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Hong Kong annule les passeports de 12 activistes résidant à l’étranger

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Une cérémonie de lever du drapeau lors de la Journée de l'éducation à la sécurité nationale, le 15 avril 2023 à Hong Kong, en Chine.

Photo: Anthony Kwan/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les autorités de Hong Kong ont annulé le 4 août les passeports de 12 militants basés à l’étranger, 10 jours après avoir émis des mandats d’arrêt à leur encontre, les accusant de subversion en vertu d’une loi sur la sécurité nationale.
Le 25 juillet, 19 militants au total ont été accusés d’avoir organisé, créé ou participé à un groupe appelé « Parlement de Hong Kong ».
Trois d’entre eux, Elmer Yuen Gong-yi, Johnny Fok Ka-chi et Choi Ming-da, ont vu leur passeport annulé l’année dernière, et les 16 autres ont désormais fait l’objet des mêmes mesures spéciales, qui comprennent l’interdiction de tout soutien financier à leur égard.
Parmi les 16 personnes figurent Victor Ho, ancien rédacteur en chef du quotidien en langue chinoise Sing Tao Daily, Keung Ka-wai, établi à Vancouver, Chongyi Feng, professeur associé en études chinoises à l’Université de technologie de Sydney et Gong Sasha, citoyen américain.
Le gouvernement de Hong Kong a déclaré dans un communiqué avoir annulé les documents de voyage de 12 des 16 personnes titulaires d’un passeport hongkongais.
Il a également interdit à quiconque de louer des biens immobiliers aux 16 militants, qu’il a qualifiés de « fugitifs concernés », ou de former des coentreprises commerciales avec eux. Les contrevenants encourent jusqu’à sept ans de prison.
Une « répression transnationale »
Le communiqué cite un porte-parole anonyme du gouvernement qui déclare : « Ces criminels recherchés et hors-la-loi se cachent au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en Australie, en Thaïlande, dans la région chinoise de Taïwan, etc. et continuent de se livrer ouvertement à des activités qui mettent en danger la sécurité nationale.
« Ils avaient également l’intention d’inciter à la haine en diffamant et en calomniant les autorités centrales et la RASHK [Région administrative spéciale de Hong Kong]. Nous avons donc pris ces mesures afin d’avoir un impact significatif. »

Un drapeau national chinois est visible alors que des manifestants pro-Pékin (non visibles) et des membres des médias (à l’arrière) se rassemblent devant le Club des correspondants étrangers (FCC), où l’activiste indépendantiste Andy Chan doit prononcer un discours, à Hong Kong, le 14 août 2018. (PHILIP FONG/AFP via Getty Images)

Le gouvernement de Hong Kong a déclaré que ces nouvelles mesures avaient été imposées par le secrétaire à la sécurité de Hong Kong, Chris Tang.
En 2020, le département du Trésor américain a sanctionné Chris Tang pour avoir porté atteinte à l’autonomie de Hong Kong et « restreint la liberté d’expression ou de réunion des citoyens de Hong Kong ».
Après la délivrance des mandats d’arrêt le mois dernier, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio a critiqué cette décision.
Dans une déclaration faite le 26 juillet, M. Rubio a déclaré : « Le ciblage extraterritorial des Hongkongais qui exercent leurs libertés fondamentales est une forme de répression transnationale.
Nous ne tolérerons pas les tentatives du gouvernement de Hong Kong d’appliquer ses lois sur la sécurité nationale pour réduire au silence ou intimider les Américains ou toute personne se trouvant sur le sol américain. »
Une loi rognant les libertés promises à Hong Kong par Pékin 
Le bureau de Hong Kong du ministère chinois des Affaires étrangères a répondu aux critiques de M. Rubio, affirmant que les mesures prises étaient légitimes.
La police de Hong Kong accuse ces personnes d’avoir enfreint l’article 22 de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, imposée par Pékin en 2020 à la suite de plusieurs mois de manifestations pro-démocratiques en 2019.
Cette loi a considérablement érodé les libertés promises par le régime communiste chinois lorsque le Royaume-Uni a accepté de restituer l’ancien territoire britannique à la Chine en 1997.
Mais les gouvernements de Pékin et de Hong Kong ont déclaré que les lois sur la sécurité étaient nécessaires pour garantir la stabilité de l’ancienne colonie britannique.
Les 16 militants sont cités dans la déclaration du gouvernement de Hong Kong comme étant Victor Ho, Chan Lai-chun, Feng Chongyi, Gong Sasha, Ng Man-yan, Tsang Wai-fan, Chin Po-fun, Paul Ha Hoi-chun, Hau Chung-yu, Ho Wing-yau, Keung Ka-wai, Tony Lam, Agnes Ng, Wong Chun-wah, Wong Sau-wo et Zhang Xinyan.
Jusqu’à un million de dollars hongkongais
Les autorités hongkongaises ont offert une récompense pouvant aller jusqu’à 1 million de dollars hongkongais (127 400 dollars américains) pour toute information permettant l’arrestation des 19 militants.
Le traité d’extradition entre la Grande-Bretagne et Hong Kong a été suspendu après l’introduction de la loi sur la sécurité nationale en 2020, mais un instrument législatif a été présenté à la Chambre des communes le 17 juillet qui permettrait d’examiner les cas d’extradition vers l’ancienne colonie au cas par cas.
La députée conservatrice Alicia Kearns a qualifié cette mesure de « très préoccupante » et a écrit sur X : « Pourquoi le gouvernement juge-t-il cela raisonnable alors que la liberté d’expression, la liberté politique et l’État de droit à Hong Kong ont été écrasés par la loi sur la sécurité nationale et que l’extradition des Hongkongais vers la Chine continentale est désormais possible ? »
Avec Associated Press