Logo Epoch Times

Vincent Jeanbrun : un ministre du Logement sous enquête pour attribution de logements à d’anciens collaborateurs

top-article-image

Le ministre de l'Urbanisme et du Logement, Vincent Jeanbrun.

Photo: Crédit photo ALAIN JOCARD/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

À peine nommé au gouvernement ce dimanche 12 octobre, Vincent Jeanbrun, ancien maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) et nouveau ministre délégué au Logement, se retrouve rattrapé par une affaire d’attribution de logements à d’anciens collaborateurs municipaux. Il est visé par une enquête du parquet de Créteil pour prise illégale d’intérêts. L’opposition réclame des explications.
Alors qu’il vient d’être nommé ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, 41 ans, se retrouve déjà au cœur d’une affaire judiciaire susceptible de fragiliser son entrée en fonction. Selon les informations révélées par BFMTV, une enquête préliminaire, ouverte le 2 septembre 2024 pour “prise illégale d’intérêt” et “soustraction ou détournement de biens d’un dépôt public”, est toujours en cours “au sein du même service d’enquête”, la Brigade financière et anti-corruption (BFAC), concernant l’attribution de deux logements de fonction. L’attribution de ces logements à deux proches collaborateurs de l’ancien maire a suscité des soupçons de favoritisme.
Vague d’indignation dans les rangs de LFI
Selon nos confrères, les deux personnes en question travaillaient directement aux côtés de Vincent Jeanbrun lorsqu’il était maire, en tant que directeur et chef de cabinet. Cette proximité professionnelle a attiré l’attention des autorités judiciaires, d’autant plus que les logements qui leur avaient été attribués, situés à Chevilly-Larue, selon l’association anticorruption Anticor, mesuraient 150 m² pour un loyer mensuel de seulement 750 €.
Cette nomination a suscité l’indignation d’une partie de la classe politique, et notamment de vives critiques de la part de plusieurs élus de La France insoumise (LFI), parmi lesquels les députés Thomas Portes, Bastien Lachaud, François Piquemal et Aly Diouara. Tous ont dénoncé sur les réseaux sociaux le fait que l’intéressé fasse l’objet d’une enquête pour prise illégale d’intérêts liée à l’attribution de logements.
La Dépêche souligne que cette vague de critiques serait liée à la décision de Vincent Jeanbrun, prise il y a une dizaine de jours, d’accepter la présidence de la commission d’enquête parlementaire sur les liens entre les mouvements politiques et les réseaux islamistes.
Le député (RN) Frédéric Falcon a lui aussi déploré cette nomination, indiquant sur X que “les Français n’ont rien à attendre ni à espérer de lui”. “Il y a quelques mois, Vincent Jeanbrun rejetait ma proposition d’instaurer la priorité nationale dans l’accès au logement social, avec des arguments dignes de la gauche”, a-t-il précisé.
“Légalité” et “bonne foi” en guise de défense
Pour sa part, l’ancien maire de L’Haÿ-les-Roses, dont le domicile avait été attaqué à la voiture-bélier en juillet 2023, avait nié toute irrégularité lors de l’ouverture de l’enquête le concernant. Il avait alors assuré, comme le relate encore La Dépêche, qu’il démontrerait « sans aucune difficulté la légalité et la bonne foi » de ses décisions.
Il avait également affirmé que toutes ses décisions ont été prises « dans le strict cadre légal, réglementaire et font l’objet d’un contrôle et d’un suivi par l’administration du syndicat » et contrôlées par l’administration compétente, rappelle Le Figaro.
Le quotidien souligne que le 28 juin dernier, Vincent Jeanbrun s’était illustré en faisant de la lutte contre la délinquance dans les logements sociaux son principal combat. Il plaidait pour « casser les ghettos » en limitant à 30 % la part de logements sociaux par commune et en mettant fin au « logement social à vie », estimant que « le logement social est une chance, pas une rente ».