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L’ONU et l’UE exigent la libération d’une lanceuse d’alerte du Covid en Chine

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Le militant pro-démocratie Lee Cheuk-Yan prend la parole devant le bureau de liaison chinois à Hong Kong le 28 décembre 2020, lors d’une manifestation demandant à la Chine de libérer la journaliste citoyenne Zhang Zhan (en haut à gauche sur l’affiche), emprisonnée quatre ans pour ses reportages en direct depuis Wuhan lors de l’éclatement de la pandémie de Covid-19.

Photo: PETER PARKS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

L’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne ont exigé que le régime chinois libère Zhang Zhan, une journaliste citoyenne récemment condamnée à quatre années supplémentaires de détention.
Âgée de 42 ans, Zhang Zhan a de nouveau été poursuivie pour « provocation de troubles », le même chef d’accusation utilisé lors de sa condamnation fin 2020, après la diffusion de vidéos montrant les débuts de la pandémie de Covid-19 en Chine.
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé ce nouveau verdict, le qualifiant de « profondément inquiétant ».
« C’est la seconde fois que Mme Zhang est condamnée et placée en détention pour les mêmes faits. Nous demandons sa libération immédiate et inconditionnelle », a déclaré Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, dans un communiqué publié le 22 septembre.
La Commission européenne, bras exécutif de l’UE, a déclaré « déplorer » le jugement rendu contre Mme Zhang.
« Nous exigeons sa libération immédiate et inconditionnelle et appelons la Chine à respecter la liberté d’expression et à garantir une procédure équitable », a déclaré Anitta Hipper, porte-parole de la Commission pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un communiqué du 21 septembre publié sur X.
Elle a ajouté que l’UE attendait également de Pékin qu’il fournisse des « informations fiables » sur l’état de santé de Mme Zhang.
La peine, prononcée par un tribunal de Shanghai le 19 septembre, intervient plus d’un an après que Mme Zhang a été officiellement arrêtée.
Reporters sans frontières (RSF), l’ONG internationale basée à Paris, avait exprimé ses inquiétudes au début de l’année concernant l’état de santé de Mme Zhang, évoquant des séances d’alimentation forcée après une longue grève de la faim.

Des membres du personnel médical transportent un patient à l’hôpital Jinyintan, où étaient soignés des malades touchés par un mystérieux virus apparenté au SRAS, à Wuhan, province du Hubei, Chine, le 18 janvier 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Mme Zhang fait partie des premiers citoyens chinois sanctionnés par le régime communiste pour avoir relayé à l’étranger des informations non filtrées sur la crise sanitaire intérieure.
Depuis l’apparition du Covid-19 fin 2019 à Wuhan, la ville du centre de la Chine, le Parti communiste chinois (PCC) contrôle strictement la diffusion de toute information concernant la pandémie — du nombre d’infections au bilan des morts, en passant par la vie sous confinement, ou encore le laboratoire de Wuhan — dans un objectif de contrôle de l’image du régime.
Ancienne avocate de Shanghai, Mme Zhang s’est rendue à Wuhan en février 2020. Elle a documenté ses visites et entretiens dans des hôpitaux, centres de quarantaine et à l’Institut de virologie de Wuhan, publiant des dizaines de vidéos sur WeChat et YouTube.
Ces récits de première main, notamment sur le chaos à l’épicentre de la pandémie lors du premier confinement, contredisaient la version officielle du PCC, qui affirmait que la crise était maîtrisée.
En mai 2020, elle a été arrêtée par la police de Shanghai puis condamnée en décembre à quatre ans de prison pour « provocation de troubles ».
Pendant sa détention, cette femme d’1,82 mètre est tombée à moins de 40 kg en raison d’une grève de la faim pour protester contre les accusations à son encontre, selon sa famille. Elle a indiqué à son avocat que la police l’avait alimentée de force par sonde nasale, une procédure qualifiée de très douloureuse.
En mai 2024, Mme Zhang a été libérée, mais trois mois plus tard, elle était de nouveau arrêtée et placée en garde à vue pour « provocation de troubles », selon des groupes de défense des droits humains.
Le 19 septembre 2025, Mme Zhang a été jugée à huis clos, selon Jane Wang, organisatrice du mouvement « Free Zhang Zhan ». L’acte d’accusation, publié sur le compte X de son soutien, évoquait des commentaires de Mme Zhang sur X et YouTube ayant « gravement nui à l’image du pays ».
Sarah Brooks, directrice Chine à Amnesty International, a estimé que la « détermination de Mme Zhang à défendre les droits humains et son refus constant de se taire » faisait d’elle une cible du PCC.
« Tant que les autorités chinoises ne seront pas contraintes de modifier des lois vagues et trop générales et de répondre de la privation systématique de liberté des défenseurs des droits humains, l’avenir des droits de l’homme reste sombre dans le pays », a-t-elle déclaré dans un communiqué du 22 septembre.
« Et la communauté internationale, y compris les partenaires bilatéraux de la Chine, doit faire de la libération de Mme Zhang et des autres personnes injustement détenues une priorité, et user effectivement de son influence pour obtenir leur libération. »