Opinion
Oui, Marx prônait la violence et la répression politique - nous en avons les preuves

Une statue de Karl Marx dans le bâtiment de l'université de Corvinus à Budapest, le 4 septembre, 2014.
Photo: Attila Kisbenedek/AFP/Getty Images
J’ai récemment été frappé par un long article que j’ai lu (de façon assez surprenante) dans le Wall Street Journal. Jacob Berger, professeur de philosophie au Lycoming College, en Pennsylvanie, y a publié le 23 janvier un texte intitulé « Pourquoi les partisans de MAGA [Make America Great Again; ndlr] devraient lire Marx », dans lequel il écrit :
« [É]tant donné l’histoire des régimes communistes meurtriers comme la Russie de Staline, la Chine de Mao et le Cambodge de Pol Pot, il est tentant d’en déduire que Marx a encouragé la tyrannie. Mais Marx n’a jamais prôné la violence ou la répression politique, et il serait horrifié par les atrocités commises en son nom. Il appelait à la révolution, certes, mais il imaginait une transition idéale du capitalisme au communisme pacifique et démocratique, à l’image de la Révolution de Velours qui a libéré la Tchécoslovaquie du joug soviétique en 1989. »
Le Marx auquel le professeur Berger fait référence est bien Karl Marx, et non Groucho Marx, le comique. J’ai donc relu ce passage, pensant avoir mal compris. Karl Marx « n’a jamais prôné la violence ou la répression politique » ? Cela ne correspond pas à mes souvenirs, et pourtant, il me semble avoir lu tout ce que ce bohème scribouillard a jamais écrit, que ce soit à la plume ou au crayon de couleur. Il « imaginait une transition idéale du capitalisme au communisme pacifique et démocratique » ? Aurais-je manqué un chapitre dans tout ce fatras marxiste que j’ai ingurgité ? Marx prônait la « dictature du prolétariat ». Une dictature peut-elle jamais être consensuelle et paisible ?
Mon ami Paul Kengor, rédacteur au Spectator, nous encourage à lire Le Manifeste du Parti Communiste. C’est là que Marx et son mécène Friedrich Engels attaquent le capitalisme et esquissent leur vision d’un avenir socialiste et communiste.
Face à ce qui me semblait être une réécriture pure et simple de l’histoire dans l’article de Jacob Berger, j’ai décidé de relire Le Manifeste du Parti Communiste, pour la troisième ou quatrième fois – toujours avec la même pénibilité. Et j’en suis arrivé à une conclusion inévitable : Jacob Berger ne l’a pas compris.
Malgré l’enthousiasme fréquent du monde académique de gauche pour Marx, Le Manifeste apparaît, aux yeux d’un esprit raisonnable et réfléchi, comme un fatras insensé. Un charabia grandiose, concocté comme si des esprits farfelus s’étaient concertés. On croirait lire le diagnostic d’un sorcier qui, après s’être trompé sur la maladie, prescrit les mauvais remèdes – comme si un patient souffrant d’un mal de dents devait se voir amputer des pieds.
Le Manifeste enchaîne les simplifications outrancières : tout, y compris la pensée et la perception d’un individu, serait conditionné par la classe économique dans laquelle il est né. L’humanité se diviserait ainsi en deux camps irréconciliables : les oppresseurs et les masses écrasées sous leur joug. Et l’histoire ne serait qu’un conflit perpétuel.
Ses généralités sont si vastes et infondées qu’elles en deviennent risibles, voire absurdes. Selon Marx et Engels, si vous êtes un employeur capitaliste (ou un bourgeois, pour reprendre leur terme péjoratif), vous ne voyez en votre épouse rien d’autre qu’un simple « instrument de production ». Et pourtant, dans le même temps, vous prendriez un malin plaisir à séduire celles de vos semblables capitalistes. À ce jeu de caricature, l’homme devient une abstraction et l’individu disparaît, broyé dans le moulin marxiste afin que rien ne vienne contredire les stéréotypes préétablis servant leur idéologie.
À un moment, Marx et Engels osent une affirmation péremptoire : « Mais le travail salarié crée-t-il une quelconque propriété pour l’ouvrier ? Pas le moindre. » Voilà. Pas le moindre, proclament nos deux pseudo-intellectuels. Personne, nulle part, n’aurait jamais entendu parler d’un travailleur qui, grâce à son salaire, aurait acquis le moindre bien. Jamais on n’aurait vu quelqu’un épargner, investir, monter une entreprise ou améliorer sa situation économique en accumulant du capital.
Ah, me suis-je dit, Marx et Engels doivent bien avoir une source pour étayer une telle absurdité. Jetons un œil en bas de page pour voir les références… Ah, mais non. Aucune note, pas la moindre. Les auteurs de ce pamphlet rageur, baptisé manifeste, exigent que l’on les croie sur parole. Et gare à celui qui oserait émettre un doute, car ils assènent, avec une arrogance inouïe : « Les accusations portées contre le communisme, qu’elles soient d’ordre religieux, philosophique ou idéologique en général, ne méritent pas d’être sérieusement examinées. »
Revenons à l’article du professeur Berger. Il voudrait nous faire croire que Marx était un homme pacifique. En relisant Le Manifeste communiste, j’ai cherché la moindre trace d’un rejet explicite de la violence par Marx. J’y ai trouvé tout le contraire – page après page.
Marx méprisait la religion mais se drapait dans les habits du prophète. Selon lui, l’Histoire avancerait inexorablement vers un avenir communiste où, après une phase transitoire de « dictature du prolétariat », l’État finirait par « dépérir » de lui-même. Jamais il n’a expliqué pourquoi ceux qui détiennent le pouvoir absolu décideraient, de leur propre chef, de s’en délester en proclamant : « C’est bon, je m’en vais. » Avait-il eu cette révélation en lisant les lignes de la main ? Grâce à des cartes de tarot ? En scrutant les entrailles d’un animal ? D’où tirait-il cette certitude implacable sur l’avenir ?
Ne me le demandez pas. Je ne crois ni à la sorcellerie ni aux balivernes divinatoires. Mais ce qui est limpide dans Le Manifeste, c’est que Marx (et son acolyte Engels) considéraient la violence comme un passage obligé pour atteindre leur idéal communiste. En témoigne cet extrait :
« Le prolétariat usera de sa suprématie politique pour arracher, progressivement, tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’État, c’est-à-dire du prolétariat organisé en classe dominante, et pour accroître aussi vite que possible le total des forces productives. »
La centralisation de tous les moyens de production entre les mains de l’État peut-elle être réalisée pacifiquement ? Le professeur Berger le pense peut-être, mais Marx, lui, ne nourrissait aucune illusion à ce sujet. Il suffit de lire ce passage :
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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