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Emmanuel Macron

Avec 11% d’opinions favorables, la cote de confiance d’Emmanuel Macron atteint son plus bas niveau

Jamais, sous la Ve République, un président n’avait connu pareille désaffection. Emmanuel Macron voit sa cote de confiance chuter à 11%, selon un sondage Verian pour Le Figaro Magazine publié jeudi, symptôme d’une crise politique persistante et d’un divorce « profond » et « structurel » avec les Français.

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Photo: Tom Nicholson/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

En baisse de cinq points depuis le précédent baromètre de septembre, le chef de l’État subit une dégringolade particulièrement marquée chez les plus de 65 ans (-11 points) et les retraités (-9 points).
L’ombre de François Hollande plane
Le président rejoint ainsi le plus bas record de son prédécesseur socialiste, François Hollande, atteint en novembre 2016. À l’époque, Emmanuel Macron prenait ses distances avec son mentor et voyait sa propre courbe s’envoler. Aujourd’hui, la dynamique est inversée : tandis que le chef de l’État s’enlise, son Premier ministre, Sébastien Lecornu, bénéficie d’une embellie de cinq points, sa cote de confiance s’établissant désormais à 26 %. Il tire profit d’une bienveillance accrue chez les seniors (+7 points) et les retraités (+9 points).
« Bien sûr, il y a un effet de contexte, avec un sentiment d’extrême lassitude dans le pays face à cette chronique politique sans fin, où plus personne ne comprend rien », observe auprès de l’AFP le politologue Bruno Cautrès. « Et le sentiment aussi qu’Emmanuel Macron est responsable, puisqu’il a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale », poursuit-il, pointant la crise provoquée par l’absence de majorité à l’issue du scrutin législatif de juin 2024.
Instabilité politique et bras de fer budgétaire
Depuis cette séquence inédite, trois Premiers ministres se sont succédé à Matignon — Michel Barnier, François Bayrou, puis Sébastien Lecornu —, chacun confronté au même défi : faire adopter un budget sans subir de motion de censure. À l’Assemblée nationale, les débats s’enlisent, au rythme d’alliances changeantes, autour de la fiscalité et des compromis laborieux sur le budget 2026.
Au cœur de la tempête, l’« hyper-président » d’hier affirme avoir donné « carte blanche » à son chef du gouvernement pour restaurer l’ordre politique, préférant s’en remettre aux affaires internationales. Pourtant, le naturel revient vite : le 21 octobre, en Slovénie, Emmanuel Macron affirmait que la réforme des retraites n’était pas « suspendue », mais seulement « reportée », prenant ainsi le risque de contredire et d’affaiblir Sébastien Lecornu.
Une omniprésence internationale, une opinion détachée
Dans cette période troublée, Emmanuel Macron s’engage dans de nouveaux combats, notamment contre les effets délétères des réseaux sociaux sur la démocratie, défendant ainsi son rôle de garant des institutions et de la souveraineté nationale. Certains de ses proches constatent pourtant : « Il faudrait qu’il intègre que moins il s’occupe de politique intérieure, mieux il se porte. » Et d’ajouter, non sans ironie : « À l’international, quand on arrive précédé d’un sondage à 11 %, vos interlocuteurs, comme Trump, sourient », tout en évoquant « l’image dégradée du pays » marquée par des déficits publics structurels.
De l’Ukraine à la reconnaissance de la Palestine à l’ONU, Emmanuel Macron entend s’imposer sur la scène mondiale. Mais l’opinion publique française, pour sa part, reste focalisée sur la crise intérieure et la situation budgétaire. « La dimension internationale est totalement dominée par Trump. Emmanuel Macron n’incarne plus un leadership incontesté », estime Bruno Cautrès. Le risque, désormais, serait de voir sa popularité descendre sous la barre des 10 % — un seuil inégalé. Le divorce « profond et structurel » avec la société deviendrait alors « total », conclut le politologue.