Opinion
La France et le monde devraient se montrer plus fermes face à l’antisémitisme

Des manifestants brandissent une grande banderole lors d'une manifestation à Paris, le 22 mars 2025.
Photo: Olivia Bonnamour/AFP via Getty Images
Les incidents antisémites en France ont plus que triplé depuis que le groupe terroriste du Hamas a attaqué Israël le 7 octobre 2023. Selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), ces incidents s’élèvent désormais à 130 par mois en France.
Au cours d’une semaine cet été, 57 % des attaques faisaient référence à la Palestine. Ceci s’explique peut-être par le fait que les dirigeants européens soutiennent de plus en plus ouvertement la reconnaissance de l’État palestinien. Ils se mettent ainsi dans une impasse et donnent de l’espoir au terrorisme. S’ils reviennent maintenant sur leurs propos, les auteurs d’attaques antisémites pourraient redoubler de violence.
Pourtant, il n’y a guère de meilleure option que de mettre fin aux appels à une Palestine indépendante, étant donné qu’un État palestinien servirait probablement de nouvelle base soutenue par l’Iran pour attaquer Israël. L’Iran cherche à se doter de l’arme nucléaire et pourrait baser des missiles nucléaires dans un futur État palestinien si la communauté internationale commettait une erreur aussi grave. Israël est peu susceptible d’accepter de tels risques, et la promotion d’un État palestinien par la communauté internationale ne ferait qu’attiser la guerre et entraîner de nouvelles victimes des deux côtés.
En 2024, le nombre d’incidents violents contre des Juifs en France a atteint un record de 106 agressions physiques, dont deux contre des synagogues et le viol antisémite d’une fillette de 12 ans.
En août, un olivier à la mémoire d’Ilan Halimi, un juif français, a été vandalisé et abattu tard dans la nuit. En 2006, Ilan Halimi a été torturé à mort.
La dégradation du climat en France pour les Juifs est la conséquence directe, selon le SPCJ, de « la caisse de résonance dont a bénéficié la rhétorique anti-israélienne ». Les organisations anti-israéliennes en France agissent en toute impunité pour « soutenir les organisations terroristes palestiniennes, leurs membres et leurs actions », a déclaré le SPCJ.
« Le terrorisme palestinien est de plus en plus présenté comme un moyen légitime de résistance, les auteurs d’actes terroristes étant idéalisés et perçus comme des héros de la résistance », a noté le SPCJ. Les organisations terroristes, a-t-il ajouté, « appellent au soulèvement en France des populations en difficulté et tentent de promouvoir l’idée d’une ‘Intifada’ française et mondiale. »
La grande majorité des agressions antisémites en France ont lieu à Paris, ce qui soulève la question de savoir si cette ville est sûre pour les touristes.
L’ambassadeur des États-Unis à Paris, Charles Kushner, a rencontré de nombreux dirigeants juifs en France et en Israël. Il a soulevé publiquement la question de l’antisémitisme auprès du gouvernement français le 24 août dans une lettre ouverte, ce qui était la bonne décision à prendre, notamment pour la protection des Juifs américains en visite en France. Les parents de M. Kushner sont des survivants de l’Holocauste, et cette question le préoccupe particulièrement.
Dans sa lettre, il a écrit : « Les déclarations publiques harcelant Israël et les gestes en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien enhardissent les extrémistes, attisent la violence et mettent en danger la vie juive en France. Dans le monde d’aujourd’hui, l’antisionisme est de l’antisémitisme, tout simplement. »
Le gouvernement français a reconnu la montée de l’antisémitisme depuis 2023, mais a réagi avec indignation à la lettre de Kushner. Le ministère a cité la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, qui stipule que les diplomates ne doivent pas « s’ingérer dans les affaires intérieures » de l’État qu’ils servent. Un responsable du gouvernement français a déclaré que la France n’avait « aucune leçon à tirer de la lutte contre l’antisémitisme ».
La Convention de Vienne est généralement une bonne politique pour les ambassadeurs entre démocraties. Cependant, les risques pour les Juifs américains voyageant en France ne sont pas seulement une « affaire intérieure » de la France. Le commentaire de M. Kushner n’a donc pas enfreint la Convention et constituait une approche raisonnable pour un ambassadeur soucieux de la sécurité des touristes américains.
L’une des principales préoccupations est que le soutien à un État palestinien dans les cercles gouvernementaux européens ne fait qu’encourager le terrorisme. Donner aux terroristes un État à eux, d’où ils pourront multiplier et dynamiser leurs attaques contre Israël, ne fera probablement qu’accroître la violence. Les musulmans disposent déjà de dizaines d’États, tandis que les juifs n’en ont qu’un seul.
Comme l’a souligné le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu dans une lettre publique, l’appel à la reconnaissance d’un État palestinien « n’est pas de la diplomatie, c’est de l’apaisement ». La lettre poursuit en affirmant qu’il récompense le terrorisme du Hamas, renforce son refus de libérer les otages et encourage ceux qui se livrent à des attaques antisémites.
Les statistiques montrent que l’antisémitisme s’aggrave en France. Il résulte essentiellement d’une incompréhension du conflit israélo-palestinien. Il existe donc des solutions à ces problèmes. Le public peut être sensibilisé au droit d’Israël à exister. Israël serait mieux accepté s’il prenait davantage soin d’éviter les victimes civiles lorsqu’il se défend.
Les gouvernements peuvent contribuer à sensibiliser le public. La conférence sur cette question organisée par le gouvernement français en 2023 est un exemple des efforts de sensibilisation menés par Paris. Les alliés de la France devraient unir leurs forces pour soutenir la France et d’autres démocraties, notamment Israël, dans leur lutte contre le terrorisme et l’antisémitisme, tant sur leur territoire qu’à l’étranger. Aucun pays n’est à l’abri.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Anders Corr est titulaire d'un BA/MA en sciences politiques de l'université de Yale (2001) et d'un doctorat en administration de l'université de Harvard (2008). Il est directeur de Corr Analytics Inc. et éditeur du Journal of Political Risk, et a mené des recherches approfondies en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Il est l'auteur de "The Concentration of Power" (à paraître en 2021) et de "No Trespassing", et a édité "Great Powers, Grand Strategies".
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