Conflit en Ukraine: Moscou « nie ce que le monde entier sait », accuse Kiev devant la CIJ

-Des membres d'une équipe commune d'enquête présentent les résultats préliminaires de l'enquête pénale sur l'assassinat des personnes du vol MH17 de Malaysia Airlines à Nieuwegein, le 28 septembre 2016. L'année suivante, une enquête distincte menée par le Dutch Safety Board (OVV) avait révélé que le Boeing 777 a été touché par un missile BUK tiré d'une zone probablement dans l'est de l'Ukraine sous contrôle rebelle, où des séparatistes pro-russes combattent les forces ukrainiennes depuis le début de 2014. Photo EMMANUEL DUNAND / AFP / Getty Images.
L’Ukraine a reproché à la Russie devant la justice internationale mardi de « nier ce que le monde entier sait » sur sa responsabilité dans le conflit avec les séparatistes pro-russes dans l’est de son territoire, l’accusant notamment de n’avoir pas fait cesser ce qu’elle qualifie d’« actes de terrorisme ».
« La Russie nie ce que le monde entier sait. Elle cherche à s’exonérer de sa responsabilité », a lancé devant les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Olena Zerkal. « La Russie n’a rien fait pour éviter que des hauts représentants russes et d’autre personnes russes ne financent le terrorisme en Ukraine », a-t-elle notamment ajouté.
Moscou et Kiev s’affrontent cette semaine devant la Cour, organe judiciaire principal de l’ONU, dans une action en justice intenté en 2017 par l’Ukraine dans le cadre de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. L’Ukraine souhaite que Moscou mette fin à « tout appui » aux rebelles agissant sur son territoire ainsi qu’à ce qu’elle qualifie de « campagne d’effacement culturel » dans la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014.
L’Ukraine réclame également des dédommagements pour des attaques menées selon elle contre les civils. Notamment pour la destruction en vol de l’avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines en 2014, qui avait tué 298 personnes. Une équipe d’enquêteurs internationaux a établi en mai 2018 que l’avion avait été abattu par un missile de conception soviétique, tiré par une batterie mobile amenée de Russie. Moscou nie toute implication.
« L’attitude dilatoire » de la Russie est une « violation directe » du droit international, estime Mme Zerkal. « Qu’a fait la Russie? A-t-elle empêché le financement du terrorisme en Ukraine? Non. Est-ce qu’elle nous a aidés à retrouver les auteurs d’actes terroristes? Non », a-t-elle déclaré.
« Résultat, le vol MH17 a été abattu, il y a eu des attentats à la bombe, des roquettes sont tombées dans des quartiers résidentiels. Des centaines de personnes ont été tuées ou blessées, des milliers ont été intimidées », a-t-elle poursuivi. « Si la Russie avait agi en respect » du droit international, « ceci ne serait pas survenu », a-t-elle fustigé.
Lors de la première journée d’audience lundi à La Haye, où siège la CIJ, la Russie a estimé que Kiev n’a présenté aucun nouvel élément de preuve démontrant son appui présumé aux rebelles séparatistes. La Russie a par ailleurs rejeté la compétence de la CIJ dans cette affaire.
La CIJ, créée après la Seconde Guerre mondiale pour régler les différends entre Etats, tiendra des audiences en l’affaire jusqu’à vendredi. Débuté il y a cinq ans, le conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine a fait près de 13.000 morts en cinq ans, selon des estimations des Nations unies.
D.C avec AFP
Articles actuels de l’auteur
05 décembre 2025
Shein sera-t-il suspendu en France ?









