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Le nombre 7 : miroir sacré entre ciel et terre

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Une miniature représentant les sept planètes classiques extraite d’un manuscrit ottoman, Les Merveilles de la Création, XIIe siècle, par Zakariya al-Qazwini.

Photo: Domaine public

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Durée de lecture: 14 Min.

Les nombres sont fascinants : nombres magiques, nombres porte-bonheur, nombres irrationnels, nombres imaginaires… la liste des types de nombres semble infinie. Ce qu’il y a de particulier avec les nombres, c’est que leurs schémas révèlent d’étonnantes correspondances. Alors, qu’a donc de si spécial le nombre 7 ?

De manière générale, le 7 revient dans de nombreux phénomènes. Les anciens considéraient qu’il existait 7 planètes (visibles) dans le ciel : le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. La science moderne n’est pas du même avis, mais l’astronomie antique reposait sur ces observations. Nous dénombrons 7 continents, nous parlons des 7 mers et des 7 merveilles du monde antique.

Le christianisme reconnaît les 7 péchés capitaux et les 7 vertus célestes. Dans le bouddhisme japonais, il existe 7 dieux porte-bonheur. Shakespeare, quant à lui, évoquait les 7 âges de la vie humaine.

Plus récemment, le célèbre article de George A. Miller – publié en 1956 – souligne que l’être humain peut conserver environ 7 éléments en mémoire de travail, un principe souvent désigné sous le nom de « loi de Miller ». En mathématiques, le 7 est un nombre premier, ce qui signifie qu’il est indivisible (sauf par un et par lui-même, ce qui ne constitue pas une véritable division), et il est symboliquement associé à des idées de complétude ou d’intégrité.

La signification spirituelle du nombre 7

« Les Sept péchés capitaux et les quatre dernières choses », 1505–1510, par Hieronymus Bosch. Les quatre cercles extérieurs (la Mort, le Jugement, le Paradis et l’Enfer) entourent les sept péchés capitaux (dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du bas) : colère, envie, cupidité, gourmandise, paresse, luxure et orgueil. Musée national du Prado, Madrid. (Domaine public)

En considérant que le nombre 7 possède une signification spirituelle particulière, il est alors compréhensible qu’il soit perçu comme un chiffre porte-bonheur ; ou qu’on lui attribue des correspondances mystiques, comme c’est le cas, par exemple, avec les 7 chakras énergétiques ; ou encore qu’il révèle un potentiel prophétique dans les études numérologiques. Après tout, le monde spirituel gouverne le monde matériel, comme l’affirme le texte ancien du Livre des Morts égyptien : « Tout ce qui est en bas a été mis en ordre et rempli par les choses qui sont en haut ; car les choses d’en bas n’ont pas le pouvoir de mettre en ordre le monde d’en haut. »

Ce qu’il faut surtout comprendre à propos du 7, c’est sa signification en tant que nombre de la plénitude et de l’accomplissement du cosmos tel qu’il est actuellement – et en tant que nombre annonciateur d’un nouvel ordre mondial (ou d’un monde à venir). Cela apparaît clairement lorsqu’on observe les différentes façons dont il peut être décomposé. Le 7 n’est pas divisible ; c’est un nombre premier. Mais on peut y parvenir de trois manières : 6 plus 1, 5 plus 2, ou 4 plus 3. Chacune de ces combinaisons offre une lecture nouvelle de l’univers comme totalité achevée et cohérente.

La semaine de 7 jours

Premièrement, le nombre 7, décliné comme 6 plus 1, reflète la conception juive originelle présentée dans le Livre de la Genèse : la Création fut accomplie en 6 jours, mais le cycle ne fut complet qu’au septième – le jour où Dieu se reposa de son œuvre.

« Le Repos du sabbat », 1894, par Samuel Hirszenberg. Huile sur toile. Galerie et musée Ben Uri, Londres. (Domaine public)

Cela a toutes sortes d’implications pratiques. La semaine de 7 jours demeure un fondement de la vie quotidienne, transcendant les différences religieuses ou culturelles. Les chercheurs estiment que la première semaine de 7 jours remonte à 5 000 ans, chez les Babyloniens, qui s’appuyaient sur le cycle lunaire pour déterminer la durée d’une semaine. Ce système instaure un rythme naturel entre le travail et le repos.

D’autres calendriers reposent sur des bases différentes. Les Mayas dans le passé, et les Akans aujourd’hui, ne se fondent pas sur une semaine de 7 jours. Il serait hasardeux d’affirmer que ces systèmes sont moins efficaces que celui à 7 jours ; cependant, on constate que les anciens Romains, par exemple, utilisaient une semaine de 8 jours avant de passer au système de 7 jours. Ce changement eut lieu avant même que l’empereur Constantin ne soit baptisé chrétien.

La semaine de 7 jours, telle que propagée par le judaïsme, le christianisme et l’islam, ne fut pas perçue par les autres peuples – qui l’adoptèrent progressivement – comme un système religieux ou exclusif. Elle fonctionnait tout simplement. Elle proposait un cycle équilibré, où le 7ème jour (qu’il soit fixé au vendredi, au samedi ou au dimanche) était souvent réservé au repos.

Cette idée d’un jour de repos dans la semaine a profondément influencé le bien-être des populations partout dans le monde. Elle s’accorde avec les rythmes circadiens humains et les cycles de productivité. Des études scientifiques suggèrent que le cerveau et le corps fonctionnent de manière optimale avec une pause hebdomadaire.

Par exemple, dans leur ouvrage Biological Rhythms and Medicine publié en 1983, Alain Reinberg et Michael H. Smolensky notent : « Des rythmes circadiens ont été observés dans divers processus physiologiques, notamment la réponse immunitaire et la régulation cardiovasculaire, ce qui suggère que le corps humain est naturellement accordé à un rythme de sept jours. L’intégration d’un jour de repos dans ce cycle pourrait contribuer à synchroniser ces rythmes, favorisant ainsi la santé globale et réduisant les effets physiques du stress continu. »

Ce jour de repos agit comme un moment de réinitialisation, de récupération et de diminution du stress. Il peut améliorer la productivité à long terme, stimuler la créativité et renforcer le bien-être. Être actif est bénéfique, certes, mais comme l’avait souligné Socrate : « Méfie-toi de la stérilité d’une vie trop occupée. »

Nous avons besoin de repos – même Dieu s’y est accordé – et sans ce repos, nous devenons vulnérables à l’épuisement. Le cycle pratique du 6 plus 1 pour atteindre 7 permet un accomplissement, une forme de plénitude.

Dualités et expérience humaine

« Allégorie des Cinq sens », vers 1632, par Theodoor Rombouts. Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Gand, Belgique. (Domaine public)

Une autre manière de décomposer le nombre 7 est 5 plus 2. Le chiffre 5 symbolise de nombreuses choses, à commencer par l’humanité elle-même : les 5 sens, les 5 doigts de la main et du pied, les 5 extrémités du corps (2 bras, 2 jambes et 1 tête). Ces dernières, représentées par le pentagramme, incarnent l’être humain. Il y a aussi le fameux cinquième élément, souvent associé à la « quintessence » – cette force vitale ou esprit qui anime l’être humain au-delà des 4 éléments physiques que sont la terre, l’eau, le feu et l’air.

Le chiffre 2 est celui des dualités : lumière et obscurité, bien et mal, masculin et féminin, ciel et terre. Il représente l’existence de forces opposées mais complémentaires. En même temps, il incarne un pacte ou une alliance entre deux entités ; et ainsi, dans ce potentiel d’harmonie, résident à la fois la différenciation et l’ordre divin. Selon la Genèse, la femme fut tirée du corps de l’homme. Ce geste crée une division, mais une division orientée vers l’harmonie. Ainsi, le 7, dans cette configuration, réunit l’idée d’une humanité à la fois divisée et différenciée, mais également entière et complète.

Le monde terrestre et le monde céleste

(De g. à dr.) L’Été, l’Automne, l’Hiver et le Printemps, issus de la série « Allégories des Quatre Saisons », XVIIIe siècle, par Hyacinthe Collin de Vermont. Huile sur toile. Collection privée. (Domaine public)

Enfin, nous arrivons à l’équation 4 plus 3, qui donne également 7. Ici encore, on retrouve cette idée unificatrice de plénitude inhérente au chiffre. Pourquoi ? Parce que le chiffre 4 symbolise généralement notre monde : les 4 coins de la Terre, les 4 points cardinaux, les 4 saisons, les 4 phases de la Lune, et peut-être surtout, les 4 éléments traditionnels qui constituent les fondations du monde : la terre, l’eau, le feu et l’air.

(De g. à dr.) La personnification du feu, de l’air, de l’eau et de la terre, tirée de « Les Quatre Éléments », XVIIe siècle, par Artus Wolffort. Huile sur toile. Collection privée. (Domaine public)

Si le chiffre 4 représente le monde, alors le chiffre 3 incarne le ciel, l’autre monde, pour ainsi dire – ce que les Égyptiens appelaient « ce qui est placé au-dessus ». Le chiffre 3 apparaît de manière récurrente dans la trinité des dieux (ainsi que dans la notion de Dieu trinitaire du christianisme), une structure que les religions et mythes à travers le monde évoquent inlassablement.

Ainsi, quelle que soit la manière dont on découpe le gâteau arithmétique, le 7 en vient à symboliser l’accomplissement, la totalité, la plénitude : le Ciel et la Terre réunis. On pourrait même dire que tout ce qui doit être accompli dans ce monde l’est une fois que l’on atteint le nombre 7.

Notre propre durée de vie est fixée à 70 ans, un multiple de 7 : « Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus vigoureux, à quatre-vingts ans ; et l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car le temps passe vite, et nous nous envolons. » (Psaume 90:10). C’est la mesure standard qui nous est donnée pour terminer, accomplir, parachever notre œuvre en cette vie – même si certains vivent bien plus longtemps, bien sûr !

Quelques mots encore sur le nombre 7 : dans l’Évangile selon Jean, Jésus accomplit 7 signes pour révéler qui il est ; sur la croix, il prononce 7 paroles, dont l’une est : « Tout est accompli ! » (Jean 19:30). « Accompli » est l’une des traductions possibles. Mais pour saisir toute la portée du terme, la Bible de Jérusalem (1966) traduit cette phrase par : « C’est accompli. » Son œuvre est achevée, complète, pleine.

Cependant, le dimanche de Pâques correspond au 3ème jour, qui est aussi le 8ème dans la séquence des activités mystiques, et le 8 est un tout autre nombre ! Peut-être… pour une autre fois.