Exclusif
Points clés à retenir de la rencontre entre Donald Trump et le prince héritier saoudien
Les deux dirigeants ont abordé les accords d'investissement, la normalisation des relations avec Israël, la vente de F-35 et les questions relatives aux droits de l'homme.

Le président Donald Trump salue le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, le 18 novembre 2025.
Photo: Saul Loeb/AFP via Getty Images
Le président américain Donald Trump a reçu le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, à la Maison‑Blanche, le 18 novembre, pour des discussions bilatérales. Il s’agit de la première visite du dirigeant saoudien aux États‑Unis depuis 2018.
Les deux responsables ont abordé une large palette de sujets, dont les accords d’investissement, la vente d’équipements militaires et les partenariats de sécurité.
Voici les quatre points majeurs à retenir de cette rencontre.
Accords d’Abraham
Le prince héritier a exprimé son intérêt pour une adhésion aux accords d’Abraham — ces textes signés en 2020 pour normaliser les relations entre Israël et plusieurs États arabes.
« Nous voulons la paix pour les Israéliens. Nous voulons la paix pour les Palestiniens », a déclaré Mohammed ben Salmane. « Nous souhaitons qu’ils coexistent pacifiquement dans la région, et nous ferons tout pour parvenir à ce but. »
Le prince a souligné qu’il privilégiait une solution conduisant à l’établissement de deux États distincts, Israël et Palestine.
« Nous voulons faire partie de l’accord, mais nous tenons également à ce qu’un chemin clair vers la solution à deux États soit garanti », a‑t‑il déclaré.
Bahreïn, le Maroc et les Émirats arabes unis ont déjà signé l’accord. Le Soudan a paraphé la déclaration générale, et le Kazakhstan a récemment annoncé son intention de rejoindre ces accords.
Le gouvernement israélien s’oppose actuellement à la création d’un État palestinien.
Donald Trump a indiqué que plusieurs options restaient sur la table pour les négociations de paix :
« Notre discussion sur les Accords d’Abraham a été très constructive », a‑t‑il assuré. « Nous avons parlé de la solution à un État, de la solution à deux États, de multiples possibilités… »
Un investissement à mille milliards de dollars
Au cours de l’entretien, Mohammed ben Salmane a repris à son compte l’éloge faite par Donald Trump selon laquelle les États‑Unis seraient « le pays le plus dynamique de la planète ».
Il a annoncé un relèvement de l’engagement d’investissement en sol américain de 600 milliards à 1000 milliards de dollars, dans le cadre de la stratégie du royaume visant à diversifier son économie au‑delà du pétrole.
S’adressant à la presse dans le Bureau ovale, le prince a précisé que ces nouveaux investissements cibleraient des « opportunités réelles » dans la technologie émergente, l’intelligence artificielle, les data centers et les matériaux magnétiques.
Trump a affiché sa surprise devant cette annonce.
« Donc, 1000 milliards ? Parfait ! Je suis content que ce soit vous qui l’ayez dit, je n’aurais pas voulu l’annoncer moi‑même. C’est une excellente nouvelle », a‑t‑il commenté.
Il a également précisé que son administration envisageait d’approuver la vente de certaines technologies de semi‑conducteurs avancées à l’Arabie saoudite.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a indiqué que le gouvernement américain travaillait sur la mécanique des licences d’exportation, qui seraient intégrées à l’accord global entre les deux pays.
Dès son entrée en fonction en janvier, Donald Trump avait choisi l’Arabie saoudite pour son premier déplacement d’État, en signe d’attachement stratégique à ce partenaire riche en hydrocarbures.
Lors de cette mission en mai, le président américain avait annoncé un partenariat économique de 600 milliards de dollars, visant des investissements croisés dans l’IA, la défense, l’énergie ou la santé.
Dans le Bureau ovale, Donald Trump a renouvelé son projet de vendre des avions de chasse F‑35 à Riyad, précisant que les deux parties étaient « pratiquement tombées d’accord » sur un pacte de défense.
Cérémonie de bienvenue
Le président américain a accueilli le prince héritier avec une cérémonie officielle sur la pelouse sud, marquée par un survol de six avions de chasse américains.
Après la cérémonie, les deux hommes ont déambulé sur la nouvelle « Promenade présidentielle » inaugurée récemment au pied de l’aile ouest.
« C’est un homme extrêmement respecté qui se trouve aujourd’hui dans le Bureau ovale, un ami de longue date et un très bon ami », a salué Trump en réceptionnant Mohammed ben Salmane.
« Ce qu’il a réalisé en matière de droits de l’homme et dans bien d’autres domaines est exceptionnel. C’est le prince héritier, le futur roi. »

Le président Donald Trump et le prince héritier Mohammed ben Salmane assistent au passage de F‑35 et F‑15 de l’US Air Force lors de leur accueil à la Maison‑Blanche, le 18 novembre 2025. (Andrew Harnik/Getty Images)
La journée s’est articulée autour de cette cérémonie solennelle, avant de se poursuivre par des discussions bilatérales, un déjeuner puis un dîner de gala organisé dans la salle Est, sous l’égide de Donald et Melania Trump.
Au Bureau ovale, le président américain a évoqué la construction d’une nouvelle salle de bal à la Maison‑Blanche, promettant d’y inviter à nouveau le prince héritier aussitôt les travaux achevés.
« Avant que je ne quitte la présidence, nous aurons l’occasion d’organiser un autre dîner, car la salle sera prête bien avant mon départ », a‑t‑il promis.
L’affaire Khashoggi
Interrogé par un journaliste de télévision sur le meurtre du chroniqueur du Washington Post, Jamal Khashoggi, au consulat saoudien d’Istanbul, en 2018, le prince héritier a déclaré que son gouvernement avait mené « toutes les investigations nécessaires ».
« Nous avons suivi toutes les étapes requises de l’enquête », a‑t‑il répondu. « Notre système a été renforcé afin que rien de tel ne puisse se reproduire. C’est douloureux, c’est une erreur très grave, et nous faisons tout pour qu’elle ne se renouvelle pas. »
Donald Trump a jugé cette question irrespectueuse envers la délégation saoudienne.
« Vous évoquez quelqu’un de très controversé », a‑t‑il rétorqué à la journaliste d’ABC News qui l’interrogeait.
« Beaucoup de gens n’appréciaient pas la personne dont vous parlez. Qu’on l’apprécie ou non, des événements surviennent. Mais [le prince] n’avait aucune connaissance de l’affaire. Laissons les choses ainsi, nul besoin de mettre notre invité dans l’embarras. »
Les relations entre les deux pays avaient auparavant été tendues par les révélations des agences américaines, selon lesquelles certains financements et activités préparatoires du 11 septembre avaient eu lieu en Arabie saoudite.
Le prince héritier a estimé que ces agissements et informations visaient à « détruire la relation américano‑saoudienne », tout en réaffirmant sa volonté de resserrer les liens entre les deux nations.
« Construire, maintenir l’ouverture de notre relation est crucial pour la sécurité mondiale », a souligné Mohammed ben Salmane. « C’est vital dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. »


Travis Gillmore est un lecteur passionné et un connaisseur du journalisme basé en Californie qui couvre la finance, la politique, le Capitole de l'État et les dernières nouvelles pour Epoch Times
Articles actuels de l’auteur









