Gaza : 16 députés saisissent la justice contre Thomas Portes pour ses hommages à des terroristes au Liban

Le député de La France Insoumise (LFI), Thomas Portes.
Photo: Crédit photo LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Seize députés ont saisi la procureure de la République à l’encontre de Thomas Portes, député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, pour ses rencontres, au Liban, avec des responsables du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l’Union européenne et impliquée dans les attaques du 7 octobre. Le parlementaire s’est aussi recueilli devant les tombes de plusieurs auteurs de l’attaque sanglante des JO de Munich.
À l’origine de la saisine, les parlementaires dénoncent la rencontre du 26 septembre entre Thomas Portes et le FPLP. Ils estiment qu’elle pourrait constituer une infraction au titre de l’article 411-5 du Code pénal, qui sanctionne les liens jugés « de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », rapporte CNews.
Un lien clairement affiché avec une organisation terroriste
Dans un message publié sur X le 27 septembre, Thomas Portes a indiqué s’être rendu à Beyrouth (Liban) en compagnie de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Il s’est félicité d’avoir eu un « échange passionnant avec Georges Ibrahim Abdallah sur la situation politique au Liban et la question palestinienne ». « Après plus de 40 ans de prison rien n’a entamé la justesse de l’analyse et la détermination de celui qui fut le plus vieux prisonnier politique d’Europe », a-t-il ajouté.
Les signataires de la saisine, parmi lesquels figurent d’anciens ministres comme Olivia Grégoire, Guillaume Kasbarian et Prisca Thevenot, ont dénoncé cette mise en avant « fièrement affichée sur le réseau social X », qui « démontre le lien de proximité entretenu par un député de la Nation et une organisation terroriste ».
Sur la photo publiée avec ce message, on distingue également Thomas Portes aux côtés de Georges Ibrahim Abdallah. Comme le souligne Le Point, ce dernier a été condamné en France à la réclusion à perpétuité pour complicité dans les assassinats, à Paris en 1982, d’un diplomate israélien et d’un attaché militaire américain, avant d’être libéré puis expulsé vers le Liban en juillet dernier.
Recueillement sur les tombes d’auteurs d’attentats
Nos confrères rapportent que, lors de ce voyage, le député s’est rendu dans le camp palestinien de Mar Elias, véritable carrefour des mouvements politiques, où il a rencontré plusieurs responsables du FPLP. Parmi eux figurait Marwan Abdel-Al (également transcrit Marwan Abdul Allseul), membre du bureau politique, connu pour son soutien au Hamas et au Hezbollah. Ce dernier affirmait encore récemment que le « Déluge d’Al-Aqsa », nom donné par le Hamas à l’attaque du 7 octobre 2023, s’inscrivait dans les « grandes narrations libératrices de notre peuple ». Thomas Portes s’est aussi entretenu avec Haitham Abdo, représentant du FPLP au Liban et invité régulier de la chaîne Al-Manar, organe médiatique du Hezbollah, qui depuis l’automne 2023 apporte un soutien public au Hamas.
Au cours de son périple libanais, le député s’est aussi rendu au cimetière des « Martyrs de la Palestine » (sud de Beyrouth), rattaché à l’Organisation de libération de la Palestine, où reposent plusieurs auteurs d’attentats contre Israël. Comme le mentionne encore l’hebdomadaire, l’élu insoumis a immortalisé sa visite auprès de la tombe de Mohammed Youssef al-Najjar, dit Abou Youssef, figure associée au drame des Jeux de Munich en 1972, et de celle de Kamal Adouan, connu pour sa participation à plusieurs attentats contre Israël.
Un déplacement controversé à la frontière de Gaza peu avant le 7 octobre
Ces visites s’inscrivent dans la continuité de l’engagement de Thomas Portes pour la cause palestinienne. Le député participe régulièrement aux manifestations pro-Gaza en France, souvent aux côtés de Salah Hamouri, et s’est exprimé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux pour soutenir la Palestine. Il a également pris part à des initiatives comme la flottille Global Sumud, visant à protester contre le blocus de Gaza.
Peu avant l’attaque du 7 octobre 2023, il s’était rendu à la frontière de Gaza avec le dirigeant de l’association Humani’Terre, organisation considérée comme terroriste par le Canada et les États-Unis, rappelle CNews. Les signataires de la saisine ont d’ailleurs également pointé du doigt ce déplacement.
Cette affaire n’est pas la première controverse impliquant le député de la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis : en mai dernier, il avait déjà été signalé après avoir publié sur les réseaux sociaux le slogan « Free Palestine » dans les heures suivant le meurtre antisémite d’un couple à Washington.

Articles actuels de l’auteur









