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Un navire de guerre américain arrive à Trinité-et-Tobago sur fond de tensions accrues avec le Venezuela
Ceci intervient au lendemain de l’annonce par le Pentagone d’un autre déploiement : le porte-avions USS Gerald R. Ford en Amérique centrale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.

Des remorqueurs assistent l’accostage du destroyer USS Gravely au port de Port of Spain, le 26 octobre 2025.
Photo: MARTIN BERNETTI/AFP via Getty Images
Un destroyer lance-missiles de l’US Navy est arrivé le 26 octobre dans la capitale de Trinité-et-Tobago pour participer à un exercice militaire conjoint, dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et le Venezuela.
Le destroyer USS Gravely, de la classe Arleigh Burke, restera dans l’État insulaire jusqu’au 30 octobre, tandis que l’US Marine Expeditionary Unit mènera un exercice conjoint avec la Trinidad and Tobago Defense Force, selon un communiqué de l’ambassade des États-Unis.
La chargée d’affaires de l’ambassade américaine, Jenifer Neidhart de Ortiz, a déclaré le 24 octobre que les deux nations travaillent de concert pour faire face à « des menaces communes comme la criminalité transnationale » et renforcer leur résilience.
« Le partenariat entre les États-Unis et Trinité-et-Tobago illustre la force régionale par la collaboration », a-t-elle affirmé. « Notre coopération garantit davantage de sécurité et de stabilité dans l’ensemble de la région caraïbe. »
Opérations antidrogue
Ce déploiement intervient au lendemain de l’annonce par le Pentagone de l’envoi du porte-avions USS Gerald R. Ford dans la zone de responsabilité du Southern Command — qui couvre l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et les Caraïbes — en appui aux opérations antidrogue menées dans la région.
Le gouvernement socialiste contesté du Venezuela a averti que les exercices conjoints entre Trinité et les États-Unis constituent une « grave menace » pour la stabilité dans les Caraïbes, selon une déclaration publiée le 26 octobre par la vice‑présidente Delcy Rodríguez.
Caracas a accusé Trinité de se livrer à une « provocation militaire » en coordination avec la CIA et allégué qu’une opération sous faux drapeau était en cours dans les eaux séparant Trinité du Venezuela.
Le gouvernement vénézuélien a également affirmé avoir capturé « un groupe de mercenaires disposant d’informations directes de l’agence de renseignement américaine ».
Une opération sous faux drapeau est une action menée de manière à faire croire qu’elle a été commise par l’adversaire.
Le Venezuela a soutenu que l’attaque présumée sous faux drapeau visait à « générer une confrontation militaire totale » contre lui, sans toutefois fournir d’éléments à l’appui.
Epoch Times a sollicité la CIA pour commentaire, sans réponse à l’heure de publication.
Le président Donald Trump avait auparavant déclaré avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA au Venezuela, invoquant deux raisons principales : l’envoi de prisonniers vers les États-Unis par le Venezuela et l’implication du régime dans le trafic de drogue.
« Ils ont vidé leurs prisons vers les États-Unis d’Amérique. … Ils sont entrés par la frontière. Ils sont entrés parce que nous avions une frontière ouverte », a-t-il dit à des journalistes dans le Bureau ovale le 15 octobre.
Le Venezuela a ensuite réagi aux propos de Trump, estimant qu’ils violaient le droit international et visaient un « changement de régime » au service d’intérêts pétroliers.
Trump a accusé le dirigeant vénézuélien Nicolás Maduro d’être impliqué dans le trafic de drogue, ce que Maduro et le régime au pouvoir ont rejeté.
Depuis septembre, l’armée américaine a mené des frappes létales contre des embarcations en mer des Caraïbes que des responsables américains disaient transporter des stupéfiants illégaux vers les États-Unis.
Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a indiqué le 24 octobre que l’armée américaine avait effectué sa dixième frappe contre un bateau suspecté de trafic de drogue, précisant que le gang transnational Tren de Aragua opérait le navire en mer des Caraïbes. La frappe a fait six morts, a-t-il ajouté.
Jack Phillips a contribué à cet article.

Aldgra Fredly est une rédactrice indépendante qui couvre l'actualité des États-Unis et de la région Asie-Pacifique pour le journal Epoch Times.
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