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« Aux grands hommes » : Élisabeth Borne propose de féminiser la devise du Panthéon

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La ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, s'exprime lors d'une conférence de presse au ministère à Paris, le 27 août 2025.

Photo: Crédit photo XAVIER GALIANA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Alors que se profile la rentrée scolaire du 1er septembre prochain, la ministre de l’Éducation nationale a présenté, ce 27 août, les grandes lignes de celle-ci. Elle a notamment insisté sur la nécessité de reconnaître « explicitement » la présence des femmes au Panthéon.
Dans un contexte politique et budgétaire incertain après la décision de François Bayrou de solliciter la confiance de l’Assemblée nationale, Élisabeth Borne a tenu ce mercredi sa conférence de presse pour lancer l’année scolaire. L’occasion pour elle de soumettre une proposition visant à remplacer l’inscription figurant sur la façade du Panthéon, afin de la rendre plus inclusive envers les femmes, comme le rapporte Le Figaro.
« Parce que la politique est aussi affaire de symboles »
Selon la ministre de l’Éducation, il serait pertinent « d’ouvrir un débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon », sur laquelle il est écrit « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », afin de rendre cette inscription bicentenaire moins genrée, et par conséquent plus représentative du rôle des femmes dans l’histoire du pays.

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« Parce que la politique est aussi affaire de symboles, nous devons ouvrir le débat sur la devise inscrite au fronton du Panthéon », plaide la ministre, ajoutant : « Cette devise doit reconnaître explicitement la place de Marie Curie, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Simone Veil, Joséphine Baker, et de toutes celles qui les suivront. »
Notons que Marie Curie, pionnière incontestée, fut la première femme honorée par cette reconnaissance nationale en 1995, soit très récemment si l’on compare aux grands hommes dont le monument emblématique honore la mémoire.

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Encourager les filles vers les sciences
L’annonce de la ministre s’inscrit dans une démarche plus globale du ministère de l’Éducation nationale, qui souhaite inciter les jeunes filles à s’engager dans les filières scientifiques, ces dernières se heurtant trop souvent « à des stéréotypes » qui les conduisent à « renoncer à des carrières qui devraient leur être pleinement ouvertes ».
Pour elle, une telle devise empêche les petites filles de percevoir que la société reconnaît pleinement la contribution des femmes. « Nous pouvons ouvrir toutes les portes des filières scientifiques aux jeunes filles, mais si en levant les yeux, elles ne voient pas la société reconnaître pleinement leur place dans son Histoire, alors nous envoyons un message contradictoire », estime l’ancienne Première ministre, qui a présenté le lancement du « plan Filles et Maths en complément du plan avenir » et annoncé l’ouverture de 60 nouvelles classes à horaires aménagés en maths et sciences, garantissant l’accueil d’au moins « 50 % de filles ». Un moyen pour elle de rompre un « cercle vicieux ».

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Des critiques virulentes de l’opposition
En faisant cette proposition, la ministre n’a pas recueilli que des approbations. Au micro de BFMTV-RMC ce jeudi matin, le député RN de Moselle Laurent Jacobelli a qualifié ces mesures d’« âneries ».
« Elle n’a que ça à faire ? Au moment où le niveau des élèves décroît, […] quand dans un lycée sur 20 on trouve des armes dans les sacs à dos des enfants. Elle n’a que ça à faire quand des gamins se font agresser par d’autres gamins, notamment en fonction de leur religion et je pense à nos compatriotes de confession juive. Elle n’a que ça à faire, à faire du wokisme madame Borne ? » a-t-il fustigé, proposant à l’intéressée de « prendre une place dans le même train que monsieur Bayrou pour aller à Pau prendre de grandes vacances ».