Logo Epoch Times

La Confédération paysanne contre l’accord UE-Mercosur : appel à manifester à Paris le 14 octobre

top-article-image

Des agriculteurs en colère, lors d'un rassemblement organisé par le syndicat agricole Confédération Paysanne du Lot et Garonne pour protester contre l'accord UE-Mercosur devant un concessionnaire Mercedes au Passage, près d'Agen, France, le 15 novembre 2024.

Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 4 Min.

La France agricole se prépare à un bras de fer majeur. La Confédération paysanne, troisième force syndicale du secteur, lance un appel retentissant pour une manifestation d’envergure le 14 octobre dans la capitale. L’objectif affiché ? Faire barrage à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, dont Bruxelles vient d’enclencher la procédure de ratification.
Cette mobilisation transcende les clivages habituels. Aux côtés des agriculteurs, qu’ils soient syndiqués ou non, défileront organisations citoyennes, défenseurs de l’environnement, syndicats de travailleurs et opposants à la loi Duplomb. Une alliance hétéroclite unie par un même rejet des accords commerciaux internationaux.
FNSEA et  Confédération paysanne : deux stratégies, un même combat
Face à cette initiative, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, poids lourds du syndicalisme agricole français, ont choisi une approche différente. Leur riposte prend la forme de mobilisations « décentralisées » prévues dès ce vendredi 26 septembre, ciblant également les menaces internationales pesant sur l’agriculture hexagonale.
Cette divergence stratégique révèle les tensions internes du monde agricole, mais souligne paradoxalement l’unanimité du rejet face au projet Mercosur. Chaque organisation déploie ses propres armes pour contrer ce qu’elle perçoit comme un danger existentiel.
Le 14 octobre : une date symbolique pour la Confédération paysanne
Le choix du 14 octobre n’est pas anodin pour la Confédération paysanne. Cette date coïncide avec le jugement de deux de ses militants, interpellés en décembre dernier lors d’une manifestation contre une réunion européenne de géants céréaliers au Grand Palais parisien. Cette convergence temporelle transforme la mobilisation en acte de solidarité et de résistance symbolique.
Bruxelles accélère, Paris tergiverse
Pendant que l’opposition s’organise, la machine européenne s’emballe. Début septembre, la Commission européenne a pressé les 27 États membres d’approuver rapidement l’accord, brandissant des garanties « robustes » pour rassurer les agriculteurs. Paris, officiellement satisfait de ces promesses, navigue entre soutien diplomatique et pression interne croissante.
Les commissaires européens ont franchi une première étape cruciale en validant le texte. Reste maintenant l’épreuve décisive : convaincre les États membres et les eurodéputés avant l’échéance fixée fin décembre. Un calendrier serré qui laisse peu de place aux hésitations.
« Tous les accords de libre-échange sont à refuser »
Pour la Confédération paysanne, aucun compromis n’est acceptable. « Clause de sauvegarde ou non », tous les accords commerciaux représentent une menace directe pour l’élevage français, la qualité alimentaire et même la démocratie. Cette vision radicale dénonce un système qui « empêche toute initiative politique publique de justice sociale, de relocalisation et de transition ».
 Le Parlement français entre en scène
La bataille se déplace également sur le terrain parlementaire. Mercredi après-midi, l’Assemblée nationale accueille une table ronde cruciale sur les enjeux agricoles de l’accord Mercosur. Organisée par la commission des affaires économiques, cette confrontation réunira tous les syndicats majeurs : Confédération paysanne, FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale et Modef.
Le bras de fer ne fait que commencer
Cette mobilisation multiple illustre l’ampleur des inquiétudes françaises face à la mondialisation agricole. Entre tracteurs dans les rues parisiennes, débats parlementaires et négociations européennes, l’automne 2024 s’annonce décisif pour l’avenir de l’agriculture française. Le bras de fer ne fait que commencer.
Avec AFP