Donald Trump affirme que l’Inde a accepté de cesser d’acheter du pétrole russe

Le président américain Donald Trump serre la main du Premier ministre indien Narendra Modi lors d'une conférence de presse conjointe dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 13 février 2025.
Photo: JIM WATSON/AFP via Getty Images
WASHINGTON — Le président Donald Trump a annoncé mercredi que l’Inde s’était engagée à mettre un terme à ses achats de pétrole russe dans un délai rapproché, une décision qui contribuerait à priver Moscou de ressources pour financer sa guerre en Ukraine.
« Dans un court laps de temps, ils n’achèteront plus de pétrole à la Russie », a déclaré Trump aux journalistes dans le Bureau ovale lors d’une conférence de presse.
Trump a précisé que le Premier ministre indien Narendra Modi lui avait donné cette assurance le 15 octobre.
« C’est un arrêt majeur », a commenté le président américain. « Il me reste maintenant à convaincre la Chine d’en faire autant. »
Trump a régulièrement accusé l’Inde et la Chine de continuer à acheter du pétrole brut russe, contribuant ainsi au financement de l’agression de Moscou en Europe de l’Est.
« Nous n’étions pas satisfaits qu’il achète du pétrole à la Russie, car cela permet à Moscou de poursuivre cette guerre ridicule », a affirmé Trump à propos de Modi.
Le 6 août, Trump avait signé un décret présidentiel portant les droits de douane sur les produits indiens entrant aux États-Unis à 50 %. Il justifiait cette mesure par la poursuite des importations indiennes de pétrole russe, invoquant la nécessité d’exercer une pression économique.
Ces dernières années, l’Inde est devenue l’un des partenaires commerciaux les plus importants de la Russie, les échanges bilatéraux annuels atteignant près de 69 milliards de dollars, principalement grâce à l’énergie.
Avant l’invasion de l’Ukraine, les importations annuelles de pétrole brut russe par l’Inde avoisinaient 1 milliard de dollars. Depuis le début de la guerre, elles ont explosé : 25,5 milliards de dollars en 2022, 48,6 milliards en 2023 et 52,7 milliards en 2024, selon la base de données Comtrade des Nations unies.
Les experts du groupe de réflexion Observer Research Foundation estiment que l’Inde représente plus d’un tiers des exportations de brut russes, derrière la Chine, qui en absorbe environ 50 %.
« Les raffineurs indiens ont temporairement intensifié leurs importations de pétrole brut russe, sans que cela ne suscite de signes visibles de préoccupation au sein de la direction politique », écrit la fondation dans un rapport.
Les États-Unis ont en outre accusé l’Inde de revendre ce pétrole sur le marché libre, procurant ainsi des revenus additionnels à la Russie.
« La revente par l’Inde de ce pétrole sur les marchés ouverts, souvent avec d’importants bénéfices, contribue directement au financement de l’économie russe et de son agression », précise le décret présidentiel.
En décembre 2021, le président russe Vladimir Poutine et Modi avaient signé une série d’accords commerciaux et militaires. En juillet 2024, les deux dirigeants ont également conclu neuf nouveaux accords portant sur le commerce, la recherche et l’action climatique.
Selon le Bureau du représentant américain au commerce, le déficit commercial des États-Unis avec l’Inde atteignait près de 46 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 5,9 % par rapport à 2023.
Andrew Moran a contribué à la rédaction de cet article.

Emel Akan est journaliste spécialiste de la politique économique à la Maison-Blanche à Washington, D.C. Auparavant, elle a travaillé dans le secteur financier en tant que banquière d'investissement chez JPMorgan et en tant que consultante chez PwC. Elle est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’université de Georgetown.
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