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Polémique à l’Assemblée : une visite d’écolières voilées fait débat

Le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Marc Fesneau, a dénoncé jeudi des polémiques « inutiles » après la réaction suscitée par la venue au Palais‑Bourbon d’écolières portant le voile, une visite organisée par son équipe parlementaire.

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Photo: BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Interpellée par le député RN Julien Odoul, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun‑Pivet, avait jugé mercredi sur X « inacceptable que de jeunes enfants puissent porter des signes religieux ostensibles dans les tribunes », invoquant une « cohérence républicaine » dans le lieu même où fut votée la loi de 2004 sur la laïcité à l’école.

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Un cadre légal circonscrit à l’école publique

La loi de 2004 interdit le port de signes religieux ostensibles dans les établissements scolaires publics et lors des sorties encadrées par ceux‑ci. Or, selon le groupe MoDem, les élèves en visite mercredi provenaient d’une classe de CM2 et d’une classe de bac professionnel de deux établissements privés.

Interrogé par la presse, le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a rappelé que la question relevait avant tout des « règles applicables de l’Assemblée nationale », l’école publique n’étant pas concernée.

Des règles floues à l’Assemblée nationale

Le règlement intérieur du Palais‑Bourbon ne mentionne pas les signes religieux pour les visiteurs. En revanche, l’instruction générale du Bureau — texte interne précisant les modalités d’accès et de comportement dans l’hémicycle — stipule que « le public doit porter une tenue correcte », se tenir « assis, découvert et en silence ».

Lors d’une polémique similaire, en novembre 2009, le président de l’époque, Bernard Accoyer, avait estimé que « cette prescription, vieille de plus d’un siècle, ne saurait être opposée au port du foulard » et qu’elle visait uniquement le « couvre‑chef » des hommes.

Entre appel à l’apaisement et divisions politiques

Reconnaissant que « la présence en tribune d’élèves portant un voile puisse choquer », Marc Fesneau a dénoncé des « polémiques inutiles » qui, selon lui, « viennent surtout jeter des enfants à la vindicte populaire ». Le député centriste appelle désormais à ce que l’article du règlement de l’Assemblée soit « mieux explicité et réellement appliqué ».

Julien Odoul, lui, n’en est pas à sa première controverse : il s’était déjà fait connaître en 2019 pour s’en être pris publiquement à une accompagnatrice portant un voile lors d’une visite scolaire du conseil régional de Bourgogne‑Franche‑Comté.