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Le Conseil de sécurité de l’ONU approuve le plan de cessez-le-feu de Donald Trump à Gaza
La Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote, dissipant les craintes que les superpuissances rivales n'opposent leur veto à la proposition.

Les ambassadeurs et représentants auprès des Nations unies votent lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur une résolution américaine concernant le plan de paix pour Gaza, au siège des Nations unies à New York, le 17 novembre 2025.
Photo: Angela Weiss/AFP via Getty Images
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, le 17 novembre, une résolution rédigée par les États-Unis qui entérine le plan de cessez-le-feu de Donald Trump pour Gaza, élément central de la stratégie de Washington visant à mettre un terme au conflit de deux ans entre Israël et le groupe terroriste Hamas.
L’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Mike Waltz, ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, a qualifié la résolution d’« historique et constructive ».
« La résolution du 17 novembre représente une avancée significative vers une stabilisation de Gaza lui permettant de prospérer, et un environnement où Israël pourra vivre en sécurité », a-t-il déclaré.
M. Waltz a précisé que l’adoption de la résolution n’était que « le commencement », alors que les États-Unis cherchent à mettre en œuvre le plan Trump pour en finir avec le conflit israélo-palestinien amorcé en octobre 2023.
La Russie et la Chine, membres permanents disposant du droit de veto au Conseil de sécurité, se sont finalement abstenues le soir du 17 novembre, après avoir laissé planer le doute sur un possible veto.
La Russie avait auparavant présenté un texte alternatif, arguant que le plan américain ne reflétait pas suffisamment les principes juridiques internationaux de longue date, dont le cadre à deux États.
La proposition de Moscou définissait plus clairement les modalités du déploiement d’une force de maintien de la paix et de l’administration de la bande de Gaza.
La proposition américaine, adoptée le 17 novembre, annoncée initialement le 29 septembre puis diffusée en novembre, soutient le plan de paix en 20 points de Trump, intitulé « Plan global pour la fin du conflit à Gaza ».
Ce plan prévoit une approche par étapes, débutant avec la libération d’otages israéliens et de détenus palestiniens, ainsi qu’un renforcement de l’aide humanitaire à la bande de Gaza.
Dans la deuxième phase, il serait exigé que le Hamas dépose les armes. Les Forces de défense israéliennes se retireraient progressivement de l’enclave à mesure que les responsabilités sécuritaires seraient transférées à une nouvelle Force internationale de stabilisation.
Le plan prévoit également la création d’un gouvernement technocratique provisoire composé d’experts palestiniens et internationaux, placé sous la supervision d’un Conseil de la paix présidé par Donald Trump.
Cette instance transférerait à terme l’autorité sur la bande de Gaza à une Autorité palestinienne réformée, ouvrant, selon le document, « une voie crédible vers l’autodétermination et la souveraineté palestiniennes ».
Un porte-parole de la mission américaine à l’ONU a indiqué dans un communiqué du 5 novembre que la résolution « salue le Conseil de la paix », autorise la Force internationale de stabilisation, et ouvre la voie à « un Gaza plus sûr, plus prospère ».
Le représentant américain a également affirmé que les États-Unis veulent « obtenir des résultats à l’ONU — et non se perdre en discussions sans fin », rappelant que les acteurs régionaux avaient « saisi cette opportunité historique pour mettre fin à des décennies d’effusion de sang ».
Le 14 novembre, les États-Unis et plusieurs États régionaux et islamiques – Qatar, Égypte, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Indonésie, Pakistan, Jordanie et Turquie – ont publié une déclaration conjointe apportant leur soutien à la résolution et appelant à son adoption rapide.
Le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil, a également soutenu la démarche le lendemain, affirmant qu’il était impératif de « saisir l’élan » et de démarrer ces travaux sans attendre.
Opposition du Hamas
Le Hamas s’est pour l’heure opposé à l’accord.
Avant le vote, le mouvement, qui s’est engagé à respecter la première phase du cessez-le-feu mais a jusqu’ici refusé de déposer les armes, a déclaré que les amendements et éléments clés du texte américain « ne contribuent pas à stabiliser la situation à Gaza », selon Al-Aqsa TV, organe médiatique du Hamas.
Le porte-parole Hazem Qassem a affirmé, le 17 novembre, que son organisation exigeait une résolution mettant fin à ce qu’elle qualifie d’« agression d’Israël contre Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem », ajoutant que les États-Unis cherchaient à « satisfaire certaines parties au moyen de formulations non contraignantes ».
Le groupe terroriste des Comités de la résistance populaire a estimé que le texte américain visait à « renforcer la domination américano-israélienne » et constituait « une nouvelle forme d’occupation israélienne », selon Al-Aqsa TV.
Le groupe a déclaré qu’il s’opposait à tout déploiement de forces étrangères ou internationales dans la bande de Gaza, et rejetait ce qu’il perçoit comme une supervision américaine de l’administration du territoire.
Maher Al-Taher, dirigeant du Front populaire de libération de la Palestine, a prévenu que la création d’une force internationale dans la bande de Gaza risquait d’en faire « une zone soustraite à la gouvernance palestinienne », selon Al-Aqsa TV.
« La phase transitoire pourrait durer plusieurs années, ce qui présente un risque majeur : maintenir Gaza sous une nouvelle forme d’occupation », a-t-il déclaré.
Position israélienne
Israël estime que le Hamas cherche à bloquer l’avancée du plan de paix de Trump parce que celui-ci exige le désarmement du groupe.
« Le Hamas fait tout ce qu’il peut pour éviter cela », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, le 29 octobre.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a affirmé à son cabinet le 26 octobre qu’Israël déciderait quels pays seraient autorisés à déployer des forces internationales dans la bande de Gaza. Le lendemain, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré qu’Israël n’accepterait pas le déploiement de forces turques dans l’enclave.
Selon le secrétaire d’État américain Marco Rubio, toute force de sécurité internationale envoyée à Gaza dans le cadre d’un arrangement de cessez-le-feu devrait être composée de pays avec lesquels Israël est « à l’aise ».
Avec l’Associated Press.


Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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