Titres-restaurant : leur usage en supermarché maintenu au-delà de 2027, malgré l’opposition des restaurateurs

Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images
La ministre du Commerce et des PME, Véronique Louwagie, a annoncé mardi à Ouest-France la pérennisation au 1er janvier 2027 de l’utilisation des titres-restaurants en supermarché pour les produits non directement consommables, alors que l’exécutif continue de plancher sur une réforme du dispositif.
« Deux points sont décidés : la pérennisation du dispositif pour les produits non directement consommables et la dématérialisation », des titres-restaurant a déclaré la ministre au quotidien régional, précisant qu’elle souhaitait « aboutir au plus vite » à un texte sur ce système de paiement.
« Ne plus avoir de stocks de papier au 1er janvier 2027 »
En janvier dernier, le dispositif visant à permettre l’utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires au supermarché avait été prolongé pour deux ans, en attendant une réforme.
L’autre décision actée auprès de Ouest-France par Mme Louwagie, la dématérialisation des titres-restaurant, est justifiée par la ministre par « la gestion très lourde » imposée par le format papier aux « restaurateurs ».

La ministre déléguée au Commerce, à l’Artisanat, aux Petites et Moyennes Entreprises et à l’Économie sociale et solidaire, Véronique Louwagie, prononce un discours lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 11 février 2025. (THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images)
En conséquence, les émetteurs de titres-restaurant « doivent anticiper pour ne plus avoir de stocks de papier au 1er janvier 2027 », a prévenu la ministre dans les colonnes du même journal.
Un « scandale »
Le périmètre du dispositif de titres-restaurant suscite depuis plusieurs mois les critiques de nombreux professionnels de la restauration, qui considèrent que l’utilisation des titres-restaurant en grande surface est un « détournement » du principe des titres-restaurant.
Lors de la dernière prolongation du dispositif, en janvier, l’Umih, principale organisation professionnelle dans l’hôtellerie et la restauration avait dénoncé un « mauvais coup porté aux restaurateurs ».
Les titres-restaurant « ont été créés pour les restaurants », leur extension à la grande distribution relève du « scandale » et prive les restaurateurs d’une manne estimée à « 576 millions d’euros », avait assuré le restaurateur Thierry Marx en octobre dernier.

Thierry Marx, président de l’Umih, à Paris le 15 juin 2022. (EMMANUEL DUNAND/AFP via Getty Images)
Parmi les pistes suggérées par les professionnels de la restauration : l’instauration d’un double plafond, plus élevé pour la restauration que dans la grande distribution.
Une piste prise « très au sérieux », indique la Ministre à Ouest-France, tout en mettant en avant la nécessité de « vérifier sa faisabilité juridique ».
Fin 2023, l’Autorité de la concurrence avait rendu à la demande du gouvernement ses recommandations sur le secteur, préconisant notamment une dématérialisation obligatoire.

Articles actuels de l’auteur
05 décembre 2025
Shein sera-t-il suspendu en France ?









