent également un risque accru, preuve que cette urgence médicale peut toucher toutes les tranches d’âge.
Génétique et antécédents familiaux : certaines affections héréditaires, comme les troubles de la coagulation (ex. : mutation du facteur V Leiden) ou les maladies vasculaires telles que le CADASIL, peuvent accroître le risque d’AVC et se transmettre dans les familles.
Origine ethnique : les Afro-Américains présentent presque deux fois plus de risques de premier AVC que les personnes caucasiennes. Les Hispaniques et les populations amérindiennes ont également un risque plus élevé, et les Afro-Américains comme les Hispaniques sont aussi plus susceptibles de décéder des suites d’un AVC.
Groupe sanguin AB : Les personnes de groupe sanguin AB présentent environ 24 % de risque supplémentaire d’AVC ischémique par rapport à celles du groupe O, selon une vaste méta-analyse publiée en 2023.
Lorsqu’une personne cumule plusieurs facteurs de risque, leurs effets se combinent et amplifient considérablement le risque global d’AVC — celui-ci devenant alors bien supérieur à la simple addition des risques individuels.
Quels sont les symptômes et les premiers signes de l’AVC ?
Les symptômes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) apparaissent généralement de façon soudaine et sont les plus graves dès le départ. Dans certains cas, ils peuvent fluctuer ou s’aggraver progressivement — et parfois, la personne ne se rend même pas compte qu’elle a fait un AVC.
Chaque zone du cerveau est irriguée par des artères spécifiques : si un AVC bloque la circulation sanguine vers une région donnée, il affecte la fonction contrôlée par cette zone — par exemple, le mouvement ou la sensibilité d’un membre précis. Bien que certains symptômes puissent se recouper, chaque AVC présente souvent des caractéristiques distinctes.
Les AVC touchent généralement un seul côté du cerveau, provoquant des symptômes du côté opposé du corps, car la plupart des fibres nerveuses se croisent — sauf lorsque le tronc cérébral est concerné. Un accident ischémique transitoire (AIT) provoque les mêmes symptômes qu’un AVC, mais ceux-ci ne durent que quelques minutes à quelques heures, sans dommage permanent ni trace visible à l’imagerie. Cependant, il s’agit d’un signal d’alerte majeur : il faut consulter immédiatement, même si les symptômes disparaissent.
La méthode F.A.S.T.
L’un des moyens les plus simples de se souvenir des signes avant-coureurs d’un AVC est l’acronyme F.A.S.T. :
• Face (visage) affaissé.
• Arm (bras) faible.
• Speech (parole) difficile.
• Time (temps) d’appeler les urgences au 15 ou ce numéro en vigueur depuis 2024 en France : le 0800 112 112 , (le 112 en Europe).
Signes d’alerte fréquents
Au-delà de la méthode F.A.S.T., d’autres symptômes soudains peuvent indiquer un possible AVC. Voici une liste plus complète :
• Engourdissement, faiblesse ou paralysie d’un côté du corps.
• Confusion ou baisse de vigilance.
• Difficulté à parler ou parole incohérente.
• Troubles de la vision dans un œil ou les deux.
• Difficulté à marcher ou sensation d’instabilité.
• Étourdissements, vertiges ou perte d’équilibre.
• Difficulté à avaler.
• Troubles de la mémoire.
Certains symptômes sont plus fréquents chez les femmes :
• Douleur au visage, au bras ou à la jambe.
• Hoquets ou nausées.
• Douleur thoracique ou rythme cardiaque irrégulier.
• Difficulté à respirer ou essoufflement.
Lorsque l’AVC est provoqué par un saignement dans le cerveau — un AVC hémorragique — d’autres symptômes peuvent apparaître, notamment :
• Perte de connaissance.
• Crises convulsives.
• Sensibilité à la lumière.
• Raideur ou douleur au niveau du cou.
• Céphalée intense sans cause apparente.
• Tremblements des mains.
Comment diagnostique-t-on un AVC ?
Les symptômes seuls ne suffisent pas à confirmer un AVC. À l’hôpital, des tests et examens spécialisés — comme une évaluation neurologique. Il existe également plusieurs échelles cliniques utilisées pour évaluer les accidents vasculaires cérébraux (AVC), selon le contexte (dépistage, évaluation de la gravité ou suivi fonctionnel). Les principales sont la NIHSS pour la gravité, la Cincinnati pour le dépistage rapide, et la mRS ou SIS pour le handicap et la récupération.
Examens d’imagerie
Les examens d’imagerie sont essentiels pour confirmer le type d’AVC, orienter le traitement et éliminer d’autres pathologies.
• Scanner (CT-scan) : permet d’écarter une hémorragie cérébrale et de visualiser les zones lésées au bout d’environ trois heures.
• IRM avec séquence de diffusion : détecte les AVC ischémiques plus précocement que le scanner.
• Angiographie par cathéter : montre l’étendue des obstructions dans les vaisseaux sanguins.
• Échographie Doppler : mesure la vitesse du flux sanguin dans les gros vaisseaux et permet de déterminer si la plaque a rétréci ou bloqué les artères carotides.
• Échocardiogramme : utilise des ondes sonores pour détecter la présence de caillots dans le cœur.
Autres examens
Les médecins peuvent également recourir à d’autres tests pour identifier les causes sous-jacentes et les complications éventuelles.
• Analyses sanguines : vérifient les cellules sanguines, le taux de sucre, le temps de coagulation et la fonction des organes.
• Surveillance cardiaque : les enregistreurs Holter permettent de repérer des troubles du rythme cardiaque sur plusieurs jours.
• Ponction lombaire : détecte de petites hémorragies cérébrales invisibles au scanner.
L’intelligence artificielle est également utilisée pour soutenir le diagnostic des AVC. Le système Brainomix 360 Stroke analyse les scanners en temps réel et aide les médecins à prendre plus rapidement des décisions thérapeutiques. Des études montrent qu’il peut tripler le nombre de patients retrouvant une autonomie fonctionnelle — passant de 16 % à 48 %.
Quels sont les traitements de l’AVC ?
L’AVC est une urgence médicale nécessitant une prise en charge immédiate. Le type de traitement dépend de la cause, mais les priorités sont de rétablir la circulation sanguine, de contrôler les saignements, de stabiliser les fonctions vitales et de prévenir d’autres lésions cérébrales.
1. Médicaments d’urgence
Les médicaments constituent souvent la première étape du traitement d’un AVC, et la stratégie dépend du type d’AVC.
Pour l’AVC ischémique :
• Activateur tissulaire du plasminogène (tPA) : traitement principal de l’AVC ischémique, le tPA dissout le caillot qui bloque la circulation sanguine vers le cerveau et augmente considérablement les chances de rétablissement complet. Il est administré par voie intraveineuse dans le bras et son efficacité maximale est obtenue dans les trois heures suivant l’apparition des symptômes.
• Anticoagulants : des médicaments comme l’aspirine ou le clopidogrel peuvent être prescrits pour éviter que les caillots ne grossissent ou que de nouveaux se forment.
• Médicaments neuroprotecteurs : ils aident à protéger le cerveau contre les lésions dues au manque d’oxygène.
• Diurétiques osmotiques : des médicaments comme le mannitol peuvent réduire l’œdème et la pression intracrânienne dans les cas les plus graves.
Pour l’AVC hémorragique :
• Médicaments antihypertenseurs : ils réduisent la pression sur les vaisseaux sanguins du cerveau.
• Vitamine K : elle aide à contrôler les saignements.
• Médicaments de soutien : ils permettent de gérer l’œdème cérébral, la glycémie, la fièvre et les crises convulsives.
2. Traitements chirurgicaux et interventions
Les approches chirurgicales varient selon qu’il s’agit d’un AVC ischémique ou hémorragique.
• Pour l’AVC ischémique :
• Thrombectomie : consiste à retirer le caillot à l’aide d’un cathéter introduit par la cuisse.
• Endartériectomie carotidienne : permet de retirer la plaque située dans l’artère carotide du cou lorsque la maladie carotidienne est à l’origine de l’AVC.
• Craniotomie : vise à soulager la pression, retirer les caillots ou réparer une hémorragie dans le cerveau.
Pour l’AVC hémorragique :
• Clippage d’anévrisme : consiste à placer une pince à la base d’un anévrisme pour bloquer la circulation sanguine et prévenir sa rupture.
• Transfusion sanguine : remplace le sang perdu lors d’une intervention chirurgicale ou d’une hémorragie, grâce à une procédure intraveineuse sécurisée.
• Embolisation par coil (spires) : consiste à insérer une minuscule spirale dans l’anévrisme pour bloquer le flux sanguin et éviter qu’il n’éclate.
• Drainage : permet d’évacuer l’excès de liquide cérébral qui s’accumule et augmente la pression intracrânienne.
• Traitement des malformations artérioveineuses : utilise la chirurgie ou la radiothérapie pour retirer ou réduire les enchevêtrements d’artères et de veines.
• Évacuation du sang : permet de retirer les accumulations de sang lorsque celles-ci aggravent les symptômes.
• Craniotomie : peut également être pratiquée lors d’un AVC hémorragique pour soulager la pression.
3. Rééducation
La rééducation aide les patients à retrouver leurs capacités et à s’adapter après un AVC.
• Kinésithérapie : permet de réapprendre les mouvements de base et de prévenir les complications telles que les contractures musculaires ou les escarres.
• Ergothérapie : aide à accomplir les gestes du quotidien comme manger, s’habiller ou se laver.
• Orthophonie : améliore la parole et la compréhension du langage.
• Thérapie professionnelle : prépare les patients à reprendre le travail.
• Thérapie psychologique : aide à gérer la dépression, l’anxiété et d’autres difficultés émotionnelles.
Les nouvelles technologies de rééducation comprennent :
Système de rééducation Neurolutions pour les membres supérieurs : utilise une orthèse de main et des électrodes détectant l’activité cérébrale pour aider les survivants d’un AVC à mobiliser leur main pendant les séances de rééducation.
Système Vivistim de stimulation du nerf vague : dispositif approuvé par la FDA qui envoie des impulsions électriques au nerf vague — un nerf majeur reliant le cerveau au corps — pendant la rééducation, afin d’améliorer la mobilité du bras et de la main chez les personnes souffrant de séquelles durables d’un AVC ischémique. Les bénéfices peuvent durer au moins un an.
4. Acupuncture
L’acupuncture est utilisée depuis longtemps en Asie dans la récupération post-AVC, et les recherches qui la soutiennent sont de plus en plus nombreuses. Elle pourrait favoriser la croissance des cellules cérébrales, améliorer la circulation sanguine, prévenir la mort neuronale, équilibrer les neurotransmetteurs et stimuler la mémoire ainsi que l’apprentissage.
Une étude de 2022 a montré que l’acupuncture en cas d’AVC ischémique pouvait réduire le risque de complications et de décès. Une autre étude, publiée en 2019, a révélé qu’elle aidait à améliorer la communication chez les personnes souffrant de troubles du langage post-AVC. De nombreuses études cliniques suggèrent qu’elle peut améliorer la fonction neurologique globale.
5. Phytothérapie
Certaines plantes peuvent soutenir la récupération. Elles peuvent toutefois interagir avec des médicaments prescrits ; il est donc essentiel de consulter un professionnel de santé avant toute utilisation.
• Ginseng : réduit l’inflammation et le stress oxydatif, mais doit être évité par les personnes sous anticoagulants.
• Astragale : pourrait contribuer à protéger la barrière hémato-encéphalique.
• Ashwagandha : aide à réduire l’inflammation et soutient la mémoire.
• Gotu kola : améliore la mémoire et les fonctions cognitives.
• Ginkgo biloba : pourrait stimuler les fonctions cérébrales, mais doit être évité en cas de traitement anticoagulant.
• Romarin : possède des propriétés antioxydantes et peut contribuer à réduire l’œdème cérébral.
Quelles sont les approches naturelles et les modes de vie favorables après un AVC ?
La récupération après un AVC se poursuit bien au-delà de l’hôpital. Les approches naturelles et les changements de mode de vie peuvent soutenir la guérison, réduire le risque de récidive et aider à retrouver une meilleure qualité de vie.
1. Changements d’habitudes saines
La gestion des maladies chroniques et l’adoption d’habitudes de vie saines sont essentielles pour la récupération et la prévention.
• Gérer la fibrillation auriculaire, le diabète, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie.
• Ne pas fumer.
• Limiter la consommation d’alcool à deux verres par semaine au maximum, ou selon les recommandations médicales.
2. Exercices cérébraux
Les activités cognitives peuvent stimuler la fonction cérébrale, améliorer la mémoire et soutenir la neuroplasticité. Exemples :
Mots croisés.
Jeux de logique.
Jeux de société.
Jeux de mémoire.
Activités manuelles et artistiques.
Jeux de stratégie.
3. Activité physique
L’exercice améliore la santé cardiovasculaire, la mobilité et l’autonomie après un AVC. Les programmes associent généralement activité aérobie, renforcement musculaire et exercices de souplesse ou d’équilibre. Exemples :
Marche
Vélo
Élévation des jambes
Exercices de préhension
Étirements d’amplitude articulaire
L’objectif général est de pratiquer 150 minutes d’activité aérobie modérée par semaine, adaptées au niveau de forme et aux limitations post-AVC.
4. Pratiques corps-esprit
Ces approches aident à restaurer la fonction physique et à renforcer le bien-être émotionnel.
• Tai-chi : une étude de 2022 a montré que le tai-chi assis offre aux survivants d’un AVC des bénéfices de récupération égaux ou supérieurs à ceux de la rééducation classique, avec des améliorations de la force des bras, de l’équilibre, de l’humeur et de l’autonomie quotidienne.
• Yoga : associé à l’ergothérapie, le yoga favorise la récupération post-AVC en encourageant une approche centrée sur le patient et en améliorant à la fois la condition physique et l’équilibre émotionnel.
• Méditation : une pratique quotidienne peut, avec le temps, modifier la structure du cerveau dans les zones liées à l’attention, aux émotions et à la flexibilité mentale, favorisant ainsi le calme et la concentration.
5. Alimentation
Une alimentation équilibrée protège le cerveau et réduit le risque d’AVC.
• Poisson : en consommer réduit le risque d’AVC d’environ 12 %, avec une baisse supplémentaire de 2 % par portion hebdomadaire supplémentaire. Le poisson cuit au four ou grillé, comme le thon, diminue le risque d’AVC ischémique d’au moins 28 %, tandis que le poisson frit plus d’une fois par semaine augmente le risque de 44 %.
• Produits à base de soja : une étude menée en 2009 chez des femmes chinoises a montré que celles qui consommaient le plus de soja — haricots secs, tofu, lait de soja — avaient un risque d’AVC ischémique inférieur de 77 % à celui des femmes qui en consommaient le moins.
• Légumes, fruits et céréales complètes : une méta-analyse de 2014 portant sur 20 études a révélé qu’une consommation élevée de fruits et légumes réduisait le risque total d’AVC de 21 %, les légumes offrant un bénéfice plus marqué (−23 %) que les fruits (−14 %). Manger au moins trois portions de céréales complètes par jour peut réduire le cholestérol et abaisser le risque d’AVC et de maladies cardiovasculaires.
6. Compléments alimentaires
Certains compléments peuvent soutenir la récupération après un AVC en améliorant la motricité, la cognition et la santé générale.
• Vitamine B : soutient la fonction cérébrale ; certaines vitamines du groupe B peuvent réduire le taux d’homocystéine, un acide aminé associé à un risque accru d’AVC.
• Vitamine D : contribue à la santé musculaire et osseuse. Une petite étude randomisée a montré que la supplémentation en vitamine D et calcium améliorait les taux de survie et la récupération fonctionnelle chez des patients victimes d’un AVC ischémique présentant une carence ou une insuffisance en vitamine D.
• Vitamines C et E : renforcent la capacité antioxydante chez les patients atteints d’AVC ischémique aigu.
7. Santé mentale
La santé émotionnelle et psychologique joue un rôle crucial dans la récupération. Les survivants d’un AVC peuvent souffrir d’anxiété, de dépression, voire de stress post-traumatique ou de psychose. Des mesures utiles incluent :
Participer à un groupe de soutien post-AVC
Utiliser des antidépresseurs ou d’autres traitements appropriés
Solliciter l’aide de la famille et des proches
8. Massage
Le massage thérapeutique peut favoriser la récupération s’il est associé aux traitements conventionnels. Une méta-analyse de 2021 a montré que le Tuina, une technique traditionnelle chinoise stimulant des points d’acupuncture, améliorait la motricité et réduisait la spasticité chez les patients ayant subi un AVC.
Comment l’état d’esprit influence-t-il l’AVC ?
La manière dont une personne perçoit la vie et son état de santé mentale peut influencer à la fois le risque de faire un AVC et le processus de récupération qui suit.
Les personnes optimistes ont tendance à présenter un risque plus faible de décès lié à un AVC et de meilleures capacités d’adaptation. À l’inverse, les émotions négatives peuvent déclencher des réactions de stress qui accélèrent le rythme cardiaque et augmentent la pression artérielle, ce qui accroît le risque d’AVC.
Un état d’esprit négatif peut également favoriser des comportements d’adaptation nocifs comme le tabagisme ou la consommation de substances, qui accentuent encore ce risque. Les troubles mentaux jouent eux aussi un rôle. Des affections telles que la dépression et l’anxiété sont associées à des taux plus élevés de tabagisme, d’obésité, d’hypertension, de diabète et de maladies cardiovasculaires — autant de facteurs qui augmentent la probabilité d’un AVC et peuvent aggraver son évolution au fil du temps.
Maintenir une bonne santé mentale et une attitude positive est donc essentiel, aussi bien pour prévenir un AVC que pour favoriser la rééducation après coup.
Comment prévenir un AVC ?
Les principales stratégies de prévention comprennent :
• Éviter les facteurs de risque contrôlables : réduire l’exposition au tabac, à l’alcool en excès, à une alimentation déséquilibrée, à la sédentarité et aux maladies non traitées.
• Gérer les maladies chroniques : prendre les traitements prescrits et adopter un mode de vie adapté pour maîtriser des affections comme l’hypertension artérielle, le diabète ou la fibrillation auriculaire.
• Adopter une alimentation bénéfique pour le cœur : privilégier une alimentation riche en fibres, en fruits et en légumes pour aider à faire baisser le cholestérol et améliorer la santé cardiovasculaire. Le régime méditerranéen peut réduire le risque d’AVC ischémique de 22 %, tandis que le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) met l’accent sur les fruits, les légumes, les céréales complètes et les aliments pauvres en sodium pour aider à contrôler la tension artérielle.
• Gérer le stress : pratiquer des techniques de réduction du stress comme l’exercice, la méditation ou la thérapie.
• Utiliser le fil dentaire quotidiennement : une étude publiée en janvier a établi un lien entre l’usage quotidien du fil dentaire et une réduction de 22 % du risque d’AVC ischémique, ainsi qu’une diminution de 44 % du risque d’AVC causé par un caillot sanguin provenant du cœur.
Quelles sont les complications possibles d’un AVC ?
Un AVC peut provoquer des lésions cérébrales permanentes, une invalidité à long terme ou la mort. Lorsqu’une grande partie du cerveau est touchée, on parle d’AVC massif, souvent à l’origine de complications graves.
Complications physiques
Les effets physiques de l’AVC peuvent apparaître peu de temps après l’événement ou s’aggraver progressivement.
• Douleur de l’épaule hémiplégique : touche entre 24 % et 64 % des patients, apparaissant généralement deux à trois mois après l’AVC.
• Caillots sanguins : la mobilité réduite augmente le risque de formation de caillots dangereux dans les veines des jambes.
• Faiblesse musculaire et spasticité : altèrent la marche, l’équilibre et les activités quotidiennes, augmentant le risque de chute.
• Troubles de la déglutition : peuvent provoquer une pneumonie si des aliments ou des liquides passent dans les poumons.
• Infections urinaires : peuvent survenir dans la semaine ou les deux semaines suivant un AVC et persister dans le temps.
Complications neurologiques
Les complications cérébrales peuvent affecter la mémoire, les mouvements et le traitement sensoriel.
• Crises d’épilepsie : surviennent chez 5 % à 9 % des survivants, plus fréquemment après un AVC hémorragique.
• Troubles cognitifs : altèrent la mémoire, la prise de décision et le langage.
• Syndrome douloureux central post-AVC : provoque une douleur nerveuse chronique due à des lésions cérébrales.
• Négligence spatiale unilatérale : amène la personne à ignorer un côté de son corps malgré des capacités sensorielles intactes.
Problèmes de santé à long terme
Les survivants d’un AVC peuvent faire face à des problèmes persistants pendant des années.
• Perte osseuse : souvent localisée d’un seul côté du corps ; rester actif aide à prévenir l’ostéoporose.
• Troubles du contrôle de la vessie et des intestins : peuvent nécessiter une prise en charge continue et augmenter le risque d’infection.
• Risque accru de démence : les survivants présentent une probabilité plus élevée d’en développer une.
Complications émotionnelles et sociales
L’AVC peut profondément affecter le bien-être émotionnel et la vie sociale.
• Dépression : touche jusqu’à 70 % des patients présentant des troubles de l’humeur ; 25 % à 30 % souffrent d’une dépression majeure.
• Isolement social : les difficultés de communication et les limitations physiques peuvent conduire à un retrait relationnel.
• Perte d’autonomie : peut engendrer une dépendance durable pour accomplir les activités quotidiennes.