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JD Vance qualifie d’« insulte » le vote israélien visant à annexer la Cisjordanie

Le vice président se trouvait en Israël pour une visite de deux jours alors que les États Unis poussaient à mettre fin à la guerre à Gaza.

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Le vice président américain J.D. Vance écoute une question lors d’une conférence de presse à l’issue d’un briefing militaire au Centre de coordination civilo militaire, dans le sud d’Israël, le 21 octobre 2025.

Photo: FADEL SENNA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le 23 octobre, le vice‑président américain J.D. Vance a qualifié d’« insulte » une nouvelle proposition de loi israélienne, approuvée en première lecture à la Knesset, qui appliquerait le droit israélien à la Cisjordanie.
Venu pour deux jours dans l’État hébreu, M. Vance s’exprimait au lendemain du vote des députés israéliens, le 22 octobre.
« Si c’était un coup politique, c’est un coup très stupide, et j’y vois, à titre personnel, une forme d’insulte », a‑t‑il déclaré aux journalistes.
M. Vance a indiqué que le président Donald Trump s’opposerait à une annexion de la région par Israël et que celle‑ci n’aurait pas lieu.
« La Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël », a‑t‑il affirmé. « La politique du président Trump, c’est que la Cisjordanie ne sera pas annexée. Ce sera toujours notre politique. »
En dépit du vote, M. Vance a confié à la presse, à l’aéroport Ben‑Gourion de Tel‑Aviv, qu’il était « plutôt confiant » quant au cessez‑le‑feu après ses entretiens avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou et d’autres hauts responsables.
Ses propos ont fait écho aux réserves exprimées plus tôt par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, selon lesquelles des pas vers l’annexion de la Cisjordanie pourraient mettre en péril le plan de paix du président Trump.
« C’est un vote de la Knesset, mais, manifestement, le président a été clair : ce n’est pas une chose que nous soutiendrions à ce stade, et nous pensons que cela menace potentiellement l’accord de paix », a déclaré M. Rubio le 22 octobre, avant son départ pour Israël.
Le vote a été porté par le député d’opposition de droite Avi Maoz, qui appartenait encore récemment à la coalition au pouvoir.
« Le Saint, béni soit‑Il, a donné Eretz Israël au peuple juif », a lancé M. Maoz à la Knesset.
« L’implantation en Eretz Israël est la rédemption et la renaissance nationales ; c’est elle qui fait refleurir Eretz Israël après 2000 ans d’exil. En appliquant la souveraineté à la Judée‑Samarie [terme israélien pour la Cisjordanie], nous réparons un retard de très longue date. Le gouvernement ayant tardé, c’est à nous, membres de la Knesset, d’agir. »
Le texte a été adopté en première lecture par 25 voix contre 24 sur 120 députés et renvoyé à la commission des Affaires étrangères et de la Défense pour examen.
Les services de M. Netanyahou ont dénoncé « une provocation politique délibérée de l’opposition visant à semer la discorde pendant la visite du vice‑président J.D. Vance en Israël ».
« Les deux textes ont été présentés par des membres de l’opposition », a précisé le bureau du Premier ministre dans un communiqué publié sur le compte X de M. Netanyahou.
« Le Likoud et les partis religieux (principaux piliers de la coalition) n’ont pas voté ces propositions, à l’exception d’un député du Likoud mécontent, récemment démis de la présidence d’une commission de la Knesset. Sans le soutien du Likoud, ces textes ont peu de chances d’aboutir. »
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich — dont le parti Sionisme religieux appartient à la coalition — a apporté son soutien à la proposition dans un message publié sur X.
« Monsieur le Premier ministre, la Knesset s’est exprimée. Le peuple s’est exprimé », a écrit M. Smotrich.
« Le moment est venu d’appliquer la pleine souveraineté sur l’ensemble des territoires de Judée‑Samarie — l’héritage de nos pères — et de promouvoir des accords de paix en échange de la paix avec nos voisins, à partir d’une position de force. »
Le président Trump a déclaré qu’il n’autoriserait pas Israël à annexer cette zone, disputée depuis des décennies entre Israël et des organisations palestiniennes.
« Je n’autoriserai pas Israël à annexer la Cisjordanie. Non, je ne l’autoriserai pas. Cela n’arrivera pas », a‑t‑il insisté devant des journalistes dans le Bureau ovale, le 25 septembre.
La Cisjordanie est sous contrôle militaire israélien depuis 1967, quand Israël a conquis le territoire à la Jordanie lors de la guerre des Six‑Jours. Israël affirme avoir le droit d’y implanter ses citoyens. L’Autorité palestinienne, elle, considère la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem‑Est comme les composantes d’un futur État.
Avec Reuters