Le Portugal prévoit des excédents publics, va augmenter les retraites et baisser les impôts

Le ministre portugais des Finances, Joaquim Miranda Sarmento, donne une conférence de presse après la présentation du projet de budget 2026 du gouvernement, au Parlement portugais à Lisbonne, le 9 octobre 2025.
Photo: PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images
Le gouvernement portugais vise des excédents publics de 0,3% du PIB en 2025 et de 0,1% l’année suivante, selon le projet de budget de l’État pour 2026 présenté jeudi par l’exécutif minoritaire de droite.
Après les excédents enregistrés en 2019 (0,1%) et 2024 (0,5%), le pays parvient ainsi à maintenir ses comptes publics dans le vert pour au moins deux années consécutives, une première depuis l’instauration de la démocratie en 1974.
Une trajectoire budgétaire sous surveillance
Cette trajectoire d’assainissement des finances publiques a été amorcée en 2011, lorsque le Portugal, frappé de plein fouet par la crise de la dette de la zone euro, avait dû se soumettre à une rigoureuse cure d’austérité pour bénéficier d’un plan d’aide internationale.
D’après les projections gouvernementales, la dette publique devrait poursuivre sa décrue, passant de 93,6% du PIB l’année dernière à 90,2% en 2025, puis à 87,8% en 2026.
Des prévisions économiques prudentes
Le Portugal anticipe par ailleurs une croissance de 2% en 2025 et de 2,3% en 2026, après une progression du PIB de 2,1% en 2024, a détaillé le ministre des Finances, Joaquim Miranda Sarmento.
L’exécutif s’attend également à une inflation ramenée à 2,4% cette année, puis à 2,1% en 2026, contre 2,7% en 2024. Le taux de chômage, lui, devrait reculer à 6,1% en 2025, puis à 6% l’année suivante, après 6,4% l’an passé.
Des mesures sociales et fiscales ciblées
Le projet de budget introduit plusieurs mesures phares : une revalorisation des pensions les plus modestes, une baisse de l’impôt sur le revenu ainsi qu’une réduction d’un point du taux de l’impôt sur les sociétés, fixé à 20%.
Le gouvernement de droite modérée dirigé par Luis Montenegro, dépourvu de majorité absolue à l’Assemblée issue des élections anticipées de mai dernier, devra toutefois composer avec les oppositions pour faire adopter sa loi de finances. Le vote en première lecture est prévu le 28 octobre.
Pour obtenir ce feu vert, l’exécutif devra convaincre soit la principale formation d’opposition, le parti de Chega (“Assez”), soit le Parti socialiste, qui s’était abstenu lors du budget 2025.
Quelle que soit l’issue du débat parlementaire, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa ne peut plus dissoudre l’Assemblée jusqu’à la fin de son mandat, fixé à mars prochain.

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