Un bracelet contre la drogue du violeur : déjà vendu à 150.000 exemplaires en France

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Photo: Crédit photo LINDSEY PARNABY/AFP via Getty Images
En raison de l’augmentation des cas de soumission chimique, un bracelet capable de détecter la présence de GHB, la drogue dite « du violeur », a été lancé. Son succès auprès des femmes est évident, mais certains hommes, minoritaires, l’utilisent également.
De nombreuses Françaises ont déjà manifesté leur engouement pour le bracelet conçu au cap Ferret par la société Docteur B. Disponible dans près de 4000 pharmacies et parapharmacies en France, il permet de savoir en quelques secondes si une boisson contient du GHB, comme le relate Le Figaro.
Une fiabilité d’environ 96 %
Lancé début juillet sous le nom « I drink safe » (« Je bois en toute sécurité »), le bracelet comporte quatre pastilles servant de zones de test. Une seule goutte suffit : si elle vire au bleu en dix secondes, cela signifie que la boisson contient le redouté psychotrope. Selon nos confrères, sa fiabilité avoisine 96 %.
De nombreux témoignages, parfois « très émouvants », montrent déjà l’utilité de cet outil. Maria Hyra, cofondatrice de Docteur B, rapporte le cas d’une femme ayant envoyé la photo de son bracelet « avec une pastille bleue ». « Elle avait été droguée à son insu et le bracelet a réussi à éviter qu’elle ne boive le verre. Elle nous a remerciés infiniment », souligne-t-elle.
« Un outil de prévention mais aussi un outil de dissuasion »
« Le GHB est aujourd’hui une des substances les plus utilisées dans les cas de soumission chimique », explique encore la responsable. Après ingestion, « il disparaît du sang en six à huit heures et des urines en moins de dix heures ». Lorsque les victimes se présentent tardivement à l’hôpital, il devient difficile de confirmer l’ingestion par des tests biologiques.
« Notre bracelet a été conçu pour contourner cette difficulté et contrer la drogue du violeur », poursuit Maria Hyra, rappelant que la recrudescence des cas de soumission chimique touche autant les lieux festifs que les contextes familiaux, professionnels ou institutionnels, comme l’illustrent les affaires médiatisées de la députée Sandrine Josso et de Gisèle Pelicot.
« C’est à la fois un outil de prévention mais aussi un outil de dissuasion », ajoute la cofondatrice de Docteur B. Selon elle, « si on réussit à démocratiser ce type de produit, ça découragera forcément les agresseurs ».
Le bracelet « s’adresse évidemment majoritairement aux femmes »
En 2022, 82,5 % des victimes étaient des femmes, âgées de 9 mois à 90 ans, d’après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Maria Hyra reconnaît que le bracelet « s’adresse évidemment majoritairement aux femmes », mais souligne que « des hommes sont aussi victimes de soumission chimique ». Dans leur cas, les agresseurs s’en servent pour leur dérober des objets de valeur sans qu’ils s’en aperçoivent.
Dans les pharmacies et parapharmacies de l’Hexagone, le pack de deux bracelets coûte environ six euros et permet de tester jusqu’à huit boissons. Le quotidien rapporte qu’environ 50.000 unités ont été vendues en un mois, portant le total à 150.000 ventes en comptant les précommandes.
Souhaitant aller plus loin, les équipes de Docteur B planchent déjà sur un nouveau bracelet capable de détecter d’autres substances comme la cocaïne, la kétamine, la scopolamine, ou encore le flunitrazépam, un puissant hypnotique sédatif.

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