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Mécontentement public en Chine à mesure que le PCC clôt son Quatrième plénum

Les médias d’État ont vanté des progrès économiques tandis que des Chinois décrivent des épreuves aggravées, des contradictions politiques et l’érosion de la confiance du public dans l’autorité de Xi.

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Des policiers paramilitaires chinois patrouillent sur la place Tiananmen avant la séance d’ouverture de l’Assemblée nationale populaire au Grand Palais du Peuple, à Pékin, le 5 mars 2025.

Photo: Pedro Pardo/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Alors que le Parti communiste chinois (PCC) a conclu son Quatrième plénum le 23 octobre, les médias d’État ont lancé une campagne de propagande à grande échelle saluant le communiqué officiel de la réunion.
Tandis que les médias d’État exaltaient des avancées économiques, des citoyens et observateurs ont décrit des difficultés croissantes, des contradictions politiques et l’affaiblissement de la confiance du public dans l’autorité de Xi Jinping.
Dans les rues de Chine, l’ambiance était bien moins triomphale.
Des spécialistes de la Chine ont qualifié le communiqué de contradictoire, truffé de slogans creux et d’affirmations trompeuses.

Rhétorique et réalité

Le communiqué expose de vastes objectifs économiques et sociaux pour le prochain 15e Plan quinquennal, promettant de renforcer les fondations de l’économie réelle, de bâtir un marché intérieur robuste et d’élargir la demande intérieure au cours des cinq prochaines années.
Sur le terrain, la précarité économique est généralisée.
« Le chômage est partout et des entreprises s’effondrent en masse », confie à Epoch Times un universitaire du continent, qui utilise le pseudonyme Jin Yan pour des raisons de sécurité.
« Marchez dans la rue et vous verrez des rideaux baissés des deux côtés. Globalement, le niveau de vie recule. »
Il affirme que la réalité dément l’optimisme officiel, avec un chômage élevé et des salaires versés en retard, y compris chez les employés de l’État du PCC. Il dit que le communiqué du PCC est un mensonge manifeste.
Selon M. Jin, les critiques ouvertes du PCC et de Xi deviennent plus courantes, même dans des lieux autrefois fortement surveillés.
« Lorsque j’ai pris des taxis récemment, les chauffeurs se mettaient à maudire le Parti ou Xi, spontanément. Avant, ils n’auraient jamais osé dire un mot à cause des caméras dans l’habitacle », explique M. Jin. « Désormais, ils ne peuvent plus contenir leur frustration. »

La façade du Parti

Un militant social, qui s’est exprimé auprès d’Epoch Times sous le pseudonyme Wang Hua, estime que les problèmes de la société chinoise dépassent le seul cadre de l’économie réelle.
« Plus rien ne fonctionne, ni l’économie virtuelle, ni le secteur privé, rien », dit-il. « L’auto‑circulation [économique] chinoise ne peut plus opérer, le pays survit grâce aux exportations. Si les échanges sont coupés par des guerres commerciales, le système s’effondre. »
M. Wang décrit l’image d’unité affichée par le PCC comme une façade dissimulant des luttes internes féroces. Il ajoute que les récents remous au sein de la Commission militaire centrale (CMC) ne font que souligner l’instabilité au sommet.
« Ils sont tous dans le même bateau », poursuit M. Wang. « Aucun d’entre eux ne fera quoi que ce soit de bon pour le peuple. »

Les contradictions du plan du PCC

Ancien avocat pénaliste chinois, Zuo Zhihai, qui a fui la Chine plus tôt cette année, explique à Epoch Times que le plénum a mis à nu de profondes contradictions dans le modèle de gouvernance du Parti.
« Le Quatrième plénum visait essentiellement à consolider le contrôle et à se partager les ressources de la Chine entre élites », affirme M. Zuo. « Xi Jinping domine toujours, mais comme Staline ou Lénine, les dictateurs finissent par payer le prix. »
Il souligne que le thème du plénum — la modernisation à la chinoise et le renouveau national — est contradictoire. Selon lui, une véritable modernisation suppose des réformes politiques et une reddition de comptes, conditions dont le PCC est dépourvu. Sous le joug du parti unique, ajoute‑t‑il, personne n’est véritablement libre.
« Soit vous servez le Parti, soit vous êtes traités en citoyens de seconde zone », dit‑il.
M. Zuo pointe aussi les incohérences du discours du Parti, telles que « la direction globale du Parti » opposée au « peuple d’abord ».
« Si le Parti contrôle tout — la loi, les nominations, l’impôt —, alors le peuple n’a pas voix au chapitre », dit‑il. « Le PCC gouverne au nom du peuple, mais pas pour lui. ‘Le peuple d’abord’ n’est qu’un prétexte. »

Promesses creuses, colère montante

Partout en Chine, le désenchantement vis‑à‑vis des slogans politiques du PCC semble se propager.
« À chaque fois que la haute direction se réunit ainsi, c’est un désastre pour les citoyens ordinaires », estime M. Jin. « Pékin se verrouille, les mesures de stabilité se durcissent et la vie quotidienne est perturbée. Je pense que la colère publique est généralisée. Je sais que le communiqué est rempli de paroles creuses et de mensonges qui ne correspondent pas à la réalité. »
M. Jin ajoute que le déclin du régime paraît inévitable, même si le processus pourrait être long et douloureux.
« Le despotisme rend la vie plus dure pour tous », dit‑il. « La détérioration économique ne fera que s’approfondir. La vraie question est de savoir à quelle vitesse les gens s’éveilleront et s’ils prendront des mesures pour provoquer le changement. »
M. Wang partage ce constat.
« Quand la moitié des gens s’éveilleront, [le régime] n’existera plus », affirme‑t‑il. « Il n’est pas nécessaire de le combattre. Il s’effondrera sous son propre poids. Peu importe l’ampleur de sa fanfaronnade aujourd’hui, l’heure des comptes viendra. »
Li Yuanming et Luo Ya ont contribué à la rédaction de cet article.