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Don des jours de congés aux soignants : « Quand j’ai entendu cette annonce, j’ai été choquée », déclare une cheffe de service hospitalier

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Agnes Hartemann, Joelle Laugier, Philippe Rousselot et d'autres membres du "CIH - Collectif Inter Hopitaux".

Photo: : THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« Les primes, les cadeaux, c’est bien, mais c’est temporaire. Ça reconnaît une mission et ça ne reconnaît pas un métier », déclare Agnès Hartemann, cheffe du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, membre du collectif inter-hôpitaux à France info.
Dans un courrier adressé à la ministre du Travail, une centaine d’élus de la La République en marche (LREM) ont suggéré l’idée d’autoriser les salariés à offrir des congés aux soignants, de « permettre aux salariés qui le désirent et qui le peuvent, dans le public comme dans le privé, de faire don d’une partie de leurs congés payés, qu’ils aient été affectés ou non sur un compte épargne-temps ». Les jours de congé ainsi offerts seraient transformables en chèques-vacances. Lors des questions à l’Assemblée nationale le 12 mai dernier, Muriel Pénicaud a jugé l’initiative « intéressante ».
Suite à cette déclaration, Agnès Hartemann, cheffe du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et membre du collectif inter-hôpitaux a réagi sur France info. « Quand j’ai entendu cette annonce, j’ai été choquée. Pas mal de personnes vont être à la fois touchées et choquées, on aimerait que tous les métiers de l’hôpital soient reconnus », déclare-t-elle.

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Mise à niveau des salaires attendus
« La solidarité, c’est touchant, bien sûr. Mais quelque part, on commence à en avoir un peu assez qu’on nous fasse des cadeaux ». « On attend toujours désespérément l’annonce de la mise à niveau des salaires », souligne Mme Hartemann. Elle rajoute qu’il « va y avoir aussi beaucoup d’autres salariés que ceux de l’hôpital en difficulté sur le plan social ».
La cheffe du service de diabétologie admet que les primes annoncées par le gouvernement vont « permettre de mettre du beurre dans les épinards pour les métiers des non-médecins », mais pour elle, c’est juste provisoire. « Les primes, les cadeaux, c’est bien, mais c’est temporaire. Ça reconnaît une mission et ça ne reconnaît pas un métier. […] C’est un métier fatiguant. C’est un métier où on est exposé. Il doit être reconnu pour les années à venir et pas que pour cet été », explique Agnès Hartemann à France info.
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« Il y a une vraie colère qui monte »
« Les soignants sont applaudis et reconnus pendant trois mois, on aimerait que ce soit sur les années à venir », « il y a une vraie colère qui monte », confie-t-elle. Elle « appelle les gens qui veulent être solidaires des soignants à soutenir (…) les demandes de reconnaissance par le salaire ».
Si elle est satisfaite que les revendications des soignants soient entendues par « les autorités de l’AP-HP », Agnès Hartemann déplore que le collectif inter-hôpitaux n’ait toujours pas été reçu par Emmanuel Macron, comme il s’y était engagé au début de l’épidémie. « Pour l’instant, on souffle (…) Les patients avec le Covid occupent moins l’hôpital », mais cela occasionne « des réorganisations constantes qui sont assez fatigantes », précise Mme Hartemann à France info.
 
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