Emmanuel Macron face à l’antisémitisme : « nous ne laisserons rien passer »

Des manifestants tiennent des pancartes du collectif « Nous Vivrons ».
Photo: OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP via Getty Images
Emmanuel Macron a frappé fort samedi en réaffirmant l’engagement total de la France dans la lutte contre l’antisémitisme. Le président de la République promet une répression « très ferme » et assure la communauté juive française de la « mobilisation » complète du pays face à une haine qui ne cesse de progresser.
« Face à la haine, la République aura toujours le dernier mot. La Nation sera toujours mobilisée », a martelé le chef de l’État sur X.
Cette déclaration présidentielle intervient dans un climat de tension extrême. Depuis le 7 octobre 2023 et les attaques sans précédent du Hamas contre Israël, la France assiste à une explosion des actes antisémites qui alarme les autorités et terrorise une communauté de plus en plus isolée.
Cette déclaration présidentielle intervient dans un climat de tension extrême. Depuis le 7 octobre 2023 et les attaques sans précédent du Hamas contre Israël, la France assiste à une explosion des actes antisémites qui alarme les autorités et terrorise une communauté de plus en plus isolée.
Une circulaire pour durcir les sanctions
Vendredi, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a déjà mis en œuvre cette stratégie offensive avec une circulaire sans équivoque adressée à tous les procureurs de France. Son message est cristallin : « une réponse pénale très ferme » contre tous les actes et discours antisémites, sans exception ni circonstances atténuantes.
Cette offensive judiciaire marque un tournant dans la politique pénale française. Fini le temps des sanctions molles ou des arrangements à l’amiable. L’heure est à la fermeté maximale pour enrayer une spirale de violence qui s’intensifie depuis le déclenchement de la guerre à Gaza.
Les procureurs reçoivent des instructions claires : poursuites systématiques, peines exemplaires, et traitement prioritaire de tous les dossiers liés à l’antisémitisme. Une révolution dans l’approche judiciaire de ces crimes de haine.
La nouvelle doctrine présidentielle : « Vigilance absolue » et » riposte immédiate »
Emmanuel Macron a dévoilé sa stratégie en deux axes non négociables. D’abord, une « vigilance absolue » qui implique un dispositif de surveillance renforcé sur tout le territoire. Ensuite, une « réponse immédiate » avec des sanctions exemplaires pour tous les auteurs d’actes antisémites, qu’ils soient physiques ou virtuels.
Le président reconnaît sans détour la détresse de ses concitoyens juifs. Il évoque explicitement leur « angoisse, solitude et peur », des mots forts qui témoignent de la gravité de la situation. Cette prise de conscience tardive pousse désormais l’Élysée à exiger des procureurs qu’ils « améliorent encore la réponse de la justice face à l’antisémitisme et ses nouvelles formes ».
Car l’antisémitisme d’aujourd’hui ne ressemble plus à celui d’hier. Réseaux sociaux, théories complotistes, importation du conflit israélo-palestinien : les formes de haine se multiplient et se sophistiquent, nécessitant une adaptation constante des moyens de lutte.
Le piège de la reconnaissance palestinienne
L’intervention présidentielle tombe à un moment particulièrement délicat. Lundi prochain, la France doit officiellement reconnaître l’État palestinien devant l’assemblée générale de l’ONU, une décision qui divise profondément l’opinion publique française et cristallise toutes les tensions.
Pire encore, cette annonce coïncide avec le début du Nouvel an juif, Roch Hachana, période sacrée pour la communauté juive. Une synchronisation malheureuse qui provoque une « vive émotion » et alimente les suspicions sur les véritables intentions de l’Élysée.
Retrouver la confiance de 500 000 citoyens « largement hostiles »
L’enjeu politique est colossal pour Emmanuel Macron. Il doit impérativement restaurer sa relation avec les quelque 500 000 Juifs de France, devenus « largement hostiles » au président depuis deux ans. Entre promesses non tenues, déclarations ambiguës et gestes diplomatiques controversés, la confiance s’est effilochée.
Aujourd’hui, les mots ne suffisent plus. La communauté juive attend des actes concrets, des résultats tangibles et une protection réelle. Un défi politique majeur qui déterminera l’héritage du quinquennat Macron sur cette question cruciale.
Avec AFP

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