Opinion
Attention à la subtile offensive de propagande de Pékin sur les plateformes occidentales

Des policiers paramilitaires chinois patrouillent sur la place Tiananmen avant la session d’ouverture du Congrès national du peuple au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 5 mars 2025.
Photo: Pedro Pardo / AFP via Getty Images
Le général et théoricien militaire chinois Sun Tzu est célèbre pour ses courtes phrases stratégiques, dont celle-ci : « Remporter cent victoires en cent batailles n’est pas la plus grande des compétences. Soumettre l’ennemi sans combattre est la plus haute des compétences. »
C’est précisément ce que semble faire la République populaire de Chine à l’égard de l’Occident, par sa récente offensive sur les réseaux sociaux. Pékin a « mis à disposition » une dizaine d’auteurs sur Substack, cumulant jusqu’à 50.000 abonnés, qui proposent « des interprétations des décisions du gouvernement chinois, des traductions de discours et des analyses à destination d’une audience élitiste — en l’occurrence des diplomates, des universitaires et des journalistes occidentaux », comme le rapporte The Economist. Sans surprise, tous les contributeurs ne révèlent pas leurs liens avec le régime chinois.
Pour certains, avides de décoder l’actualité chinoise, ces contenus sont jugés « accueillants ». Après tout, la Chine ambitionne une domination mondiale d’ici 2049 selon Xi Jinping, donc davantage d’informations sur ses intentions et stratégies semble préférable, non ?
Je ne suis pas de cet avis.
L’idée que ces auteurs seraient « indépendants » du pouvoir chinois prête à sourire. Rien n’échappe au contrôle du Parti communiste chinois, qui surveille tout et tout le monde, comme le prouvent les caméras omniprésentes et les restrictions sur les réseaux sociaux.
Je comprends l’intérêt occidental pour les arcanes de la pensée de Xi et de ses courtisans (même si la pertinence de ces derniers est discutable). La Chine est trop importante — sur les plans économique, militaire et politique — pour qu’on puisse l’ignorer, et nombre de gouvernements occidentaux peinent à définir leur stratégie vis-à-vis de Pékin.
J’admets que plus de voix vaut mieux que moins. Mais, au final, toutes tiennent le même discours — parce qu’elles y sont obligées. Dans une dictature autocratique, la dissidence ou la pluralité de points de vue n’ont pas de place.
Voici quelques conseils à ceux qui cherchent vraiment à comprendre les desseins chinois :
– Apprenez le mandarin afin de lire les déclarations du régime dans la langue originale ;
– À défaut, consultez des spécialistes du mandarin ayant consacré leur vie à l’étude de la Chine, tel le Canadien Charles Burton ;
– Prenez connaissance des rapports des services de sécurité sur les activités chinoises, notamment en Occident, où Pékin pratique la répression transnationale, l’ingérence électorale, l’intimidation et la tentative de museler les voix indépendantes. Ces agences communiquent rarement mais progressent dans le partage de leurs analyses à grande échelle.
Pékin peut prétendre « expliquer » ses actes, mais ce qu’il cherche réellement, c’est à « influencer la pensée des lecteurs petit à petit » et à instaurer une « relation mutuelle bienveillante ». Autrement dit, l’objectif est de faire accepter à l’Occident sa version de la vérité, expurgée des sujets qui dérangent (Xinjiang, Falun Gong, Tibet, Hong Kong, etc.). Ceux qui n’en sont pas conscients ignorent la réalité chinoise selon moi (et pourtant, je ne suis pas spécialiste de la Chine).
Une autre citation de Sun Tzu, tirée de « L’Art de la guerre » : « Toute guerre est fondée sur la duperie. Ainsi, lorsque nous pouvons attaquer, nous devons paraître incapables ; en utilisant nos forces, nous devons paraître inactifs ; quand nous sommes proches, nous devons faire croire à l’ennemi que nous sommes loin ; quand nous sommes loin, nous devons lui faire croire que nous sommes proches. »
La Chine applique exactement ce précepte du général : elle manie la tromperie. Y succomber serait une grave erreur.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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