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Madère, jardin vertical pour marcheurs insatiables

La réputation de Madère pour ses températures clémentes tout au long de l’année lui vaut un surnom évocateur : l’île de l’éternel printemps.

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Des canaux d'eau appelés levadas guident les randonneurs à travers la forêt de lauriers de Madère.

Photo: Lori Rackl/TNS

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Durée de lecture: 8 Min.

À ma droite, des frondes de fougères d’allure jurassique et des liserons violets dévalent une falaise abrupte. On entend l’eau cristalline se fracasser contre le rivage déchiqueté, des centaines de mètres plus bas. À ma gauche, des succulentes vert anis s’agrippent à un mur de roche volcanique.
« Vous voyez pourquoi les Portugais l’appellent le jardin de l’océan », observe Sílvia Mota, guide de Backroads pour le nouveau voyage de marche et de randonnée de l’opérateur à Madère.

La majeure partie de Madère est constituée de parcs naturels protégés, ce qui en fait un terrain de jeu idéal pour les amoureux de la nature. (Lori Rackl/TNS)

Cette île luxuriante de 740 km² inspire depuis longtemps des sobriquets. L’île portugaise porte bien le nom de perle de l’Atlantique, un hommage à l’océan qui entoure l’archipel. Sa douceur climatique constante lui a valu un autre surnom rêveur : l’île de l’éternel printemps.
Le mot « madeira » signifie « bois » en portugais. C’est ce que les explorateurs ont trouvé lorsqu’ils ont découvert cette île densément boisée et inhabitée au XVe siècle. Six cents ans plus tard, ce sont les touristes qui découvrent ce que beaucoup surnomment aujourd’hui le Hawaii européen. L’île, qui compte environ 260.000 habitants, a accueilli un nombre record de 2,2 millions de visiteurs en nuitées en 2024.

Des sentiers entre ciel et mer

Plus tôt cette année, United Airlines devient la première compagnie américaine à assurer un vol direct entre Newark et l’aéroport international Cristiano-Ronaldo de Funchal. La compagnie annonce récemment la reprise anticipée de ces vols saisonniers dès la mi-mai.
Backroads ajoute Madère à son catalogue de voyages actifs. De mars à décembre, l’agence propose des séjours guidés de six jours, menant les participants jusqu’au-dessus des nuages. Une randonnée sur une portion du célèbre Stairway to Heaven nous conduit vers 1800 mètres d’altitude, face à ce qui ressemble à une couette blanche coincée entre des crêtes abruptes.
(La majeure partie du sentier reste fermée après un incendie survenu en 2024, mais la section ouverte offre des panoramas spectaculaires.)

Le sentier « Escalier du Paradis » à Madère offre des panoramas époustouflants au-dessus des nuages. (Lori Rackl/TNS)

Au coeur de la forêt laurifère

La randonnée constitue l’un des attraits majeurs de Madère, qui abrite la plus vaste surface intacte de forêt laurifère au monde. Cet écosystème préhistorique, autrefois répandu en Europe du Sud et en Afrique du Nord, couvre encore 20% de l’île et figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le parc naturel de Madère couvre environ les deux tiers de l’île. (Lori Rackl/TNS)

Notre groupe se rend à São Vicente, sur la côte nord, où la forêt est la plus dense. Nous parcourons près de huit kilomètres au milieu de cascades moussues, de lauriers anciens et de plantes en fleurs. Sílvia distribue des lampes frontales pour traverser les tunnels obscurs qui perforent les montagnes.

Une randonnée dans la fertile vallée de São Vicente offre des vues imprenables sur les toits de tuiles, les collines en terrasses et l’océan Atlantique. (Lori Rackl/TNS)

Le long des levadas, entre traditions et apaisement

Nombre de sentiers suivent les levadas, ces canaux d’irrigation étroits creusés dès le XVe siècle pour acheminer l’eau du nord vers les zones plus sèches du sud. Marcher à leurs côtés instaure un rythme calme, presque méditatif. Nos journées commencent par une randonnée matinale, suivie d’une autre l’après-midi.

Des sentiers de randonnée serpentent le long de la côte est balayée par les vents de Madère, au Portugal. (Lori Rackl/TNS)

Entre les deux, nous déjeunons de polenta frite, de brochettes de bœuf, de thon fraîchement pêché ou de sabre noir, parfois servis avec des bananes locales. « Elles sont plus petites et plus sucrées », note Sílvia en nous offrant son banana bread maison, que nous accompagnons de tasses de poncha.

On trouve facilement de délicieux fruits de mer dans les restaurants de toute l’île. (Lori Rackl/TNS)

Les levadas, ou canaux d’irrigation, de Madère servent depuis longtemps à distribuer l’eau sur l’île. Les randonneurs les utilisent également comme repères. (Lori Rackl/TNS)

La mer comme seconde scène

Nous longeons ensuite les grappes pendantes de ces bananas de Madeira cultivées à Fajã dos Padres, une ferme biologique en bord de mer. Le lieu n’est accessible qu’en bateau ou par un téléphérique qui descend le long d’une paroi rocheuse vertigineuse. Le téléphérique nous dépose pour une visite de la ferme, un déjeuner et une baignade rafraîchissante dans l’océan.
Même s’il s’agit officiellement d’un voyage de randonnée, notre programme comporte des moments pour être dans l’eau et sur l’eau. Nous montons à deux reprises à bord de Zodiacs, dont un « safari marin » qui nous permet de naviguer aux côtés d’un groupe de dauphins tachetés de l’Atlantique, leurs petits à leurs côtés.
Deux des trois hôtels où nous logeons donnent directement sur l’océan — tous disposent de piscines accueillantes — rendant la baignade particulièrement facile.

Se rafraîchir avec un plongeon dans l’océan lors d’une visite à Fajã dos Padres, une ferme biologique accessible uniquement par bateau ou par téléphérique descendant la paroi rocheuse abrupte d’une montagne. (Lori Rackl/TNS)

Plusieurs dauphins ont participé à un « safari en mer » le long des côtes de l’île. (Lori Rackl/TNS)

Un dernier regard sur le jardin de l’océan

Au moment de rentrer chez moi, j’ai scruté le hublot de l’avion pour admirer Madère vue du ciel. Les toits de tuiles de terre cuite ont peu à peu disparu. Bientôt, je ne voyais plus qu’une étendue de verdure cernée de nuages ​​d’un blanc crayeux et d’une eau d’un bleu cobalt, un jardin au milieu de l’océan.